| SÉBILE, subst. fém. Petit récipient rond et creux en bois ou en terre, en forme de coupe peu profonde et servant à divers usages. Chacun prit une sébile de terre et une cruche (...) on remplissait les sébiles d'une sorte de bouillon sur lequel flottait un très léger morceau de bœuf (Nerval,Bohême gal., 1853, p. 118).Si on est obligé de faire usage de topiques liquides, on ne versera dans une sébile que la quantité nécessaire (Nocard, Leclainche,Mal. microb. animaux, 1896, p. 639).− En partic. Petit récipient que présentent les mendiants ou les bonimenteurs pour recevoir de l'argent. L'aveugle qui entend retentir dans la sébile de son chien l'obole implorée (L. Blanc,Organ. trav., 1845, p. 4). ♦ Tendre la sébile. Demander l'aumône. Et je me souvenais de ceux-là qui, lépreux dans le Sud, à cause de lois concernant la lèpre, rançonnaient les oasis du haut de leur cheval dont ils n'avaient point le droit de descendre. Tendant leur sébile au bout d'un bâton (Saint-Exup.,Citad., 1944, p. 592). Prononc. et Orth.: [sebil]. Att. ds Ac. dep. 1740. Mauriac, Genitrix, 1923, p. 328: sébille. Étymol. et Hist. 1. 1417 sebile « récipient en bois » (Acte in B. de la Sté de l'hist. de Paris, t. 40, p. 67 ds Barb. Misc. 28, n o22: un pressoir [...] huit sebiles et quatre couloures); 1567 sebille (Lettres patentes de Charles IX ds Lespinasse, Métiers de Paris, t. 1, p. 575, ibid.: sebilles, sacs, seaux entonures); 2. 1676 sebille « sorte de jatte de bois à l'usage des sculpteurs » (Félibien, p. 311); 3. 1829 sébile « petite coupe de bois avec laquelle les mendiants demandent l'aumône » (Béranger, Chans., t. 3, p. 175). Orig. obsc. D'apr. Guir. Lex. fr. Étymol. obsc. 1982, il pourrait s'agir d'un représentant d'un lat. pop. *cĭbι
̄lis (qui aurait désigné une auge destinée à servir la nourriture des animaux), var. avec changement de suff. du b. lat. cĭbalis « qui a trait à la nourriture » (ives.), dér. du lat. cibus « nourriture ». Fréq. abs. littér.: 52. |