| SUPPLÉANCE, subst. fém. A. − Action de suppléer quelqu'un; fonction de celui qui supplée quelqu'un dans ses fonctions. Synon. remplacement.Ces grands seigneurs de la science et des lettres se déchargeaient sur des suppléants du soin d'occuper leurs chaires et de distribuer la manne de l'enseignement officiel. Certes, (...) ces suppléances sont remplies avec autorité, avec éclat (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 278).Ils prenaient les premières occasions venues d'exercer leur zèle, suppléances des curés, missions dans les villages, collèges (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 200). ♦ En suppléance de.En remplacement de. Avec cela la domesticité du Louvre, (...) en suppléance de son père comme valet-de-chambre du Roi (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 205). − DR. [P. oppos. à délégation] Remplacement dans les conditions prévues d'une personne empêchée, absente ou décédée par une autre personne prévue ou désignée à l'avance. Acte constitutionnel no4 quater relatif à la suppléance et à la succession du chef de l'État (L'Œuvre, 11 févr. 1941). B. − Fait de suppléer quelque chose; fonction palliant les déficiences d'une autre. Si l'on supprime cette partie supérieure de l'iris elle-même, la régénération s'ébauche dans la couche intérieure ou rétinienne de la région restante. Ainsi des parties différemment situées, différemment constituées, accomplissant en temps normal des fonctions différentes, sont capables de faire les mêmes suppléances (Bergson, Évol. créatr., 1907, p. 77).À défaut de la croyance disparue, le costume signifie la suppléance à celle-ci par le moyen d'une illusion volontaire (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 386). − GRAMM. ,,Cas où les allomorphes d'un même morphème appartiennent à des radicaux différents`` (Ling. 1972). Prononc. et Orth.: [sypleɑ
̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1791 « le fait de suppléer, fonction de celui qui supplée » (Anc. Moniteur, 25 févr., VII, 479a ds Z. fr. Spr. Lit. t. 35, p. 145); 1930 « remplacement temporaire d'un agent empêché ou absent, selon le mode prévu par la loi » (Lar. comm.); 2. 1845 « fait de suppléer quelque chose » (Besch.); 1972 ling. (Ling.). Dér. de suppléant*; suff. -ance*. Fréq. abs. littér.: 26. Bbg. François (A.). La Désinence ance ds le vocab. fr. Genève-Lille, 1950, p. 74. |