| ULTÉRIEUR, -EURE, adj. A. − GÉOGR. [Dans l'espace; p. oppos. à citérieur] Qui est au-delà (par rapport à une ligne donnée). Calabre ultérieure; Gaule ultérieure. Les brillans succès (...) avaient assuré aux Romains l'Espagne entre l'Èbre et les Pyrénées, l'ancienne Castille avec une partie de la nouvelle et de l'Aragon (...). Dans l'Espagne ultérieure, ils avaient soumis (...) le Portugal, Léon et l'Andalousie (Michelet, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 105). B. − Usuel. [Dans le temps] Qui intervient, est intervenu ou doit intervenir après quelque chose d'autre. Synon. futur, postérieur, suivant ; anton. antérieur, passé, précédent.Développement, étape, événement, évolution, période, résultat ultérieur; à une date ultérieure; le progrès ultérieur des sciences. Madame mon ex-épouse (...) se propose d'aller vous voir pour s'informer de la nature et de la durée ultérieure de ma maladie (Verlaine, Corresp., t. 3, 1886, p. 152).La phase ultérieure des opérations, celle qui verrait la jonction des armées alliées venant de l'est et de l'ouest (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p. 61). ♦ [Antéposé au subst.] Rare. Associer toutes les créatures à la perfection et à la félicité dont nous goûtons les prémices, dont nous attendons l'ultérieure révélation (Lacord., Conf. N.-D.,1848, p. 187).Le contrevenant (...) sera (...) détenu en prison pendant vingt-quatre heures, pour la première fois, pour la seconde pendant huit jours, et, pour la troisième ou ultérieure contravention pendant trois mois (La Hétraie, Chasse, vén., fauconn., 1945, p. 134). ♦ [Avec un compl. prép. à] Vx ou littér., rare. Laissons de côté cette évidente, cette humaine homogénéité de tout le temps, ou (...) de toute la durée. Des temps ultérieurs au temps présent. Des hommes ultérieurs aux hommes présents. Des hommes ultérieurs au peuple présent (Péguy, Clio, 1914, p. 161). ♦ [Avec un adv. de quantité] Rare. Une appréciation commune, très ultérieure, énorme, barrait la page au verso du titre. Augustin avait écrit: « Impensable » (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 335). − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Il faut donc renoncer à trouver en quoi que ce soit l'ultérieur définitif, et maintenir la raison savante comme la dernière autorité (Renan, Avenir sc., 1890, p. 521).Illusion d'optique historique intellectuelle qui consiste à reporter incessamment le présent sur le passé, l'ultérieur incessamment sur l'antérieur (Péguy, Notre jeun., 1910, p. 167). Prononc. et Orth.: [ylteʀjœ:ʀ]. Ac. 1718: ulterieur, dep. 1740: -té-. Étymol. et Hist. a) 1495-96 [éd.] les ulteriores d'ancienneté (Jean de Vignay, Miroir historial, XX, 95); b) 1540 [éd.] Espaigne ulteriore (Guevara, L'Orloge des princes, trad. La Grise, Prologue général, foVII vo); c) 1556 procédure ultérieure (Papiers de Granvelle, IV, 615 ds Gdf. Compl.). Empr. au lat.ulterior « qui est au-delà, de l'autre côté », formé sur le rad. de ultra (ultra-*). Fréq. abs. littér.: 518. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 752, b) 452; xxes.: a) 600, b) 957. |