| MARCHER v. intr. XIIe siècle. Issu du francique *markôn, « imprimer un pas ». ★I. En parlant d'une personne. ☆1. S'avancer, se déplacer par le mouvement alterné des membres inférieurs. Marcher en avant, à reculons. Marcher à petits pas, à grands pas, à pas comptés. Marcher sur la pointe des pieds. Cet enfant ne marche pas encore. Marcher avec une canne, avec des béquilles. Par ext. Marcher sur les mains. Marcher à quatre pattes, en prenant appui sur les mains, et sur les pieds ou les genoux. • En parlant d'un animal. Son cheval marchait au pas, au trot. • Expr. Marcher à pas de loup, sans bruit et précautionneusement. Marcher à pas de tortue, comme une tortue, avec une excessive lenteur. Marcher à pas de géant, voir Géant. Fig. Marcher entre des précipices, rencontrer de tous côtés des dangers. Marcher sur la tête, agir contre toute raison. Marcher droit, se conformer à la discipline imposée. Ils marchent d'un même pas, ils agissent de concert, en accord. • Spécialt. Marcher sur, mettre, poser le pied sur. Marcher sur le pavé, sur l'herbe. Marcher sur des étincelles pour les éteindre. Marcher sur le pied de quelqu'un. Expr. Marcher sur les talons de quelqu'un, le suivre de très près ou, péj., le suivre partout, l'importuner. Fig. Marcher sur des épines, voir Épine. Marcher sur les pas, sur les traces de quelqu'un, imiter ses actions, suivre son exemple. Fam. Marcher sur les brisées de quelqu'un, essayer de le supplanter sur son propre terrain . Marcher sur les pieds de quelqu'un, empiéter sur ses attributions, ses pouvoirs. Marcher sur des œufs, agir avec de grandes précautions, avec circonspection. • Marcher à, marcher vers, s'avancer vers. Marcher au supplice, marcher à la mort. Fig. Tendre vers, progresser vers. Marcher au succès, à la gloire. Marcher à sa perte, à sa ruine. ☆2. Avancer, se diriger d'un lieu à un autre, de quelque manière, par quelque moyen que ce soit. Nous avons marché de compagnie. Nous avons marché à la fraîche, pour ne pas fatiguer les chevaux. • Se dit particulièrement du mouvement des troupes, des armées. L'armée marchait sur trois colonnes, marchait en ordre de bataille. Faire marcher l'infanterie. Marcher à l'ennemi, marcher au combat, se porter en avant pour attaquer. Marcher sur l'ennemi, l'attaquer. Marcher sur une ville, se diriger vers elle pour l'attaquer. Absolt. Ses troupes refusèrent de marcher. Fam. Marche ou crève, expression empruntée au langage militaire et qui s'applique, dans le langage courant, aux situations où l'on ne peut reculer. • Spécialt. Marchez au pas, au trot, au galop, commandement militaire pour la cavalerie. ☆3. S'avancer en un certain ordre, selon un certain rang, dans un cortège, une procession. Marcher en tête d'un défilé. Ce corps marche avant tous les autres dans les cérémonies. ☆4. Fig. et fam. Donner son agrément à une proposition, s'associer à un projet. Votre offre me convient, je marche. Par ext. Croire ingénument ce que l'on vous dit. Quoi qu'on lui raconte, il marche. • Expr. Faire marcher quelqu'un, savoir l'amener à ses fins, le faire obéir, ou l'abuser, le mystifier par manière de plaisanterie, de jeu. Elle le faisait marcher à la baguette. Il se moque de vous, il vous fait marcher. ★II. En parlant d'un objet. Être en mouvement, en fonctionnement, en service. Sur cette ligne, les trains ne marchent plus après vingt heures. Faire marcher un appareil, en assurer le fonctionnement. Cette horloge marche bien, marche mal, ne marche plus. • Fig. et fam. Bien marcher, mal marcher, se dit de ce qui suit un cours favorable, défavorable. Leurs affaires marchent bien ou, simplement, marchent. Son dernier roman a bien marché, a plu à un large public. Le tourisme fait marcher le commerce, assure sa prospérité. Ce produit ne marche pas, se vend mal. Cela ne marche plus entre les deux associés, ils ne s'entendent plus. Expr. Marcher comme sur des roulettes, se dit d'une affaire qui se déroule sans lenteur et sans obstacle. |