| SÉNÉ, subst. masc. BOTANIQUE A. − Plante arbustive, de la famille des Légumineuses, du genre Casse et dont les diverses variétés croissent naturellement dans certaines régions d'Afrique et du Moyen-Orient et en Inde orientale. Séné d'Alexandrie, de l'Inde, du Soudan. On arrive dans la plaine sablonneuse d'Elbakara (...); on rencontre seulement dans l'enfoncement des rochers, et sur le bord des torrens d'hiver, un peu de verdure, des acacias (...), le séné (...) et quelques autres plantes (Cottin, Mathilde, t. 1, 1805, p. 306). − PHARM. Substance constituée par la pulpe des gousses ou par les folioles desséchées de séné, utilisée pour ses propriétés laxatives ou purgatives. Se purger avec du séné; infusion de séné. Purge, mon ami! Voici la formule: séné, rhubarbe, sel d'Epsom. Le séné balaie l'estomac, la rhubarbe nettoie le duodénum, le sel d'Epsom ramone les intestins (Hugo, Rhin, 1842, p. 219).Les deux sénés officinaux sont le séné de l'Inde (...) et le séné de Khartoum ou d'Alexandrie (...). On les emploie en infusion ou sous forme de poudre pour leur action purgative (Lar. Méd.t. 31972). ♦ Au fig., loc., fam. Je vous passe la casse, passez-moi le séné. V. casse2B.Passez-moi la rhubarbe*, je vous passerai le séné. B. − P. anal. [N. donné à diverses plantes purgatives que l'on trouve en Europe] Séné d'Europe ou faux séné (synon. baguenaudier1); séné des Provençaux (synon. globulaire2); séné des prés (synon. gratiole). Des chiendents et des queues-de-renard, du séné et des bouillons-blancs! J'aurai de quoi me faire de la tisane (Claudel, Annonce, 1948, I, 2, p. 154). Prononc. et Orth.: [sene]. Ac. 1694: sené; dep. 1718: séné. Étymol. et Hist. 1. a) xiiies. sené « légumineuse du genre cassia dont on extrait une drogue laxative » (Simples médecines, éd. P. Dorveaux, § 1108); b) 1761 expr. (Marmontel, Contes moraux, éd. 1826, t. 2, p. 132: on prétend que ta femme te passe la rhubarbe, et que tu lui passes le séné); 1782 (Mercier, Tabl. Paris, t. 2, p. 96: passez-moi l'émétique, je vous passerai le séné); 1788 (Fér. Crit., s.v. rhubarbe: pâsse-moi le séné, je te passerai la rhubarbe); 2. a) 1665 faux séné « baguenaudier » (A. Vallot, Hortus regius, p. 55: Faux Sené, ou Baguenaudier); b) 1755 séné bâtard « émérus » (Encyclop. t. 5, p. 565b); c) 1784 séné des Provençaux « globulaire » (J. J. de Saint-Germain, Manuel des végétaux, p. 29: Sené des Provenceaux); d) 1828 séné des prés « gratiole » (Mozin-Biber). Empr. au lat. médiév.sene « séné » (xiies. ds Blaise Latin. Med. Aev.) et celui-ci à l'ar. sanā
. Fréq. abs. littér.: 17. Bbg. Quem. DDL t. 17. |