| * Dans l'article "SOCIAL, -ALE, -AUX,, adj." SOCIAL, -ALE, -AUX, adj. I. − Guerres sociales A. − ANTIQ. GR. [Nom du conflit entre Athènes et ses alliés de la 2eConfédération athénienne (357-355 av. J.-C.)] (Dict. xixeet xxes.). B. − ANTIQ. ROMAINE. [Nom du conflit entre Rome et ses alliés d'Italie (91-89/88 av. J.-C.)] Rome n'échappa aux guerres sociales qu'en ouvrant ses rangs aux alliés, après les avoir vaincus (Renan,Avenir sc., 1890, p. 334). II. A. − [Corresp. à société I] 1. Relatif à la vie des hommes en société. Comportement, contrat, devoir, esprit, état, instinct social; vertu sociale; acquis social. L'île de Rousseau convient au facile abandon, à la vie douce et reposée, que choisiroient des hommes réunis pour s'éloigner des autres hommes, pour échapper à la fatigue sociale, et maintenir le rêve d'un homme de bien à l'abri des vérités de la foule (Senancour,Rêveries, 1799, p. 232).Les sentiments sociaux sont peu développés et de courte portée. Le paysan est trop longtemps seul avec sa terre (Mounier,Traité caract., 1946, p. 84). − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Il s'agit du domaine démographique, domaine régi [dans la société primitive] par des règles culturelles, mais aussi par des lois naturelles, espace de déploiement d'une vie enracinée à la fois dans le social et dans le biologique (Le Sauvage, 1erjanv. 1977, p. 57, col. 2). − [P. oppos. à individuel] Il leur incombe [aux sociétés religieuses] d'assigner les buts individuels et sociaux du mariage; de prendre parti sur l'unité, l'indissolubilité (Philos., Relig., 1957, p. 44-5). ♦ Psychologie sociale. ,,Étude des processus d'interaction: interactions entre les individus, entre l'individu et les groupes, entre les groupes eux-mêmes`` (Psychol. 1969). Puisque la linguistique fournit à la psychologie sociale de si précieuses données, ne fait-elle pas corps avec elle? (Sauss.1916, p. 21). − [En parlant de pers.] Qui se caractérise par le fait de vivre en société. L'homme social jouit aussi peu que souffroit peu l'homme de la nature; il souffre davantage que celui-ci ne jouissoit (Senancour,Rêveries, 1799, p. 71). 2. Relatif à la vie mondaine. Était-ce parce que la vie sociale de Gilberte devait présenter les mêmes contrastes que celle de Swann? (Proust,Fugit., 1922, p. 669).Elle mène une existence sociale très modeste, tandis qu'il fréquente « les salons des duchesses » (Larbaud,Journal, 1932, p. 260). 3. P. anal. a) [En parlant d'animaux] Qui vivent en communauté suivant des règles strictes. À l'exemple des insectes sociaux, il découvrait la puissance de l'état dont il se croyait le maître (Maeterlinck,Autre monde, 1942, p. 14).Les oiseaux sociaux présentent un comportement particulier (...). Plus la société est complexe, plus le comportement territorial individuel tend à disparaître au profit d'une défense collective par l'ensemble des individus (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 695). b) [En parlant de végétaux] ,,Se dit d'une espèce dont les individus vivent au voisinage immédiat les uns des autres en formant une colonie ou un peuplement dense`` (Agric. 1977). Les unes [des plantes], sociales et sociables, se groupent en assemblées (Arnoux,Calendr. Fl., 1946, p. 103). B. − [Corresp. à société II B] 1. [L'accent est mis sur la société comme un ensemble] De la société; relatif à la société. Analyse, anthropologie, économie, fait, fonction, intérêt, organisation, problème, pression, réforme, stade social(e). Lorsque sur un fait physique, intellectuel ou social, nos idées, par suite des observations que nous avons faites, changent du tout au tout, j'appelle ce mouvement de l'esprit révolution (Proudhon,Propriété, 1840, p. 148): 1. On s'aperçoit qu'on oublie toujours d'en parler... Pourquoi?... Parce que cela va sans dire?... Par pudeur?... Ou bien, si l'on s'y réfère, c'est en la déguisant sous des noms d'emprunt, plus flatteurs pour l'individu, comme devoir, patriotisme, etc... Or, elle porte un nom plus franc: c'est la contrainte sociale, tout simplement. La société veut, aujourd'hui, que les hommes souffrent et meurent sur le front. Alors ils souffrent et ils meurent.
