| LOUP n. m. XIe siècle, lu. Issu du latin lupus, de même sens. ★I. ☆ 1. Mammifère carnassier de la famille des Canidés, qui a le port d'un grand chien, le poil le plus souvent gris tirant sur le jaune ou le roux, le museau pointu, la denture aiguë, les oreilles toujours droites, et qui vit à l'état sauvage dans certaines régions d'Asie, d'Amérique et d'Europe. Le loup, la louve, les louveteaux. Le hurlement du loup. Les loups vivent en bande. La tanière, le repaire du loup. Chasser, traquer le loup. Une battue au loup. Piège à loup. Peau de loup. Par méton. La fourrure de cet animal. Une veste en loup. • VÈN. Jeune loup, âgé de deux à cinq ans. Vieux loup, âgé de cinq à huit ans. Grand vieux loup, âgé de plus de huit ans. • Fig. C'est un loup, un vrai loup (vieilli), se dit d'un homme cruel, malfaisant, sauvage. Fam. Un jeune loup, un jeune homme ambitieux, pressé d'arriver, et souvent dénué de scrupules. Un vieux loup, une personne expérimentée et rusée. Un loup de mer, un marin très expérimenté. Comme terme d'affection. Mon loup, mon petit loup, mon grand loup. • Expr. et loc. fig. Avoir une faim de loup. Avoir des dents de loup, très aiguës. Être connu comme le loup blanc (fam.), très connu. Marcher à pas de loup, sans bruit et précautionneusement. Un froid de loup (fam.), très rigoureux. Entre chien et loup, voir Chien. Il fait noir comme dans la gueule du loup, très noir. Se jeter, se mettre dans la gueule du loup, voir Gueule. Crier au loup, voir Crier. Avoir vu le loup (pop. et vieilli), en parlant d'une jeune fille, avoir perdu sa virginité. Tenir le loup par les oreilles (vieilli), s'être mis dans une situation difficile et ne savoir comment en sortir. Donner la brebis à garder au loup, confier un bien précieux à quelqu'un dont on devrait se méfier. Faire entrer le loup dans la bergerie (fam.), voir Bergerie. Hurler avec les loups, voir Hurler. Jouer au loup, se dit d'un jeu de poursuite. • Prov. et expr. proverbiales. Quand on parle du loup, on en voit la queue, se dit lorsque quelqu'un survient au moment où l'on parlait de lui. La faim chasse le loup hors du bois, fait sortir le loup du bois, la nécessité réduit à user de moyens contraires à ses goûts, aux usages, ou contraint à prendre des risques. Les loups ne se mangent pas entre eux, les méchants se ménagent mutuellement. L'homme est un loup pour l'homme, maxime venue de l'Antiquité, et rendue célèbre par Hobbes. • Titres célèbres : Le Loup et l'Agneau, Le Loup et le Chien, fables de La Fontaine (1668) ; La Mort du loup, poème d'Alfred de Vigny (1843). ☆2. Par ext. Se dit de divers mammifères canidés sauvages d'espèces voisines. Le loup antarctique des îles Malouines. Le loup à crinière d'Amérique du Sud. Chien-loup, voir ce mot. • Se dit aussi de divers poissons et animaux marins. Loup marin, loup de mer, noms usuels qu'on donne au phoque, en raison de sa voix rauque. Le brochet est parfois appelé loup de rivière à cause de sa voracité. Le bar est appelé loup en Méditerranée. Un loup au fenouil. ★II. Par anal. ☆1. COSTUME. Demi-masque de tissu noir que les dames mettaient autrefois lorsqu'elles sortaient, porté encore aujourd'hui dans les fêtes costumées et les mascarades. ☆2. PÊCHE. Filet en nappe, tendu sur trois perches. ☆3. TEXTILE. Machine comportant un tambour muni de dents métalliques et servant à briser et démêler la laine avant de la carder. ☆4. TECHN. Forte pince recourbée servant à arracher les gros clous. ☆5. Dent-de-loup, Gueule-de-loup, Saut-de-loup, Tête-de-loup, Vesse-de-loup, voir ces mots. ★III. Fig. et fam. Dans le langage des métiers, désigne divers défauts ou malfaçons. Cette porte-fenêtre a un loup. TYPOGR. Lacune dans une copie. |