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SÉMIOTIQUE, subst. fém. et adj.
I. − MÉD., vx
A. − Subst. fém. Synon. de sémiologie (v. ce mot A).Les moyens nouveaux de diagnostic que la physique et la chimie offrent sans cesse à la sémiotique (Cl. Bernard, Introd. méd. exp., 1865, p. 234).Les progrès de la sémiotique nous permettent également de mieux dépister aujourd'hui les localisations viscérales légères (Teissier dsNouv. Traité Méd.fasc. 21928, p. 276).
B. − Adj. Synon. de sémiologique (v. ce mot A).La division qu'Erotien a adoptée est en livres sémiotiques; livres relatifs à la recherche des causes (Littré, Introduction aux Oe. compl. d'Hippocrate, t. 1, 1839, p. 99 ds Rob. 1985).
II. − COMMUN., LING.
A. − Subst. fém.
1. Théorie générale des signes dans toutes leurs formes et dans toutes leurs manifestations; théorie générale des représentations, des systèmes signifiants. Synon. plus fréq. sémiologie.Sémiotique appliquée, descriptive, pure:
1. C'est [...] en créant la logique des relations, qu'un des premiers axiomaticiens, Charles Sanders Peirce, revendique la nécessité d'une science traitant des significations, de leur convertibilité intersystémique et de leur relation à l'ordre matériel: la sémiotique. Pour Peirce, la sémiotique n'est qu'un autre terme pour désigner la logique dans un sens élargi, c'est-à-dire comme « la théorie quasi nécessaire ou formelle des signes ». Encyclop. univ.t. 141972, p. 861.
2. Étude des pratiques, des comportements et des phénomènes culturels conçus comme des systèmes signifiants. Synon. sémiologie (v. ce mot B 2 b).La sémiotique (...) se donne pour but l'exploration du sens. Cela signifie qu'elle ne saurait se réduire à la seule description de la communication (définie comme transmission d'un message d'un émetteur à un récepteur): en l'englobant, elle doit pouvoir rendre compte d'un procès beaucoup plus général, celui de la signification (J. Courtés, Introd. à la sémiotique narrative et discursive, 1976, p. 33):
2. Se gardant (...) de s'édifier comme une science d'un sens, la sémiotique soucieuse d'une typologie des systèmes signifiants se donne des objets parmi les pratiques sociales, les envisage comme des systèmes signifiants, et cherche les règles concrètes de la construction des effets de sens dans ces divers systèmes. Encyclop. univ.,t. 141972, p. 862.
Sémiotique littéraire, musicale, picturale, discursive, etc. Étude des faits littéraires, musicaux, du discours, etc. envisagés comme systèmes de signes. L'outillage méthodologique dont dispose la sémiotique discursive à l'heure actuelle ne correspond pas − ou plutôt pas encore − aux exigences de l'analyse des textes littéraires complexes (A.-J. Greimas, Maupassant. La Sémiot. du texte: exercices prat., 1976, p. 9).La sémiotique lexicale se définit classiquement par une syntaxe, une sémantique et une pragmatique (A. Rey, Le Lex.: images et modèles du dict. à la lexicol., 1977, p. 161).
3. En partic. [Chez Hjelmslev et les sémioticiens s'inscrivant dans le même cadre théorique]
a) Système structuré de signes, système signifiant (linguistique ou non). Sémiotique linguistique. Sémiotique dénotative. Sémiotique constituée d'une expression et d'un contenu, c'est-à-dire dont ni l'expression ni le contenu ne sont à eux seuls une sémiotique. Sémiotique connotative. Sémiotique dont l'expression est une sémiotique. Sémiotique métalinguistique. Sémiotique dont le contenu est une sémiotique. Un métalangage est un système dont le plan du contenu est constitué lui-même par un système de signification; ou encore, c'est une sémiotique qui traite d'une sémiotique (R. Barthes, Le Degré zéro de l'écriture, Élém. de sémiologie, 1968 [1964], pp. 163-164):
3. On peut désigner par L une « sémiotique linguistique » (c'est-à-dire une « langue » dans le sens traditionnel des linguistes, et en y comprenant le texte, ou syntagmatique linguistique). (...) il sera supposé (...) que l'objet de l'investigation soit une seule sémiotique (...) il sera supposé également (...) que la sémiotique envisagée ne soit ni une sémiotique connotative ni une métasémiotique. De fait et pratiquement, le lecteur pourra se représenter un état de langue ordinaire, ou, au besoin, une sémiotique non-linguistique qui (...) ressemble le plus à un état de langue ordinaire. L. Hjelmslev, La Stratification du langage, 1954ds Essais ling., 1971, pp. 49-50.
b) [P. oppos. à sémiologie] Système signifiant scientifique. V. sémiologie B 3.
