| TRAVERSIER, -IÈRE, adj. A. − [Corresp. à traverser I] MAR. Barque traversière. Barque utilisée pour faire le va-et-vient entre deux points proches. (Dict. xixeet xxes.). − Empl. subst. masc. ♦ Vieilli. Petit navire de cabotage et de pêche des environs de la Rochelle. (Ds Will. 1831, Bonn.-Paris 1859, Jal2). Synon. chasse-marée. ♦ Région. (Canada). Synon. de bac2, ferry-boat.Cette petite île (...) est habitée depuis 1728, mais le service de traversier n'existe que depuis 1960 (C.-M. Bouchard, J. Thibeault, Le Québec, 1986, p. 48). B. − [Corresp. à traverser III] 1. [Le subst. désigne une chose située transversalement par rapport à un axe, à un élément pris comme réf.] a) Rue traversière, sentier traversier. Synon. de de traverse (v. ce mot I B 2 a).À gauche du sentier traversier se voit une maison (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 744).Une saveur de la vie, en chaque recoin répandue, et que l'on sent dans la plus banale rue traversière, dans la dernière ruelle des vieux quartiers (Romains, Hommes bonne vol., 1939, p. 249). − Empl. subst. fém. On a connu tous les vallons, toutes les routes et les traversières (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 292). b) MARINE ♦ Amarre traversière. ,,Amarre qui est placée perpendiculairement à l'axe du bateau et l'appelle vers le quai`` (Barber. 1969). Empl. subst. fém. À tribord (...) une traversière frappée sur un rocher au moyen d'une chaînette pour éviter l'usure (Charcot, Expéd. antarct. fr., 1906, p. 93). ♦ Barre traversière. Synon. de traversin* de hune.[La hune] est supportée par des pièces de bois transversales appelées barres traversières qui sont elles-mêmes supportées par des pièces de bois longitudinales (Galopin, Lang. mar., 1925, p. 57). ♦ Courant traversier. ,,Courant qui prend la route du navire par le travers et oblige à une correction à la barre`` (Cabanne Géogr. 1984). Le courant traversier de l'océan Indien, porte au continent australien, et son action se fait sentir de l'ouest à l'est dans le Pacifique non moins que dans l'Atlantique (Verne, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 34). ♦ Navire traversier. Navire dont la route est perpendiculaire à celle que l'on suit. (Dict. xxes.). ♦ Vent traversier. Vent perpendiculaire à la direction suivie, qui permet d'aller et de revenir, à la voile, d'un point à un autre. (Ds Soé-Dup. 1906, Gruss 1978). c) MUS. Flûte traversière. V. flûte1. 2. Au fig., vieilli, ASTROL. Planète traversière. Planète néfaste. Bonaparte était entré dans l'orbite de ce que les astrologues appelaient la planète traversière (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 390). C. − MÉD. VÉTÉR. Mules traversières. V. mule2. Prononc. et Orth.: [tʀavε
ʀsje], fém. [-jε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. A. 1. Adj. 1315 fenêtre traversiere « transversale, en travers » (Cart. de S. Magloire, Richel. L. 5413, p. 103 ds Gdf.); 1823 rue traversière (Boiste); 2. av. 1615 fortune rebourse et traversiere « contraire, hostile » planette traversiere « néfaste » (Pasquier, Recherches de la France, 250, 518); 3. ca 1280 flahutes traversaines (Adenet Le Roi, Cleomades, éd. A. Henry, 7255); 1694 flûte traversière (Ac.); 1672 la Traversière (Borjon, Traité de la musette, 11 ds Wright Mus. 1941). B. Subst. masc. 1. ca 1240 « traversin de lit » (Mort Aymeri de Narbonne, 1175 ds T.-L.); 2. 1691 astron. « curseur » et « traversin d'une embarcation » (Ozanam, p. 256 et 288). C. Subst. fém. 1771 « cordage fixé au diamant d'une ancre pour la traverser » (Duhamel du Monceau, Traité gén. des pêches, l. 41). II. A. 1607 adj. nef traversière (Montlyard, Mythologie, p. 161 ds Gdf.). B. 1611 subst. masc. « bateau, bac » (Cotgr.). I du lat. pop. traversarius, var. de transversarius « transversal », dér. de transversus (v. travers qui reste étroitement uni à ces mots et dont certains sont même prob. des dér.). II dér. de traverser*; suff. -ier*, -ière*. Fréq. abs. littér.: 23. Bbg. Kemna 1901, pp. 67-68. |