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SÉCRÉTER, verbe trans.
A. − PHYSIOL. Produire une substance par sécrétion. Le foie sécrète la bile; le serpent sécrète son venin. Nous ferons connoître ailleurs la glande qui secrète cette humeur propre à former le fil (Cuvier, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 420).Le malheureux chien de Pavlov, que l'on forme aisément à sécréter son suc gastrique à la vue d'un feu vert, ou bien d'un feu rouge (Alain, Propos, 1933, p. 1148).
Absol. Pour voir la couleur du sang de la veine pancréatique, injecter du vinaigre dans le duodénum pour le faire sécréter (Cl. Bernard, Notes, 1860, p. 88).Un rein greffé recommence tout de suite à sécréter (Carrel, L'Homme, 1935, p. 115).
Empl. pronom. Il y a si peu d'intelligence dans l'estomac que si on introduit une pierre à la place de la viande, le suc gastrique se sécrétera de même (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p. 206).
B. − P. ext.
1. Produire (une substance), laisser couler lentement. Synon. distiller, exsuder.Sécréter un élixir, une liqueur; sécréter de la cire, du poison. L'abeille, dans l'été, distille le miel, (...) la fleur sécrète en elle, le parfum qui lui est propre (Psichari, Voy. centur., 1914, p. 193).Émilie regardait l'eau verte (...). Il avait fallu, semblait-il, une lente accoutumance, un patient amour, pour que lui fût révélée la poésie, la grandeur mélancolique de cette gemme splendide, sécrétée là, au fond de cette énorme conque calcaire [la carrière, blanche et vide] (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 485).
2. Au fig. Exprimer, diffuser, émettre.
Qqc. sécrète qqc.Presque tous les métiers sécrètent l'ennui à la longue (Romains, Knock, 1923, I, p. 6).La petite ville cagote sécrétait ses méchancetés et ses poisons (Guéhenno, Jean-Jacques, 1952, p. 167).
Qqn sécrète qqc.Sécréter un plan, un système. Nous aimons les êtres parce qu'ils secrètent une mystérieuse essence, celle qui manque dans notre formule pour faire de nous un composé chimique stable (Maurois, Climats, 1928, p. 34).Pour les idées fausses, nous les sécrétons si naturellement, si abondamment, qu'il serait vain de s'en effrayer. Elles vont et viennent dans nos têtes comme les microbes dans l'organisme (Aymé, Confort, 1949, p. 41).
Qqn sécrète du/de la + subst.Sécréter de l'amertume, des idées, de la haine, du mensonge, de la révolte. L'imagination d'André, surexcitée par sa présence, sécrétait des images nouvelles (Martin du G., Devenir, 1909, p. 112).Ce tempérament, cette hérédité, cette éducation sécréteront du courage, et tel autre tempérament, telle autre hérédité, telle autre éducation, de la lâcheté, comme un estomac sécrète du suc gastrique, un foie de la bile en présence de telle ou telle substance (Bourget, Sens mort, 1915, p. 6).
Absol. Plus fatal que les astres, plus attentif que le serpent qui humecte sa proie de salive; je sécrète, je tire de moi, je lâche, je dévide, je déroule (Cocteau, Machine infern., 1934, II, p. 82).
Empl. pronom. Il se sécrète dans la passion de l'amour un venin de destruction tout d'abord imperceptible, vaguement agissant, aisément dissipé (Valéry, Variété V, 1944, p. 190).
REM.
Sécrétine, subst. fém.,méd., biol. ,,Hormone de la muqueuse duodénale à action sécrétoire pancréatique`` (Méd. Biol. t. 3 1972). Épreuve à la sécrétine. ,,Épreuve d'exploration fonctionnelle du pancréas exocrine`` (Méd. Flamm. 1975).
Prononc. et Orth.: [sekʀete], (il) sécrète [-kʀ εt]. Att. ds Ac. dep. 1835. Cuvier, Maurois, supra: secréter. Étymol. et Hist. 1. 1798, mars « produire par sécrétion » sucs sécrétés [par un fruit] (Comte Alibert ds B. Sc. Société philomatique Paris, n o12, ventôse an VII, p. 89); 2. 1893 fig. (Courteline, Ronds-de-cuir, p. 26). Dér. de sécrétion* par substitution de la dés. -er. Fréq. abs. littér.: 174.