Romains,Hommes bonne vol., 1938, p. 223. − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Il est aussi faux de nous placer dans la société comme un objet au milieu d'autres objets, que de mettre la société en nous comme objet de pensée, et des deux côtés l'erreur consiste à traiter le social comme un objet (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception, 1945, p. 415). − Corps social. Ensemble des individus qui composent la société. La sinistre et pusillanime ardeur qui nous porte à éliminer du corps social tout ce qui nous en paraît menacer la douteuse harmonie (Milosz,Amour. init., 1910, p. 92). − Tissu* social. − En partic. [Dans la dénom. d'une discipline] Qui étudie la société. Science sociale. Mieux employé, cet effort cherchera à constituer ce que Comte au siècle dernier, appelait la « physique sociale ». C'est l'œuvre qu'a entreprise la sociologie scientifique (Lévy-Bruhl,Mor. et sc. mœurs, 1903, p. 65).« La physiologie sociale » (terme par lequel Saint-Simon désigne la sociologie) est la branche centrale de la « science de l'homme » qui étudie « la société en acte » (Traité sociol., 1967, p. 8). ♦ Sciences sociales. Sciences humaines envisagées sous l'angle de la sociologie. La linguistique, la plus évoluée et la plus rigoureuse de toutes les sciences sociales (Hist. sc., 1957, p. 1540). 2. [L'accent est mis sur les divisions et les hiérarchies de la société] a) Relatif à la répartition des individus à l'intérieur de la société. Catégorie, milieu social(e). Leurs petits-fils formaient une classe sociale, une caste solidaire, un front continu. Ce front allait des hautes charges de l'État aux hautes charges de la finance (J.-R. Bloch,Dest. du S., 1931, p. 63).Ce mélange des deux couches sociales avait quelque chose de bien curieux (Jouve,Scène capit., 1935, p. 47). b) Relatif aux valeurs, critères, comportements, réalités concrètes engendrés par une société divisée et hiérarchisée. Ascension, différence, échelle, prestige, promotion, réussite sociale(e). Pourquoi n'ai-je pas obéi aux préjugés sociaux? Pourquoi ai-je cédé à l'amour? Pourquoi ai-je épousé la fille naturelle d'un grand seigneur? (Balzac,E. Grandet, 1834, p. 64).Il s'occupa du pullulement des maisons de rendez-vous les Maisons d'illusion qui sont une des grandes causes de la déchéance sociale (L. Daudet,Brév. journ., 1936, p. 95). 3. [L'accent est mis sur les rapports de force à l'intérieur de la société] a) Relatif aux relations qu'entretiennent entre elles les différentes classes de la société, et aux problèmes qui en sont issus. Accord, antagonisme, cohésion, conflit, consensus, haine, lutte, pacte social(e). Tout le mouvement social qui se déclara lorsque la Restauration parut assise (Balzac,Illus. perdues, 1843, p. 550).La révolution socialiste. Elle sera faite pour tous. Pour la première fois depuis l'origine de l'histoire humaine, un grand changement social aura pour objet non pas la substitution d'une classe à une autre, mais la destruction des classes, l'avènement de la commune humanité (Jaurès,Ét. soc., 1901, p. 93). − Empl. subst. masc. sing. Il est clair que les salaires cahotent, que le référendum s'empêtre avec les grèves. Bref, que le social et le politique se tiennent et se soutiennent. Comme l'aveugle et le paralytique (L'Express, 10-16 mars 1969, p. 51, col. 1). − Climat social. État des rapports entre les salariés, leurs syndicats et les employeurs. Des sessions communes, des sortes de « séminaires » de patrons et d'ouvriers « soucieux d'améliorer le climat social et l'efficacité économique des entreprises » (Univers écon. et soc., 1960, p. 44-11). b) [En parlant d'une pers.] Qui intervient dans les relations entre les différentes classes de la société. Partenaires sociaux. Elle avait perdu ses illusions premières sur lui, en tant que rénovateur social et maître futur d'un monde où il luttait mal (Vogüé,Morts, 1899, p. 320).L'éducation doit aboutir à des êtres qui soient des acteurs sociaux à part entière (B. Schwartz,Pour éduc. perman., 1969, p. 66). c) HISTOIRE
α) La République sociale et, p. ell., la Sociale. La république socialiste. Je sens qu'il y a du prêtre dans votre cabale. La « Sociale » n'a pas cet acharnement (Flaub.,Corresp., 1865, p. 191).Ils trouvent dans la tranchée, eux, catholiques, l'Église primitive; eux, socialistes, la république sociale: chacun, une ébauche de son idéal (Barrès,Cahiers, t. 11, 1917, p. 212).
