| À prép. De la préposition latine ad, « dans la direction de, vers », d'où « en vue de, pour ; à l'image de, selon », qui, en latin populaire, s'est substitué au datif, pour exprimer le complément d'attribution, ainsi qu'au génitif pour marquer la possession, et, par extension, a servi à introduire le complément instrumental. Mais, dans des emplois comme à droite, à est issu de la préposition a(b), exprimant la séparation (a dextra). Devant un nom masculin singulier commençant par une consonne ou un h aspiré, À se combine avec l'article défini le pour former l'article contracté au. Devant un nom au pluriel, À se combine avec l'article défini les pour former l'article contracté aux. Je parle à l'homme, à la femme, mais : Je parle au chef, au héros, aux hommes, aux femmes. • La préposition À introduit un complément rattaché à un verbe, à un nom, à un adjectif ou à un adverbe ; un complément de phrase (complément circonstanciel ou infinitif à valeur de gérondif). Selon qu'elle vient notamment des prépositions latines ab ou ad, ou qu'elle prend le sens d'autres prépositions (en, avec, chez...), la préposition À sert à marquer : I. Le lieu ; II. La provenance, l'origine, le point de départ ; III. Le moment, le temps, la durée ; IV. La possession, l'appartenance ; V. La cause effective ou hypothétique ; le moyen ou l'agent ; VI. La manière ; VII. Le terme d'un changement, la conséquence, le résultat ; VIII. La destination, la capacité et la nécessité, l'obligation ; IX. Le point d'aboutissement d'un acte, d'une parole, d'une pensée ; X. La comparaison ; XI. Une évaluation de grandeur, de mesure, de prix. • La préposition À entre dans la formation de nombreuses locutions qui sont définies au mot principal. ★I. À introduit un complément désignant un lieu : ☆1. Le lieu vers lequel il y a mouvement, vers lequel on va. Je vais à Rome. J'irai jusqu'à Marseille. Porter une lettre à la poste. Jeter au feu. Je rentre à la maison. Envoyer à l'école. Retournez à votre place. Descendre à la cave. Le retour au pays natal. Un pèlerinage à Lourdes. ☆2. Par anal. Une direction avec ou sans mouvement. Lever les bras, les yeux au ciel. Tourner à droite, à gauche. La façade donne au nord. Parallèle au sol. ☆3. Le lieu où l'on est. Dîner à l'auberge. Demeurer à Paris. Nous passons l'été à la montagne. Notaire à Paris. Un séjour à Londres. Des vacances à la mer. Une résidence à la campagne. Se construisent ainsi (le plus souvent) : - les noms de monuments. À Notre-Dame, aux Invalides ; - les noms de villes et villages. À Orléans, au Havre, aux Baux ; - les noms de certaines îles. À Oléron, à Chypre, à la Martinique, aux Açores ; - les noms de pays quand ils sont masculins et commencent par une consonne. Au Brésil, au Canada, au Japon, au Maroc. ☆4. Par ext. Sont assimilés à des lieux proprement dits : - les parties du corps. Une bague au doigt. La larme à l'œil. Un sourire aux lèvres. L'injure à la bouche. Parler à l'oreille. Se blesser à la jambe ; - des objets. S'accouder au balcon. Être à table. Mettre la main à la pâte. Baïonnette au canon. Frapper à la porte ; - plus rarement des êtres vivants. Il vient à nous. Par ext. Revenir au Dieu de ses pères. Passer à l'ennemi. Allez au diable ! et, ellipt., Au diable ! - des institutions. Professeur au Collège de France. Avocat à la cour d'appel. Travailler aux Postes ; - spécialt., des enseignes. Au Lion d'Or. Au Chien qui fume. Aux armes de Lorraine. ☆5. À sert à établir, à préciser une relation spatiale quelconque. À gauche de la place. À ma gauche. Au pied du mur. Aux portes de la ville. Un hameau extérieur au village. L'étage supérieur au vôtre. En corrélation