| TRAÎTREUX, -EUSE, adj. A. − Vx. [En parlant d'une pers.] Qui manifeste un esprit de trahison. Je n'ai pas perdu un mouvement de sa physionomie. − Et tu l'as trouvée comment? − Traîtreuse (A. Dumas ds Lar. 19e). B. − Vieilli. [En parlant d'une chose] 1. Qui a le caractère de la trahison, de la perfidie. Cerise, guidée par la traîtreuse lettre de Baccarat, s'était rendue rue Serpente, et de là avait été conduite par Colar dans la maisonnette de Bougival (Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 388). 2. Synon. de traître (v. ce mot II B).Aux bronches, des lésions traîtreuses, profondes, qu'on n'a découvertes que plusieurs jours après... Vous devinez le reste: laryngo-trachéites successives (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 886). Prononc.: [tʀ
εtʀø], fém. [-ø:z], [-e-]. Étymol. et Hist. 2emoit. xiiies. (Chastie Musart, Richel. 19152, fo106f ds Gdf. Compl.), rare à partir du xviies. Dér. de traître*; suff. -eux*, -euse. DÉR. Traîtreusement, adv.a) Par trahison, en traître, d'une manière traîtresse. Les juges l'accusaient-ils, elle ou les siens, d'avoir feint de se rendre pour attaquer traîtreusement l'ennemi? (A. France, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 298).b) Synon. de sournoisement, insidieusement.L'opium ensuite, qu'une fois on a fumé par ennui, par désœuvrement, pour savoir... et qui devient traîtreusement un besoin, un recours contre la nostalgie, le cafard (Tharaud, Paris-Saïgon, 1932, p. 223).− [tʀ
εtʀøzmɑ
̃], [tʀe-]. Ac. 1694, 1718: traistreusement; dep. 1740: traîtreusement. − 1reattest. ca 1280 traïtreusement (Girart d'Amiens, Escanor, 20515 ds T.-L.), de traîtreux, suff. -ment2*; cf. traitrement « id. » ca 1180 (Fierabras, éd. A. Kroeber et G. Servois, 4986 traïtrement) − xvies. ds Hug., encore utilisé par Malherbe (v. Littré, Guérin). − Fréq. abs. littér.: 69. |