B. − Adjectif
1. Qui relève de la sémiotique (ou de la sémiologie), qui appartient à la sémiotique. Analyse, démarche, méthodologie sémiotique. Chez Louis Hjelmslev et avec le cercle de Copenhague, le projet sémiotique prend un aspect plus théorique et davantage détaché des spécificités propres au matériau langagier et au système signifiant particulier (Encyclop. univ. op. cit., p. 862).S'il est un domaine où les recherches sémiotiques semblent avoir réussi à établir leurs quartiers, c'est bien celui de l'organisation syntagmatique de la signification (A.-J. Greimas, Maupassant. La Sémiot. du texte: exercices prat., 1976, p. 7).
2. Qui relève de la signification, qui appartient à la signification. La nature de la langue, sa fonction représentative, son pouvoir dynamique, son rôle dans la vie de relation font d'elle la grande matrice sémiotique, la structure modelante dont les autres structures reproduisent les traits et le mode d'action (É. Benveniste, Probl. de ling. gén., II, Sémiologie de la lang., 1974 [1969], p. 63).Une sémiotique construite à partir du langage (et on n'en connaît pas d'autre, pour l'instant) doit renoncer à l'étude du problème central de tout système sémiotique, qui est celui de la signification (Ducrot-Tod. 1972, p. 121).
Empl. subst. masc.
sing. à valeur de neutre. De l'emblématique ou sémiotique (G. Gauthier, Vingt leçons sur l'image et le sens, Paris, Édilig, 1982, p. 83).
[Chez É. Benveniste, p. oppos. au sémantique] Mode de signifiance propre au signe dans le code, indépendamment de son (ou ses) sens en discours. La sémiotique désigne le mode de signifiance qui est propre au SIGNE linguistique et qui le constitue comme unité. (...) Avec le sémantique, nous entrons dans le mode spécifique de signifiance qui est engendré par le DISCOURS (...). Le sémiotique (le signe) doit être RECONNU; le sémantique (le discours) doit être COMPRIS (É. Benveniste, Probl. de ling. gén., II, Sémiologie de la lang., 1974 [1969], pp. 64-65).
3. PSYCHOL. Fonction sémiotique. Capacité, propre à l'homme, d'utiliser des signes, des symboles. Synon. fonction symbolique*.Cette capacité de représentation, souvent appelée « fonction sémiotique » ou « symbolique » − caractérisée par la construction ou l'emploi de symboles personnels et intérieurs (...) ou susceptibles d'être partagés (...) ou encore de signes conventionnels et sociaux (...) − joue un rôle central dans le développement de la pensée (Les Bébés et les choses, Paris, P.U.F., 1982, pp. 122-123).
Rem. Sur la concurrence sémiotique/sémiologie, v. sémiologie rem.
REM. 1.
Séméiotique, subst. fém.,var.
2.
Sém(é)io-,(Sémio-, Séméio-) élém. formanttiré du gr. σ η μ ε ι ο- de σ η μ ε ι ̃ ο ν « signe », entrant dans la constr. de qq. mots, dans le domaine de la ling. et de la sémiot. et indiquant l'idée d'indice, de signe.V. sémiographie, sémiographique (dér. s.v. sémiographie), sémiologie, séméiologie (rem. s.v. sémiologie), sémiologique, séméiologique (rem. s.v. sémiologique), sémiologue (dér. s.v. sémiologie), sémiotique, séméiotique (rem. supra), sémioticien (infra dér.) et aussi
Sémiogenèse, subst. fém.,,Formation des signes, d'un système de signes``. Un langage spécifique, ou plus exactement un langage considéré dans ce qu'il a de spécifique et qui trouve dans la langue des moyens d'actualiser cette spécificité. Mais qui ne les trouve qu'en partie, c'est pourquoi il est une sémiogenèse, une invention du langage (Langage, 1968, p. 457).