avec de. De Paris à Orléans, la route était très encombrée. De chez moi à la mairie, il n'y a qu'un pas. Fig. Il y a loin de la coupe aux lèvres. • Spécialt. À sert à indiquer : - l'adhérence, la proximité, l'adjonction, l'association. Une affiche collée à un panneau. Le clou tient au mur. Un hangar attenant à la maison. Fig. Joindre l'utile à l'agréable ; - une contiguïté entre objets semblables. Coude à coude. Face à face. Vis-à-vis. Bout à bout. Un combat corps à corps ; - la distance envisagée dans l'espace ou la durée. À quelques kilomètres de Nancy. À quatre pas d'ici ou, ellipt., à cent pas. À cinq minutes de l'Opéra. À portée de fusil. Fig. J'aurais voulu être à cent lieues d'ici. ★II. À introduit un complément désignant l'origine, la provenance, le point de départ d'un mouvement réel ou mental. ☆1. L'origine, la provenance. Puiser de l'eau à la fontaine. Allumer sa cigarette à un briquet. Acheter une robe à sa couturière. Un recours aux documents originaux. C'est bien aimable à vous, de votre part. C'était gentil à lui de nous accueillir. Expr. fam. Repartir à zéro. • Par ext. La dépossession. Ôter le pain à quelqu'un. Arracher des enfants à leur mère. Enlever la ville aux ennemis. • Spécialt. En liaison avec de, suivi d'un infinitif, introduit la personne qui doit accomplir une action. C'est à vous de choisir. Il revient au peuple de désigner ses élus. Aux membres du gouvernement de prendre leurs responsabilités ! C'est à toi de jouer et, ellipt., À toi de jouer ! ou, plus simplement, À toi ! ☆2. Le point de vue à partir duquel on examine, on étudie, on décide ; l'angle sous lequel on envisage quelque chose. Un plan, une vue à vol d'oiseau. À vue de nez, à vue d'œil. Une couleur à votre choix, à votre convenance. Qu'il en fasse à sa guise, à son idée. Agir à l'exemple de son père. Vivre à son gré, à sa fantaisie. À ce que je crois, à ce qu'on dit, à mon sens. À voir les choses de sang-froid. À vous entendre. À parler franc. Par ext. Coupable aux yeux de la loi. À ce compte-là, nous serions tous fautifs. ★III. À introduit un complément donnant une indication de temps. ☆1. Une précision chronologique passée, présente ou future, qui peut être une heure, une date, une saison, une fête, un évènement ou toute autre relation temporelle. Se lever à six heures. Arriver à l'heure exacte. Ils sont partis à la même heure. Je rentre à l'instant. Une attaque à l'aube. Le 7 avril au soir. Nous partirons au printemps. Elle s'est mariée à l'âge de vingt ans ou, ellipt., à vingt ans. Nous nous reverrons à Noël. L'échéance est reportée au 31 décembre. Le procès est remis à huitaine, renvoyé au mois suivant. À la première occasion, je lui dirai son fait. Une réception aura lieu à l'issue de la cérémonie. Le report de la discussion à une session ultérieure. Un manuscrit antérieur à 1250. La période postérieure à la Révolution. Antérieurement à son mariage. Expr. À ce soir. À demain. À dimanche. À bientôt. À plus tard. Spécialt. De... à, pour donner les deux repères chronologiques entre lesquels se situe l'action. Du jour au lendemain. De mai à novembre. D'ici à demain, nous aurons le temps. Ouverture de dix heures à midi. ☆2. Une durée. Travailler à la journée, à temps complet. Louer au mois, à l'année. Être payé à l'heure, à la semaine, au mois. Un travail à temps partiel. Une pension à vie. Cent kilomètres à l'heure. Expr. À longueur d'année. À la longue. Au fil des ans. ☆3. Des actions ou situations répétitives. Buter à chaque pas. Se tromper à chaque fois. Réussir à tout coup. Intervenir à tout bout de champ. Parler à son tour. Une longue attente à chaque changement de train. Des