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TRÉPIDATION, subst. fém.
A. −
1. PATHOL. Tremblement pathologique à secousses marquées et rapides. Synon. trémulation.Trépidation des membres, des nerfs; trépidation épileptoïde du pied; trépidation rotulienne, spinale. Je retrouve Daudet dormant sur le divan où il était assis, tant il est épuisé par la souffrance. Et la trépidation de Daudet en voiture me fait mal; et arrivé chez lui, il se morphine encore (Goncourt, Journal, 1891, p. 87).
2. P. ext. État d'agitation extérieure ou intérieure. Quoiqu'il eût vaincu dans des assauts les maîtres et les prévôts de plusieurs régiments de cavalerie, il éprouvait une sourde trépidation qui n'était point de la peur, mais qui produisait des effets analogues (About, Nez notaire, 1862, p. 53).Elle vibre, dans un état de trépidation extraordinaire, ses yeux aigus brillent et pétillent, elle rit, bouscule Luce (...), bourre Marie Belhomme (Colette, Cl. école, 1900, p. 238).
B. −
1. Mouvement vibratoire, ébranlement, série d'oscillations ou de secousses. Synon. tremblement, vibration.Trépidation des vitres, d'une machine; trépidation d'un navire, d'un wagon de chemin de fer. La trépidation de l'hélice cessa sur le bateau qui glissa vers la jetée proche (Hamp, Champagne, 1909, p. 205).La trépidation du moteur nous martèle les oreilles et nous secoue tout entiers (Barbusse, Feu, 1916, p. 337).
2. GÉOL. Légère secousse sismique. L'écorce terrestre (...) ressemble (...) à une mosaïque ou à une marqueterie formée de morceaux juxtaposés. Et, comme cette marqueterie s'appuie sur une masse fluide, essentiellement mobile, elle est toujours en état d'équilibre instable. De là ces trépidations incessantes ou ces mouvements brusques de l'écorce terrestre qu'on appelle les tremblements de terre (Boule, Conf. géol., 1907, p. 61).
C. − Au fig. Climat d'intense agitation, activité rapide et incessante. Trépidation de la vie parisienne. Le rythme de notre vie quotidienne est accordé au sien [le peuple américain] (...) la folie de la vitesse, ce tournis qui affecte tous les moutons de l'Occident, une trépidation à laquelle aucun de nous n'échappe: une démesure en toutes choses, qui est la chose du monde la moins conforme à notre génie (Mauriac, Nouv. Bloc-Notes, 1959, p. 238).
Prononc. et Orth.: [tʀepidasjɔ ̃]. Ac. 1694, 1718: trepidation; dep. 1740: tré-. Étymol. et Hist. 1. 1290 « tremblement, frayeur, peur » (Drouart la Vache, Li livres d'amours, éd. R. Bossuat, 3534); 2. a) 1542 astron. anc. (Rabelais, Pantagruel, éd. V.-L. Saulnier, p. 10, var.); b) 1690 méd. « tremblement de membres, de nerfs » (Fur.), mot qui se répand dans la 1remoit. du xixes.; c) 1839 fig. (Balzac, Cabinet ant., p. 93: tout avait été délibéré froidement, avec calme, sans trépidation). Empr. au lat.trepidatio « tremblement, agitation, désordre, trouble ». Fréq. abs. littér.: 106.