β) Révolution sociale. Révolution socialiste. La révolution de 1848 n'est rien en tant que révolution politique (...). Elle ne signifie qu'en tant que révolution sociale (Renan,Avenir sc., 1890, p. 374).
γ) École sociale ou école sociétaire. École phalanstérienne ou fouriériste. (Dict. xixeet xxes.). SYNT. Besoin, bouleversement, cause, changement, conséquence, contexte, contradiction, description, division, dynamique, expérience, égalité, force, mobilité, morphologie, niveau, norme, ordre, paix, phénomène, question, réalité, système, transformation, valeur social(e). C. − 1. Qui favorise le développement culturel, l'amélioration des conditions matérielles du plus grand nombre. Avantage, but, caractère, conquête, législation, mesure, minimum, nécessité, œuvre, politique social(e); art, théâtre, tourisme social. Les héritages seraient abolis. On établirait un fonds social pour les travailleurs. Bien d'autres mesures étaient bonnes dans l'avenir (Flaub.,Éduc. sent., t. 2, 1869, p. 135): 2. ... ma haine antireligieuse était sincère. Un certain désir de justice sociale me tourmentait aussi. J'obligeai ma mère à mettre bas les maisons de torchis où nos métayers vivaient, mal nourris de cruchade et de pain noir. Pour la première fois, elle essaya de me résister: « Pour la reconnaissance qu'ils t'en auront... »
Mauriac,Nœud vip., 1932, p. 37. − [En parlant d'une pers.] Nous voulons un gouvernement qui intervienne dans l'industrie, parce que là où l'on ne prête qu'aux riches, il faut un banquier social qui prête aux pauvres (L. Blanc,Organ. trav., 1845, p. x). ♦ Patron social. Employeur attentif aux revendications du personnel. Que reproche-t-on à Claude Neuschwander? D'avoir commis des erreurs de gestion, d'avoir été trop ambitieux dans ses projets. Mais aussi de vouloir continuer à conserver, malgré la crise, l'image d'un « patron social », ouvert, favorable à la concertation, qu'il se plaît à soigner (Le Nouvel Observateur, 16 févr. 1976, p. 25, col. 2). 2. Relatif à la protection solidaire, et plus particulièrement à la protection des plus défavorisés, organisée au sein d'une communauté. Une corporation locale (...) qui bénéficie déjà des premières œuvres d'assistance sociale, organisées par les grandes compagnies (E. Schneider,Charbon, 1945, p. 167).Le coût pour le patron comporte, en plus du salaire proprement dit, des indemnités de congés payés, des cotisations sociales (Univers écon. et soc., 1960, p. 46-6). ♦ Assurances sociales. V. assurance.Charges sociales. V. charge.Médecine* sociale. Sécurité* sociale. − [En parlant d'une pers.] Qui bénéficie des prestations de la sécurité sociale. Assuré social. [P. méton.] Cas social. V. cas1.Il existe des programmes spéciaux de relogement (...) pour les cas sociaux les plus graves (Belorgey,Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 347).3. Qui favorise une meilleure adaptation des plus défavorisés à la société. Aide sociale. Par leurs prix modiques au regard de la construction sans aide financière de l'État, par la qualité satisfaisante obtenue compte tenu de ces limites, se manifeste le caractère social qui consiste à loger les familles qui ne pourraient obtenir sans aide l'habitat qui leur est nécessaire. Des logements d'intérêt social moins direct peuvent aussi y trouver place (Gds ensembles habit., 1963, p. 10). − [Dans la dénom. d'une profession] Travailleur social. Que devient alors l'assistance sociale? Elle change, se complique. L'assistante sociale assume à la fois des fonctions sociales et culturelles. En 1955, la principale revue des travailleurs sociaux consacre, pour la première fois, plusieurs numéros spéciaux aux