| TRÉSORERIE, subst. fém. A. − Vieilli 1. RELIG. [Corresp. à trésorier I A 1] Charge de trésorier. La trésorerie de la Sainte-Chapelle. P. méton. Logement attribué au trésorier d'une église. (Dict. xixeet xxes.). 2. Endroit où est conservé le trésor d'un souverain, d'un État (Dict. xixeet xxes.). B. − ÉCON., FIN. 1. a) Ensemble des finances publiques, de leur mode d'administration, des opérations et activités financières qui s'y rapportent. Synon. Finances, Trésor (public).L'État en est venu à priver de toute rentabilité les patrimoines immobiliers. (...) Les avances en faveur de la construction immobilière, fruit de la protection à outrance des locataires depuis 1914, constituent désormais une part appréciable des charges de la Trésorerie (Meynaud, Groupes pression en Fr., 1958, p. 307).Certaines opérations effectuées par l'État (...) ne sont que des opérations de trésorerie ou d'ordre: remboursement de dépôts versés par des correspondants, mouvements de fonds, etc. (Univers écon. et soc., 1960, p. 50-1). ♦ Moyens de trésorerie. Moyens (émission de bons, emprunts, etc.) mis en œuvre par le Trésor public pour faire correspondre les recettes et les dépenses de l'État. La volonté de la nation de dépenser globalement plus qu'elle n'est prête à payer engendre un recours permanent aux moyens de trésorerie (Meynaud, Groupes pression en Fr., 1958, p. 276). b) Ensemble des capitaux immédiatement disponibles ou réalisables à court terme (liquidités, titres, bons, etc.) dont dispose une entreprise pour faire face à ses dépenses. Trésorerie d'une association, d'une banque, d'un club; avances, difficultés, plans de trésorerie. Cette désaffection de nos clients traditionnels, pour temporaire qu'elle soit, aggrave le marasme économique qui sévit déjà et explique la trésorerie difficile de bon nombre d'entreprises (Industr. fr. bois, 1955, p. 39). ♦ Coefficients, ratios de trésorerie. ,,Rapport entre les engagements à court terme et les actifs réalisables et disponibles`` (Gestion 1986). Situation de trésorerie, trésorerie nette. ,,Rapport (...) entre les valeurs disponibles et réalisables à court terme (figurant à l'actif) et les dettes à court terme (figurant au passif)`` (Suavet 1975). c) P. anal. et p. exagér. plais. Ensemble de revenus, somme d'argent dont peut disposer une personne. Synon. finances (v. finance).Problèmes de trésorerie. Faites-moi l'honneur d'accepter un café-crème. Si, si, je sais ce que je fais: ma trésorerie est assez satisfaisante (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 69). 2. Administration, services du Trésor public. Eux (...) insistaient, pesaient sur les papiers, de leur index ganté, signalant à son attention le paragraphe zigzagant du colonel baron et le cachet bleu de la trésorerie (Courteline, Train 8 h. 47, 1888, p. 105).La plupart des trésoreries principales, recettes-perceptions ou perceptions ont une vocation générale et participent à l'ensemble des activités des services du Trésor (Activ. serv. Trésor publ., 1959, p. 7). ♦ Trésorerie nationale. [Appellation du Trésor royal, pendant la Première République] La Trésorerie nationale devait déclarer, les Iersvendémiaire et germinal de chaque année, la valeur légale de la pièce d'or (Shaw, Hist. monnaie, 1896, p. 138). a) ADMIN. MILIT. Service de la trésorerie aux armées. Service chargé, auprès d'une armée en campagne, des opérations de paiement, de change, et de la gestion des fonds. (Dict. xixeet xxes.). b) Ministère des Finances en Grande Bretagne. M. Pitt remplaça le duc de Portland, comme premier lord de la trésorerie (Chateaubr., Essai Révol., t. 1, 1797, p. 217). 3. P. méton. (de B 2). Ensemble des locaux, bureaux de cette administration. Il était onze heures passées comme je sortais de la Trésorerie fédérale, une valise à la main (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 41). 4. Charge, fonction de trésorier-payeur-général. Je ne peux pas m'apitoyer sur le malheur de trois hommes qui seraient peut-être bien embarrassés, dans la vie privée, de gagner leur pain quotidien, et que leur disgrâce fera quelque jour titulaires d'une trésorerie générale aux appointements fabuleux (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 336). Prononc. et Orth.: [tʀez
ɔrri]. Ac. 1694, 1718: thresorerie; dep. 1740: trésorerie. Étymol. et Hist. A. 1. Fin xiiies. [ms.] tresorierie « administration qui garde le trésor » (Laurent, Somme, ms. Chartres, fol. 66 rods Gdf. Compl.); 2. a) fin xives. « chambre du trésor » [ici, du pape] (Jean Cuvelier, Bertrand Du Guesclin, éd. M. Charrière, 7700: L'a pris [icel avoir] li apostoles en sa tresorerie); b) 1690 « lieu où sont conservées les reliques d'une église, d'une abbaye » (Fur.); 3. a) 1611 « bureau, siège du trésorier » (Cotgr.); b) 1690 « demeure du trésorier d'église » (Fur.); 4. a) 1611 « charge de trésorier » (Cotgr.); b) 1680 « id. (d'une église) » (Rich.); 5. a) 1791 Trésorerie nationale (décret 14 avr. d'apr. Brunot t. 9, 2, p. 1092); b) 1845 « mouvement de fonds appartenant à l'État » opérations de trésorerie (Besch.); 6. 1935 « ressources par lesquelles on pourvoit aux dépenses d'une entreprise » aisance, embarras de trésorerie (Ac.). B. 1798 « Ministère des finances britannique » (Ac.). Dér. de trésorier*; suff. -ie*; cf. le dér. de trésor*: tresorie « chambre du trésor » (ca 1200, Aiol ds T.-L.). B d'apr. l'angl. treasury relevé en ce sens une 1refois ca 1383, puis à partir de 1642, NED. Fréq. abs. littér.: 38. Bbg. Born. 1967, p. 65. − Quem. DDL t. 11. − Ranft 1908, p. 103. |