| SOÛLERIE, subst. fém. Familier A. − 1. Partie de plaisir où l'on s'enivre. Synon. beuverie, muffée (pop.).Soûlerie générale; lendemain, soir de soûlerie. Il rêvait une vie de voluptés à bon marché, une belle vie pleine de femmes, de repos sur des divans, de mangeailles et de soûleries (Zola, Th. Raquin, 1867, p. 28).Dimanche, jour de grande soûlerie dans Brest (Loti, Mon frère Yves, 1883, p. 152). 2. État d'ivresse. Synon. fam. cuite.État de soûlerie avancée. Quoi! Est-ce que vous continuerez à mentir - à « idéaliser » - jusque dans la soûlerie, jusque dans la tuerie, jusque dans la folie! (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 395). − Soûlerie de qqc.Le surnom de Vert-de-Gris, que lui avaient fait donner ses soûleries d'absinthe et les teintes verdâtres de ses joues devenues molles et malsaines (Zola, M. Férat, 1868, p. 209). B. − Au fig. Enivrement, griserie, ivresse. De la joie? C'était bien autre chose! Une soûlerie capiteuse, un vertige de bonheur qui lui enflait la poitrine, qui lui montait en rire à la gorge (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 79). − Soûlerie de qqc.Une soûlerie de l'or dont l'ivresse croissante l'emportait, lui faisait, le corps de sa femme Angèle à peine froid, vendre son nom pour avoir les premiers cent mille francs indispensables (Zola, Dr Pascal, 1893, p. 109).Ils tombaient, en un moment, de la soûlerie des paroles au découragement (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 290). Prononc.: [sulʀi]. Étymol. et Hist. 1857 (Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t. 2, p. 85). Dér. de soûl*; suff. -erie*. Fréq. abs. littér.: 69. |