problèmes des nouveaux besoins récréatifs et culturels des familles ouvrières (Dumazedier, Ripert,Loisir et cult., 1966, p. 28). − [En parlant d'un organisme, d'un lieu] Dégagé des préoccupations trop utilitaires des patrons (...) le centre social peut viser à des buts sociaux plus généraux (Becquet,Organ. loisirs travaill., 1939, p. 221). III. − [Corresp. à société III] Relatif à une association, une société civile ou commerciale, constituée par des personnes ayant un but, une activité commune. Pendant tout le temps que durera la société, les bénéfices annuels devront être portés au crédit de compte de fonds de chaque associé, jusqu'à concurrence de ses droits et serviront à augmenter le fonds social (Contrat soc. Dreyfus-Lantz, 1865ds Doc. hist. contemp., p. 32). ♦ Raison sociale. Nom d'une société. En 1835 Havas décide de changer sa raison sociale pour une dénomination qui lui paraît plus appropriée à sa nouvelle échelle (Agences presse, 1962, p. 6). ♦ Capital social. V. capital2.Part sociale. V. part1.Siège* social. REM. 1. Social-, élém. de compos.entrant dans la constr. de subst. et d'adj. appartenant au domaine pol.a) 2. Social-chrétien, -ienne, adj. et subst.(Celui, celle) qui appartient au parti démocrate-chrétien de Belgique. (Dict. xxes.). b) Péj. [Social- représente social-démocrate et fait réf. aux oppositions existant au sein de la IIeInternationale] Social-chauvin, -ine, subst.Tous les social-chauvins (ne riez pas!) sont maintenant marxistes (Lénine,État et révol., 1933, p. 445). En partic. Social-traître, adj. et subst.[Dans le vocab. communiste] (Celui, celle) qui est traître à la cause du prolétariat. Hugo: Ce qu'il veut, ce qu'il pense, je m'en moque. Ce qui compte c'est ce qu'il fait (...) Il agit comme un social-traître (Sartre,Mains sales, 1948, 5etabl., 2, p. 190). c) Péj. [Social- représente le subst. socialisme avec une allus. hist. à social-démocrate et fait le plus souvent réf. à L'U.R.S.S., au socialisme de pays de l'Europe de l'Est]
α) Social-fascisme, subst. masc.L'économie polonaise ne me paraît pas en meilleure santé que l'agriculture soviétique, et la Roumanie de Ceaucescu, bien qu'indépendante du Kremlin, n'a rien à lui envier en matière de « social-fascisme » (Le Nouvel Observateur, 18 oct. 1976, p. 97, col. 2).
β) Social-impérialiste, adj.Selon eux [les communistes chinois], l'Union soviétique non seulement n'est pas un pays socialiste mais elle est au contraire une super-puissance « social-impérialiste », à la fois complice et rivale des États-Unis dans une tentative commune pour se partager le monde (Le Nouvel Observateur, 20 sept. 1976, p. 33, col. 2). d) [Corresp. à supra II C] Social-étatisme, subst. masc.Le social-étatisme, c'est notamment cette façon de s'exclamer à propos de n'importe quoi: « Que fait le gouvernement? »; cette façon de réclamer que toute difficulté et tout conflit soient aplanis par la promulgation d'une loi et une extension de la responsabilité administrative (Le Nouvel Observateur, 19 déc. 1977, p. 39, col. 1). -social, -aux, élém. de compos.entrant dans la constr. d'adj.a) 3. Économico-social, -aux. -S'il [le Premier ministre] manque le rendez-vous économico-social de l'automne, il ne lui restera plus guère de cartes (L'Express, 30 mai 1977, p. 62, col. 3). b) Politico-social, -aux. -Un portrait filmé de celui qui fut le maître à penser d'une génération [Albert Camus]. À travers sa vie et le contexte politico-social de son époque (Camus est mort en 1960), son œuvre et ses idées (Le Nouvel Observateur, 3 janv. 1977, p. 11, col. 4). Socialeux, -euse, adj. et subst.Synon. vieilli et péj. de socialiste.