applaudissements à tout moment, à maintes reprises. Spécialt. En répétant le même mot, pour indiquer une succession régulière. Pas à pas, goutte à goutte. Économiser sou à sou. Progresser peu à peu, petit à petit. Chanter tour à tour. Arriver deux à deux. Une démolition pierre à pierre. Une défense pied à pied. ☆4. À, signifiant : en train de, relie deux faits concomitants, deux situations simultanées : • Devant un infinitif. Nous étions nombreux à regarder le spectacle. Les voici tous à courir, à chercher. Je suis resté ici à l'attendre. Elle peut passer des heures à lire. • Devant un substantif, pour indiquer la situation, l'état du sujet. Être à son travail, à ses affaires. Rester à jeun. Il est au chômage. Être à l'agonie, à la mort. Être aux prises avec quelque chose. Un jardin laissé à l'abandon. Expr. Être à quai, voir Quai. ★IV. À introduit un complément indiquant la possession, l'appartenance. ☆1. Le possesseur, le propriétaire, le détenteur : • Après le verbe être ou un verbe de possession. Ce livre est à lui, à sa mère. Ces terrains appartiennent à la ville. À qui est cette voiture ? Expr. proverbiale. L'avenir est à Dieu. • Après un substantif et précédant un pronom personnel ou indéfini pour marquer une insistance particulière. Voilà bien une idée à lui. Elle a un style à elle, bien à elle. Avoir une maison à soi. Notre devoir à tous est de tenir bon. Fam. Un ami à moi. • Entre deux substantifs. Cette construction n'est plus en usage, sauf dans des expressions figées. Une bête à bon Dieu. Un fils à papa. ☆2. Le bénéficiaire d'une action, celui à qui est destiné un objet. Donner une bague à sa femme. J'ai prêté ce livre à mon frère. Donner aux pauvres. On ne prête qu'aux riches. Vendre son blé à la coopérative. Acheter un jouet à son fils. Rendre à un ami ce qu'il vous a prêté. Elle doit de l'argent à ses fournisseurs. Il a légué sa fortune à l'Académie. Par anal. Créer des ennuis à sa famille. Donner une gifle à quelqu'un. • Après un nom. Un prêt à son voisin. Un don au musée du Louvre. La remise des prix aux lauréats. • Spécialt. À qui désigne le gagnant éventuel d'un concours, d'un tirage au sort, d'une compétition. Savoir à qui ira le prix. Jouer à qui perd gagne. Par ext. Ils criaient à qui mieux mieux. ☆3. Ce qui appartient, par essence ou par accident, à l'être ou à l'objet dont on parle. L'île aux mouettes. Un serpent à sonnette. Un oiseau au plumage éclatant. Un tissu à ramages. Une voiture à deux roues. Une armoire à glace. Un verre à pied. Un vieillard à barbe blanche. Fig. La servante au grand cœur. Un homme à poigne. Par ext. À introduit une épithète de nature. Achille aux pieds légers. Dans des titres d'œuvres littéraires ou artistiques. La Dame aux camélias. Le Chevalier à la rose. Spécialt. À désigne un ingrédient ou composant caractéristique. Du café au lait. Un gâteau au chocolat. Un souper au champagne. Un parfum à la lavande. Fig. Un roman à l'eau de rose. Un pamphlet au vitriol. ★V. À introduit un complément indiquant une cause effective ou hypothétique, désignant le moyen ou l'agent d'une action. ☆1. Une cause physique ou morale. Les feuilles volent au vent. La terre se fendille à la chaleur. Ce tissu a rétréci au lavage. Une couleur qui passe au soleil. La porte cédait aux coups. Succomber à la fatigue, à la tâche. Se mettre en colère au moindre prétexte. Reprendre une pièce à la demande générale. Il était triste à l'idée de partir. Pour indiquer une cause hypothétique, la condition. Elle pleure à la moindre contrariété. À cette idée, il perd son calme. À raconter ses malheurs, il se sentait soulagé. À boire de la sorte, à force de boire, vous