| SOÛLAUD, -AUDE, SOÛLOT, -OTTE, subst. Pop. Personne qui a l'habitude de s'enivrer. Synon. pop. picoleur, poivrot, soûlard.[Gédéon] refusait de quitter la place, sans méchanceté, en soûlaud bon enfant, l'œil noyé et farceur, la bouche baveuse, retroussée par le rire (Zola, Terre, 1887, p. 357).Deux petits verres seulement, mamzelle, on boira vite (...). Fichez-moi la paix, on ne vend que du vin ici, c'est pas pour les soûlots (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 111).− [Terme d'injure] V'là ma femme qui commence à me harceler. « Hein, ton casque à mèche! Va donc, soûlot!... » (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Trou, 1886, p. 578). − En appos. à valeur d'adj. Il a plu à deux frangins soûlots de fêter [leur réconciliation] (La Petite lune, 1878-79, n o45, p. 4). REM. 1. Soûlon, subst. masc.,région. (notamment Est de la France et Suisse), synon. de soûlaud, soûlot.C'est drôle quand même que j'aie ainsi du rouge par la figure, comme un soûlon (Ramuz, A. Pache, 1911, p. 292). 2. Soûlotteur, subst. masc.,pop., vieilli, synon. de soûlaud, soûlot.Il n'y avait pas à dire, il était gentil, mais c'était peut-être un mauvais sujet, un soulotteur prompt aux disputes (Huysmans, Sœurs Vatard, 1879, p. 69). Prononc.: [sulo], fém. [-lo:d], [lɔt]. Étymol. et Hist. a) 1736 soulaud (Marivaux, Télémaque Trav., p. 121); 1883 (A. Daudet, Évangéliste, p. 96); b) 1878-79 soûlot (La Petite lune, loc. cit.). Dér. de soûl*; suff. -aud* et -ot*. Bbg. Quem. DDL t. 17. − Thomas (A.) Nouv. Essais 1904, pp. 161-162 (s.v. soulote). |