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NATION n. f.
XIIe siècle, naciuns. Emprunté du latin natio, -onis, « naissance », puis « peuple, nation ».

I. Anciennt. Groupe de personnes possédant une origine commune. Spécialt. RELIG. Parfois avec la majuscule. Les nations, nom par lequel on désigne dans l'Écriture les peuples païens, par opposition au peuple élu. Le Christ prescrivit d'annoncer l'Évangile à toutes les nations. Saint Paul a été appelé l'Apôtre des nations. - HIST. Au Moyen Âge, terme utilisé dans l'université pour classer, suivant leur origine, les maîtres et les étudiants. L'Université de Paris comprenait au XIIe siècle quatre nations : celles de France, de Picardie, de Normandie et d'Allemagne. Les Quatre Nations, au XVIIe siècle, les populations des provinces du Roussillon, de Pignerol, d'Alsace et de Flandre, récemment rattachées à la France. Le collège des Quatre-Nations, fondé par Mazarin pour accueillir des élèves originaires de ces provinces, abrite aujourd'hui les cinq académies constituant l'Institut de France. • Fig. Se dit plaisamment d'une catégorie d'individus qui possèdent des caractères, des intérêts communs, qui forment une sorte de société. La nation des dévots, des poètes, des gens de justice. La Fontaine parle dans ses « Fables » de la nation des belettes.

II. Communauté dont les membres sont unis par le sentiment d'une même origine, d'une même appartenance, d'une même destinée.
1. Ensemble de personnes établies sur un territoire et unies par des caractères ethniques, des traditions linguistiques, religieuses, etc. Chaque nation a ses coutumes, ses mœurs. La sagesse, le génie des nations. Une nation de soldats, de commerçants, de navigateurs, qui s'est illustrée dans le domaine de la guerre, du commerce, de la marine. Nation belliqueuse, pacifique, policée, barbare. On parlait de la nation italienne, de la nation allemande à l'époque où l'Italie et l'Allemagne étaient partagées en divers États.
2. L'ensemble des personnes formant la population d'un État déterminé, soumises à la même autorité politique souveraine ; par ext., l'entité étatique représentant cette collectivité. La nation française, espagnole. Deux nations ennemies, alliées. Une jeune nation. Les droits, les libertés, les lois que se donne une nation. • Avec une majuscule, particulièrement depuis la Révolution française. La communauté, parfois considérée comme une personne juridique, que forment les individus régis par une même constitution. L'idée de Nation. La Nation délègue à ses représentants l'exercice de la souveraineté. Vive la Nation ! cri des troupes de Kellermann et de Dumouriez à la bataille de Valmy, en 1792. Spécialt. Pupille de la Nation, orphelin de guerre adopté par l'État et à qui est accordé jusqu'à sa majorité un soutien matériel et moral. • DROIT INTERNATIONAL. La Société des Nations ou, par abréviation, la S.D.N., l'organisation réunissant un grand nombre d'États, créée en 1920 pour le maintien de la paix mondiale et le développement de la coopération entre les peuples. L'Organisation des Nations unies ou, par abréviation, l'O.N.U., l'organisation internationale fondée en 1945 selon les mêmes principes que la Société des Nations, à l'initiative des Alliés vainqueurs de l'Axe. Clause de la nation la plus favorisée, voir Clause.
3. Par ext. Se dit aussi de l'ensemble des citoyens considérés comme un corps social distinct des individus comme du gouvernement. S'adresser, en appeler à la nation. Demander des sacrifices à la nation. Spécialt. La nation en armes, appellation qu'on donne parfois à l'organisation de la défense nationale fondée sur le concours actif de chaque citoyen.