Prononc. et Orth.: [semjɔtik]. Ac. 1762: -méïo-; 1798-1878: -méio-; 1935: -méio-, -mio-. Étymol. et Hist. 1. 1555 semeiotique « partie de la pathologie qui traite des signes auxquels on reconnaît les maladies » (Vidius, Les Anciens et Renommés Auteurs de la medecine et chirurgie, p. 922); 1628 semiotique « id. » (Paré, Œuvres, XX, 2epart., 23, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 3, p. 203), att. ds la lexicogr. dep. Trév. 1732, supplanté par sémiologie et surtout par symptomatologie; 2. 1954 adj. et subst. (L. Hjelmslev, La Stratification du langage ds Essais ling., p. 38: considérer le langage comme un cas particulier de système sémiotique [...] situer la linguistique dans les cadres d'une sémiotique (ou sémiologie) générale); 3. 1967 « science générale des signes » (A. Rey ds Le Monde, 13 sept., p. 10). Empr. au gr. η ̔ σ η μ ε ι ω τ ι κ η ́ (s.-ent. τ ε ́ χ ν η) « la diagnostique ou observation des symptômes » (fém. de σ η μ ε ι ω τ ι κ ο ́ ς « apte à noter; qui concerne l'observation »); au sens 2 le mot a été empl. par Hjelmslev en dan. en 1943 et en angl. en 1953. En ling., log. et philos. du lang., l'ext. du mot est due également à l'infl. de l'angl. et de l'amér. semiotic, semiotics (d'abord chez Charles Sanders Peirce au sens de « théorie formelle ou quasi-nécessaire des signes », en 1897 (v. NED Suppl.2), cependant que σ η μ ε ι ω τ ι κ η ́ avait été empl. dès 1655 au sens de « science des signes » par le philosophe angl. John Locke dans son Essai sur l'entendement humain (livre IV, chap. 21, v. éd. M. Thurot, t. 6, p. 305); sur les concepts recouverts par les mots sémantique, sémiologie, sémiotique dans les différentes traditions et approches, v. A. Rey, Théories du signe et du sens, t. 2 (en partic. pp. 285-303) et A.-J. Greimas ds Signe, langage, culture, pp. 13-27.
DÉR.
Sémioticien, -ienne, subst.Spécialiste de sémiotique. La lecture qu'on propose ici d'un conte littéraire se veut un échantillon d'exercices pratiques, c'est-à-dire l'illustration des rencontres du sémioticien (...) et du texte, qui lui oppose tantôt son opacité tantôt une transparence qui ne fait que réfléchir les jeux à multiples facettes qui y sont inscrits (A.-J. Greimas, Maupassant. La Sémiot. du texte: exercices prat., 1976, p. 7). [semjɔtisjε ̃]. 1resattest. a) 1765 méd. séméioticien « médecin qui s'occupe des signes ou symptômes des maladies » (Encyclop. t. 15, s.v. signe), attest. isolée, b) 1972 ling. (Ling., s.v. sémiotique); de sémiotique, suff. -ien*; l'angl. semiotician est att. chez C. Morris dès 1946 (v. NED Suppl.2). Au sens a cf. séméiologiste (1765, ibid. et 1830, Encyclop. méthod. Méd. t. 13, s.v. séméiotique, p. 6) et au sens b sémiotiste (Hjelmslev, La Stratification du langage, 1954 ds Essais ling., p. 53).
BBG.Actes sémiot. B. et Actes sémiot. Doc., passim. − Arrivé (M.). La Sémiotique littéraire. Sémiotique: l'École de Paris. Paris, 1982, pp. 128-131. − Arrivé (M.), Coquet (J.-Cl.). Sémiotique en jeu. À partir et autour de l'œuvre d'A. J. Greimas. Paris, Amsterdam, 1987, pp. 25-41. − Coquet (J.-Cl.). Sémiotique: L'Éc. de Paris. Paris, 1982, pp. 5-64. − Greimas (A. J.). Sémiotique et sc. soc. Paris, 1976, 216 p. − Hénault (A.). Les Enjeux de la sémiotique. Paris, 1979, 192 p. − Morier (Cl.). L'Apport de Leibniz à la sémiotique. Semiotica. 1980, t. 32, pp. 339-355. − Nattiez (J.-J.). Le Point de vue sémiologique. Cah. Ling. Montréal. 1975, n o5, pp. 50-73. − Pesot (J.). Silence, on parle: introd. à la sémiotique. Montréal, 1979, 156 p. − Rey-Debove (J.). Sémiotique. Paris, 1979, 157 p.