CONTINU, -UE adj.
XIII^e siècle. Emprunté du latin continuus, « continu », de continere, « tenir ensemble » (voir Contenir).
☆1. D'un seul tenant dans l'espace. Joindre les points A et B par une ligne continue. Une muraille continue protégeait la Chine contre les invasions mandchoues. Une étendue de sable continue. ARCHIT. Piédestal continu, soubassement d'une file de colonnes avec base et corniche. - TEXTILE. Métier à tisser continu, qui élabore le fil et l'envide de façon ininterrompue.
☆2. Dont la durée ne connaît pas d'interruption. Un bruit continu, une pluie continue. Un mouvement continu, des efforts continus. Dix ans de guerre continue ont épuisé leur pays. Une suite, une série continue de succès. Expr. fig. et fam. À jet continu, de façon incessante et souvent lassante. Parler, bavarder à jet continu. Loc. adv. En continu, sans interruption. Cette machine fonctionne en continu, • Spécialt. DROIT DU TRAVAIL. Journée continue, qui ne ménage qu'une brève interruption du travail pour le déjeuner, et permet au salarié d'être libre plus tôt. - ENSEIGN. Contrôle continu des connaissances, série d'exercices répartis sur les trois trimestres de l'année scolaire, qui remplacent, pour l'attribution du diplôme, l'examen unique de fin d'année. - PHON. Son continu, dont la production s'accompagne de l'écoulement continu de l'air dans le larynx. Subst. Une continue, une consonne dont l'articulation peut être prolongée - MUS. Basse continue, voir Basse. - PATHOL. Fièvre continue, sans intermission ni rémission. - ÉLECTR. Courant continu, voir Courant.
☆3. MATH. Fonction continue d'une variable, fonction dont la variation est infiniment petite quand la variable varie infiniment peu. Fraction continue, dont le dénominateur est la somme d'un nombre entier et d'une autre fraction qui a également pour dénominateur la somme d'un entier et d'une fraction, et ainsi de suite. - PHYS. Se dit d'une grandeur pouvant prendre toutes les valeurs d'un intervalle déterminé.
☆4. Subst. PHIL. SC. Le continu, par opposition au discontinu, ce qui constitue une réalité sans parties actuellement distinctes. Le continu est virtuellement divisible à l'infini. • Titre célèbre : Continu et discontinu en physique moderne, de Louis de Broglie (1941).