tomberez malade. ☆2. Le moyen, l'instrument employé pour une action ; ce qui assure un fonctionnement. Suivre le gibier à la trace. Reconnaître quelqu'un à sa voix. Repérer au son, aux lueurs. Travailler à l'aiguille. Broder à la main, à la machine. Dessiner à la plume. Mesurer à l'aune, au mètre. Le minerai est passé au crible. Se battre au pistolet. Pêcher à la ligne. Sauter à la corde. Couper l'herbe à la tondeuse. J'y vais à bicyclette. Une gravure au burin. Un duel à l'épée. Une descente à ski. Une charrette à bras. Des patins à roulettes. Une voiture à pédales. Un bateau à voiles, à moteur. Un avion à hélice. Des freins à disque. Un moulin à vent. Un poêle à bois. Un moteur à essence. Lavable à l'eau froide. Un astre visible à l'œil nu, observable au télescope. ☆3. L'agent d'une action. Un vêtement mangé aux mites. Du bois rongé aux vers. Le plus souvent après un verbe factitif. Je fais réciter ses leçons à ma fille. Elle laisse tout faire à sa sœur. Faire avouer sa faute à un coupable. Spécialt. Pour indiquer le nombre d'agents participant à la même action. À moi seul, je ne puis soulever ce sac. Venir à deux, à trois. Attaquer à dix contre un. Louer une maison à plusieurs. Ils vivent à quatre dans une pièce. À nous tous, nous y parviendrons. Être à deux de jeu. ★VI. À introduit un complément indiquant la manière. Il dessine à la perfection. Elle danse à merveille. Il pleut à verse. Marcher à tâtons, à reculons. Traverser une rivière à gué. Chasser à courre. Tirer au jugé. Naviguer à vue, à l'estime. Vendre à la criée. S'entendre à demi-mot. Souvent avec un nom accompagné d'un participe ou d'un adjectif. Cuire à feu doux. Frapper à coups redoublés. Juger à huis clos. Voter à main levée. S'entendre à mots couverts. Lutter à armes égales. Être reçu à bras ouverts. Un ciseau à froid. Une colle à chaud. Un nettoyage à sec. Un vendeur à la sauvette. Un saut à pieds joints. Une opération à cœur ouvert. Des élections à la représentation proportionnelle. • À cet emploi se rattachent des locutions adverbiales telles que : Au pas. Au ralenti. À la hâte. À fond de train. À longs traits. À loisir. À l'arraché. À la volée. À la légère. À la diable. À l'improviste, etc. Spécialt. À la, en suivant une recette déterminée. Un œuf à la coque. Le poulet à la diable. Des tripes à la mode de Caen. Par anal. Un habit à la française. Être coiffée à la Jeanne d'Arc. Une toiture à l'ancienne. Même devant un nom masculin. Des pommes de terre à la maître d'hôtel. Un toit à la Mansart. Une scène à la Pagnol. ★VII. À introduit un complément désignant le terme d'un changement, marquant le résultat, la conséquence. ☆1. Le terme d'un changement. Ce vin tourne à l'aigre. La solution vire au rouge. Réduire à rien. Revenir à de meilleurs sentiments. J'en arrive à le mépriser. La situation a tourné à son avantage. Le retour à la normale. Une réduction au tiers. ☆2. Le résultat ou la conséquence. Elle fut poussée à bout. Battre à mort. Atteindre à la perfection. Souffrir à en crier. Courir à perdre haleine. Rire à s'en décrocher la mâchoire. Geler à pierre fendre. Il est bête à manger du foin. Amoureux à la folie. Ennuyeux à mourir. Une histoire à dormir debout. ☆3. Une différence quantitative, le terme d'une évolution. En corrélation avec de. Réduire l'effectif de douze à huit. Ramener l'escompte de dix à huit pour cent. Le thermomètre est passé de sept à quinze degrés. Une augmentation du simple au double. Passer de la tristesse à la joie, du rire aux larmes. Spécialt. Pour marquer la différence entre deux concurrents. Ils ont gagné par six à quatre. Ellipt. TENNIS. 