[L'ouvrier:] Que voulez-vous que ça nous fiche, vos grands mots et vos airs socialeux (Estaunié,Vie secrète, 1908, p. 95). Prononc. et Orth.: [sɔsjal]. Plur. masc. [-o]. Att. ds Ac. dep. 1762. Social- 1erterme d'abord resté inv.: un social-démocrate, plur. des social-démocrates (v. social-démocrate). Ce plur. est vieilli selon Lar. Lang. fr. et il y a tendance à la régularisation: des sociaux-démocrates (v. social-démocrate A). Mais on conserve, transcrit de l'all.: la social-démocratie. Étymol. et Hist. 1. a) 1355 social « militairement allié » (Bersuire, Tite-Live, ms. Ste-Gen., f o127a ds Gdf.); 1541 nations sociales « nations alliées » (G. Michel, tr. Suétone, II, 67 v ods Hug.); 1636 la guerre sociale « guerre soutenue par Rome contre ses alliés » (Monet); b) 1475 (noble parole) sociale « qui lie, où l'on s'engage » (Jean Molinet, Chroniques, XII, éd. O. Jodogne, t. 1, p. 73); 1511 « qui unit, qui tient en bon accord » (Lemaire de Belges, Concorde des deux langages, éd. J. Frappier, V, 357); 2. a) 1486 [date de l'éd.] vie socielle « vie civile, propre au citoyen » (Raoul de Presles, Cité de Dieu, XIX, Exp. sur le chap. 6, f oBBii r o); 1601 vie sociale (Charron, Sagesse, I, Préf. du chap. 49, p. 270); 1511 social « agréable, affable » (Lemaire de Belges, op. cit., V, 577); 1530 « fait pour la vie en société, naturellement porté à la rechercher » (Palsgr., p. 308); 1547 « sociable » (Budé, Institution (Foucher, ch. 29 ds Hug.)); b) 1557 « propre à une société, concernant une société » (Bugnyon, Erotasmes, p. 127, Gayeté, éd. 1557 ds Gdf. Compl.); 1683 vie sociale « vie des hommes en communauté organisée » (Bayle, Pensées diverses sur la comète de déc. 1680, & CXVIII ds Brunot t. 6, p. 102); 1762 contrat social « convention tacite réglant l'organisation de la société humaine » (Rousseau, Contrat social [titre]); ca 1801 science sociale « science de l'organisation et du développement de la société » (Cambacérès, Instit. Mém. sc. mor. et pol., t. 3, p. 11 ds Littré); 1840 « relatif, par opposition à politique et à économique, à l'organisation des groupes et des classes dans la société, à leur mode d'existence et à leur développement » (Proudhon, loc. cit.); 1872 bot. et zool. (Littré); c) 1723 « qui concerne une société de commerce » (Savary); 1835 raison sociale (Raymond, s.v. raison). Empr. au lat.socialis « relatif aux alliés » et à l'époque impériale « accordé à la société », dér. de socius « compagnon, associé, allié ». Voir FEW t. 12, p. 16b-17a. Fréq. abs. littér.: 8 072. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 10 470, b) 6 938; xxes.: a) 13 266, b) 13 698. DÉR. Socialité, subst. fém.Synon. littér. de sociabilité.Aussi peut-on considérer le narcissisme comme un raté plus que comme un refus de socialité, une sorte de raté au départ même de l'élan (Mounier,Traité caract., 1946, p. 486).− [sɔsjalite]. − 1resattest. a) 1556 « société » (Aneau, Quintil, p. 183 ds Hug.), b) 1572 [éd.] « sociabilité » (Amyot,
Œuvres morales, Si l'homme d'aage se doit mesler des affaires publ., p. 179); de social, suff. -ité*. − Fréq. abs. littér.: 25. BBG. − Bloch.-Runk. 1971, p. 152 (s.v. social-démocratisation). − Dub. Dér. 1962, p. 38 (s.v. socialité); Pol. 1962, pp. 419-420. − Gohin 1903, p. 301, 318. − Klare (J.). L'Élaboration du vocab. politico-social en France ... In: Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 14. 1974. Naples. Amsterdam, 1977, t. 4, pp. 179-181. − Provost (G.). Approche du discours politique ... Langages. Paris, 1969, n o13, pp. 64-65. − Quem. DDL t. 6, 7 (s.v. socialo-réformisme); 18, 20 (s.v. socialeux); 22, 26 (comp. avec social-), 28. − Vardar Soc. pol. 1973 [1970], pp. 307-308. |