| ZOÏLE, subst. masc. Vieilli, littér. [Souvent avec majuscule] Critique injuste, malveillant et envieux. Tillemont trouva un moment son Zoïle dans l'abbé Faidit, esprit inquiet, léger, et à qui il est arrivé de mêler par hasard quelques vérités dans beaucoup d'impertinences (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 550).[Talleyrand à Laënnec:] Cela fera taire les derniers zoïles... Ah, la renommée, Monsieur Laënnec, qu'elle est à voix diverses! (La Varende, Esculape, 1949, p. 257).Prononc. et Orth.: [zɔil]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1536 estre appellé Zoïle (Ch. Fontaine, Epistre à Sagon et à La Hueterie [faussement attribuée à Cl. Marot] ds Cl. Marot,
Œuvres compl., éd. P. Jannet, t. 1, p. 251); fin xvies. zoille (Loys Papon,
Œuvr., p. 6, Yemenez ds Gdf. Compl.); 1553 Zoïle (G. Gueroult ds Revue d'Histoire de Lyon, t. IX [1910], p. 50 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 184); 1620 zoïle (Chron. de Bordeaux ds Delb. Notes mss). Empr. au lat. d'époque impérialeZoilus, gr. Ζ
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ς nom d'un grammairien d'Alexandrie du ives. av. Jésus-Christ, célèbre par son traité en neuf livres où il dénonçait les absurdités et les contradictions d'Homère; a été empl. dès Ovide comme synon. de « détracteur ». |