15 à, 30 à, 40 à, pour quinze à quinze, trente à trente, quarante à quarante. ★VIII. À introduit un complément indiquant la destination, la capacité, la nécessité, l'obligation. ☆1. L'usage qu'on fait d'un objet ; sa destination habituelle. Le marteau sert à frapper, le couteau à couper. Du bois à brûler. Une chambre à coucher. Un fer à repasser, à souder. Du coton à repriser. Une machine à coudre, à écrire, à calculer. Des cartes à jouer. Une planche à dessiner. De la cire à cacheter. Une brosse à dents, à habits. Une cuiller à café, à soupe. Une tasse à thé. Des patins à glace. Des pièges à loups. Une terre à blé. De la canne à sucre. Une vache à lait. Le marché aux bestiaux. Des cabanes à lapins. L'armoire à linge. Une boîte à ordures. Un ciseau à bois. • Par ext. Après un adjectif qualificatif. Une eau bonne à boire. Un mélange agréable au goût. Du tissu doux au toucher. Un problème facile à résoudre. Un texte impossible à déchiffrer. Un endroit favorable à la méditation. Un tissu long à sécher. ☆2. L'aptitude, la compétence d'une personne ; ce à quoi elle est prédisposée ou destinée. Maître à danser. Bonne à tout faire. Un propre à rien. Elle est habile à broder. Nous sommes tous sujets à faillir. Un homme apte au service, au commandement. Sujet à la colère. Adroit au tir. Par ext. Son habileté au dessin. Son adresse à manier l'aiguille. ☆3. Une possibilité, une capacité occasionnelle. Je n'ai pas le cœur à plaisanter aujourd'hui. C'est une affaire à vous attirer des ennuis. Une discussion à n'en plus finir. Une place à prendre. Tu as mille francs à dépenser. Avoir quelque chose à dire, à répondre. N'avoir rien à répliquer. Verser quelque chose à boire et, ellipt., verser à boire. Donner à manger. ☆4. À suivi d'un infinitif peut indiquer une destination nécessaire, une obligation permanente ou temporaire. Un livre à lire et à relire. Un spectacle à voir. La marche à suivre. Prix à débattre. Une personne à récompenser. L'homme à abattre. Votre travail est à refaire. Avoir trois enfants à nourrir. Avoir quelque chose à faire et, ellipt., avoir à faire. Il n'en est que plus à estimer. Ce n'est pas à dédaigner. C'est à prendre ou à laisser. ★IX. À introduit un complément désignant, d'une façon plus générale, la personne, l'objet vers lesquels tend, auxquels aboutit l'acte, la parole, la pensée, etc. ☆1. Le destinataire d'une parole, d'un écrit, d'une communication, d'un ordre. Je m'adresse à vous. Mentir à son père. Ne parlez pas au conducteur. Téléphoner à sa mère. Il a avoué sa faute au tribunal. Écrire à un ami. Enseigner la géographie à un enfant. Rendre compte à ses supérieurs. Elle cache ses projets à tout le monde. Signifier à quelqu'un ce qu'il doit faire. Commander un habit à son tailleur. Imposer sa volonté à ses collaborateurs. Avis à la population. La communication du dossier à l'intéressé. Un discours aux électeurs. Une requête au tribunal. Entrée réservée au personnel. Expr. À bon entendeur, salut. • Spécialt. Le destinataire d'un hommage, d'une dédicace, d'une consécration. Gloire à Dieu ! Une église dédiée à Notre-Dame. Élever un temple à la Sagesse. Un hymne à Vénus. Un monument aux morts. Expr. À la mémoire de, à l'attention de, à l'intention de... ☆2. La personne qui est en cause dans une relation, le destinataire d'un comportement. Elle veut plaire, complaire à ses parents. Obéir à son père. Se soumettre au vainqueur. Nuire à autrui. Il résiste à son entourage. Succéder à son patron. Faites attention aux enfants. Elle recourut à lui. Secours aux noyés. Non-assistance à personne en danger. Faire tort, grief, crédit, confiance à quelqu'un. Tenir tête à ses contradicteurs. Relation de maître à esclave, de