Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
TRIFOUILLER, verbe
Familier
A. − Empl. trans.
1.
a) Remuer, retourner (quelque chose) dans tous les sens en instaurant un certain désordre. Synon. fam. farfouiller, tripatouiller, tripoter.Trifouiller les affaires, des dossiers, les poubelles, les tiroirs. Ce soir, en trifouillant les billets de ma cassette, ces 20.000 francs d'argent de poche, qui sont là dormant et que je ne puis me décider à placer, je suis pris d'une espèce de colère en pensant au gain de mon frère et de moi dans le passé, aux cent francs qui ont payé le roman de Sœur Philomène (Goncourt, Journal, 1889, p. 971).Je trifouille le fonds de mes papiers... Je ne retrouve rien (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 17).
Absol. Y en a des fouillis prodigieux, tout emmêlés comme des buissons. Toute la journée, les « coursières » (...) viennent glousser dans les comptoirs. Elles trifouillent, ramènent, éclaboussent (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 163).
Part. passé adj. Un paysage (...) très trifouillé, balafré comme au fusain (Goncourt, Journal, 1862, p. 1064).
b) Au fig. Agiter, bouleverser moralement. Synon. remuer, émouvoir, troubler.Chez moi tout se passe en dedans et me trifouille l'âme (Balzac, E. Grandet, 1834, p. 217).
2. Empl. pronom. Synon. de se tripoter, se gratter.[La femme] se trifouille attentivement la tête, sans plus s'occuper du monsieur (Huysmans, Art mod., 1883, p. 124).Il s'attrape la tétère [la tête]... Il se la tripote à deux mains... Il se la malaxe, il se la trifouille (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 528).
B. − Empl. trans. et intrans. [Le suj. désigne une pers.]
1. Explorer une chose complexe d'une manière plus ou moins désordonnée, pour la réparer, la modifier. Trifouiller un poste de radio. Il a trifouillé toute la matinée le moteur de sa voiture pour voir d'où venait la panne (Dub.1980).
2. Trifouiller dans
a) Fouiller dans quelque chose sans précaution et en y créant du désordre. Synon. fam. farfouiller.Il en finissait pas là-haut de trifouiller dans les tiroirs, de refermer encore des portes, de trimbaler des bahuts (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 265).
b) Synon. de supra B 1.Trifouiller dans un téléviseur. On se mit à tourner la poignée. Ceci ne donnant aucun résultat, on se mit à trifouiller dans la serrure (Queneau, Zazie, 1959, p. 205).
c) Au fig. Trifouiller dans, en qqc.Se mêler plus ou moins bien de, avoir quelques notions de quelque chose. Synon. se débrouiller dans/en.Trifouiller dans le journalisme. Albert Robin n'est pas un imbécile, loin de là; mais s'il trifouille vaille que vaille en chimie, il manque des connaissances cliniques et anatomo-pathologiques élémentaires (L. Daudet, Dev. douleur, 1931, p. 81).
3. S'agiter en tous sens, remuer. Une immense ronde de petits enfants aux jambes et pieds nus, qui courent, dansent et trifouillent à la frange de la dernière vague (L. Daudet, Songe, 1920, p. 94).
REM. 1.
Trifouillée, subst. fém.,fam. Une trifouillée de. Une grande quantité, un grand nombre de. Une trifouillée de vieux papiers. Il y a toujours chez lui une trifouillée de gens (Lar. Lang. fr.).
2.
Trifouillis, subst. masc.[Sur le modèle de fouillis] a) Amoncellement d'objets disparates entassés sans aucun ordre. Des trifouillis de chardons, de mûres et de prunelles sauvages sur des pierres grises, desquelles partent des nuées de sauterelles (Goncourt, Journal, 1858, p. 520).b) Au fig. Bouleversement moral, émotion vive. Moi, dit-elle, ce que j'appelle le beau en musique, c'est ce qui me donne le trifouillis! (Willy, Notes sans portées, 1896, p. 34).
Prononc.: [tʀifuje], (il) trifouille [-fuj]. Étymol. et Hist. 1. 1808 « fouiller avec désordre » (Hautel); 2. 1834 « tourmenter » (Balzac, loc. cit.). Dér. de fouiller*, avec une 1resyll. expr. due prob. à l'infl. du verbe tripoter*. Fréq. abs. littér.: 36.
DÉR. 1.
Trifouillage, subst. masc.,fam. Action de trifouiller; résultat de cette action. Synon. tripatouillage.Un trifouillage indiscret dans mes papiers. P. métaph. Mon père, ses bacchantes et son bacchanal, tous ses trifouillages de conneries (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 321). [tʀifuja:ʒ]. 1reattest. 1878 (Lar. 19eSuppl.); de trifouiller, suff. -age*.
2.
Trifouilleur, -euse, subst. et adj.,fam. (Celui, celle) qui trifouille, qui aime à trifouiller; personne brouillonne ou indiscrète. Ganderax en était arrivé à serrer sur son cœur les frères Calmann-Levy, deux petits juifs mondains et trifouilleurs (L. Daudet, Dev. douleur, 1931, p. 118).P. méton. Un chou-fleur vaut dix cabinets, même s'ils débordent. C'est entendu. Ceux du deuxième débordaient souvent. La concierge du 8, la mère Cézanne, arrivait alors avec son jonc trifouilleur. Je l'observais à s'escrimer (Céline, Voyage, 1932, p. 334). [tʀifujœ:ʀ], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1904 (Nouv. Lar. ill.); de trifouiller, suff. -eur2*.
BBG.Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 13, 404. − Quem. DDL t. 30 (s.v. trifouilleur).