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VIRTUALITÉ, subst. fém.
PHILOS., LITT.
A. − Caractère de ce qui est virtuel, de ce qui n'est qu'en puissance. Synon. potentialité.La Foi, c'est la re-connaissance humaine qu'il faut comprendre comme une réalité (et nullement comme une virtualité) (K. Barthds Foi et vie, 1932, p. 415).
B. −
1. ,,Puissance, force, pouvoir capable de produire certains effets, mais ne les produisant pas actuellement`` (Goblot 1920). Être riche de nombreuses virtualités. Le fait de considérer le sang comme le « milieu intérieur » de l'organisme (1859) (...) ouvrait la voie à la biochimie moderne et (...) laissait entrevoir les virtualités de l'endocrinologie (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 664).
2. Qualité, chose à l'état virtuel. La propriété est en croissance et modification continue jusqu'au jour où (...) elle se résout en une simple virtualité, en une forme potentielle du moi, renfermée dans la conscience et désormais, sans institution qui l'exprime (Proudhon, Révol. soc., 1852, p. 227).Chez l'enfant, les virtualités proprement humaines (raison, intelligence, sens moral...) ne se développent que grâce à l'influence du milieu humain et de l'éducation (Foulq.1971).
3. Au plur. Synon. de possibilités.Je me suis étonné parfois qu'il n'existât pas un « Traité de la main », une étude approfondie des virtualités innombrables de cette machine prodigieuse qui assemble la sensibilité la plus nuancée aux forces les plus déliées (Valéry, Variété V, 1944, p. 57).
− Virtualités de.L'amour sort accru dans ces virtualités de joies et de souffrances (Crémieux ds Lar. Lang. fr.).
C. − INFORMAT. ,,Technique utilisée dans la conception générale d'un ordinateur et d'un système d'exploitation mettant en œuvre le concept de mémoire virtuelle`` (Lar. encyclop. Suppl. 1975).
Prononc. et Orth.: [viʀtɥalite]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1674 « caractère de ce qui est virtuel » (P. Le Gallois, Conversations académiques tirées de l'Académie de M. l'abbé Bourdelot, Seconde Part., t. 2, p. 94: ses virtualitez, ses causalitez, ses aptitudinalitez); 1704 (Trév., s.v. formalité: les Scotistes, qui opposent leurs formalités aux virtualités des Thomistes); 1801 plur. « possibilités » (Ch. de Villers, Philos. de Kant, Metz, p. 97: [chez Leibnitz] ce ne sont plus que des dispositions, des virtualités de l'ame, pour connaître et juger d'une manière plutôt que d'une autre); 2. 1975 informat. (Lar. encyclop. Suppl.). Dér. sav. de virtuel*; suff. -té*. Cf. lat. médiév. virtualitas (apr. 1300 ds Latham) et m. angl. vertualyte (1483 ds NED). Fréq. abs. littér.: 161.