supérieur à inférieur. Une dissimulation au fisc. Une allusion à sa famille. Accessible à tous. Infidèle à son conjoint. Fidèle à ses amis. Par méton. Sourd aux prières, aux supplications. Fermé à toutes les influences. Ellipt., pour exprimer un appel, un avertissement. À moi ! Au voleur ! À l'assassin ! ☆3. L'objet vers lequel se porte la pensée, qui constitue le but visé, la fin poursuivie. Il demande à sortir. Ils conspirent à lui nuire. Il n'aspire qu'à vous plaire. Inviter à dîner. Apprendre à lire et à écrire. Pensez à votre avenir. Son acharnement à vous prendre. Quel empressement à le servir ! Travailler, concourir au bien public. Tenir à sa réputation. Parer, pourvoir au plus pressé. La chasse aux perdreaux. Une incitation à la débauche. Une tendance à la sévérité. Décidé à réussir. Âpre au gain. Porté à l'indulgence. • Pour exprimer un avertissement, une alarme, Au feu ! ou un appel pressant, Au secours ! Aux armes ! ou un souhait, À votre santé ! Pour indiquer le sort que l'on veut infliger à quelqu'un. À l'eau ! Au poteau ! Au cachot ! À mort ! ☆4. D'une façon générale, l'objet en cause, auquel se réfère, auquel aboutit la pensée, l'acte, le comportement, etc. : • Devant un nom, un pronom. Croire à l'existence de Dieu. Renoncer à tout espoir. Vaquer à ses affaires. S'adonner au jeu. Substituer un objet à un autre. Prenez garde à la peinture. Se fier à son intuition. Attenter à sa vie. Il consent à vos exigences. Je compatis à votre douleur. Je crois à un dénouement rapide. L'affaire échappe à ma compétence. Un attentat à la pudeur. L'acquiescement à une demande. L'obéissance aux lois. Après un adjectif qualificatif ou un adverbe. Être allergique à une substance. Sensible à la beauté. Fidèle à ses promesses. Relativement à sa gestion. • Devant un infinitif. Il aime à flâner. Je m'amuse à jardiner. Autoriser ses enfants à sortir le soir. Répugner, tarder à payer ses impôts. Je l'obligerai à vous répondre. Enclin à paresser. ★X. À introduit un complément désignant la personne, l'objet constituant le terme d'une comparaison, d'un rapprochement. Elle ressemble à sa mère. Il s'égale aux plus grands. Préférer Corneille à Racine. Cela convient à mon âge. Comparer, confronter la copie à l'original. Son récit ne correspond pas à la réalité. Égale à elle-même. Il est supérieur à ses rivaux. Elle porte une robe pareille à la vôtre. Un exemple identique au précédent. Conformément, contrairement à la volonté de son père. ★XI. À introduit un complément donnant une évaluation de grandeur, de mesure, de prix. ☆1. L'évaluation d'une quantité, d'un prix. Le thermomètre est à zéro. Une brûlure au second degré. Un dîner à cent francs. Placer ses fonds à dix pour cent. Vendre à bon compte. Vivre à peu de frais. Estimer quelqu'un à sa juste valeur. Une robe à bon marché. Un placement à gros intérêt. Un associé à part entière. Par anal. Par allusion à une référence particulière. Boire à sa soif. Manger à sa faim. Marcher à son rythme. Un habit à ma taille. Loc. adv. Au moins, au plus. Au mieux, au pis. Au minimum, au maximum. À peu près. À peu de chose près. ☆2. Avec une valeur distributive, la réparation d'une quantité sur une autre quantité, d'après une échelle donnée. Payer trois francs au kilo, mille francs à la tonne. Consommer dix litres d'essence aux cent kilomètres et, ellipt., dix litres aux cent. Il est minuit à l'heure française. ☆3. À, seul ou en corrélation avec de, exprime un nombre approximatif. Vingt à trente personnes. Dix à douze kilomètres. Quinze à vingt francs. Un enfant de six à huit ans. Avancer de vingt à trente milles par jour. Un monument vieux de dix à douze siècles. |