| RIVALITÉ, subst. fém. A. − Situation de deux ou plusieurs personnes qui prétendent aux mêmes avantages et s'opposent pour les obtenir. Synon. compétition, concurrence.Entrer en rivalité; rivalité commerciale, industrielle, politique. Mon diplomate (...) s'extasie sur l'amitié qui s'affirme de plus en plus entre l'Angleterre et la France. Comme on lui demande s'il n'y a pas à craindre qu'il soit porté atteinte à cette amitié, par la rivalité des intérêts industriels? « Nullement, riposte le prince; les Anglais encouragent le commerce français » (Michelet, Chemins Europe, 1874, p. 31).Un seul sentiment l'émeut: la rivalité de talent (Barrès, Cahiers, t. 8, 1909, p. 7). B. − P. méton., souvent au plur. Opposition, querelle entretenue par des personnes qui se trouvent dans cette situation. Rivalité acharnée, ancienne, mesquine, secrète, sournoise; entretenir de vieilles rivalités; rivalités de clocher, de voisinage. En finir avec ces absurdes rivalités: ville-campagne, industrie-agriculture (Maurois,Disraëli,1927,p. 204). Il essayait de raconter, sur les rivalités secrètes de l'Institut Pasteur et de l'Institut National de Biologie, une histoire farcie d'anecdotes (Duhamel, Combat ombres, 1939, p. 105). − En partic., dans le domaine amoureux. Rivalité amoureuse. Depuis qu'il était présent, il y avait entre elles une certaine rivalité secrète, sourde, qu'elles s'avouaient à peine à elles-mêmes, et qui n'en éclatait pas moins à chaque instant dans leurs gestes et leurs propos (Hugo,N.-D. Paris,1832,p. 283).« (...) je ne crois pas que Christel puisse rendre un homme heureux. (...) Mais je ne veux pas vous en dégoûter, mon cher Gérard ». Son aimable scrupule m'a charmé. Me suis-je trompé? J'ai vu dans cette hostilité autre chose qu'une rivalité banale entre femmes (Gracq, Beau tén., 1945, p. 28). Prononc. et Orth.: [ʀivalite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1656 (Molière, Dépit amoureux, I, 4, éd. R. Bray, p. 168). Empr. au lat.rivalitas, -atis « rivalité (en amour) », dér. de rivalis (rival*). Fréq. abs. littér.: 475. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 792, b) 531; xxes.: a) 508, b) 753. |