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RHÉTORIQUEUR, subst. masc.
A. − HIST. LITTÉR. [Au xves. et au déb. du xvies.] Poète ou écrivain de la Cour de Bourgogne cultivant les raffinements de style et de versification. On se dit que ces gens-là, − les rhétoriqueurs de cette force-là, celle de G. Crétin, − ont simplement maintenu la poésie, comme dans un jeu on maintient la balle, ou le volant, en mouvement; ils ont fait entendre des rythmes et des rimes; mais ils ont dégoûté les délicats, et les esprits doués d'initiative, de leurs formes: chant royal, ballade, rondeau et de leurs rimes-calembours (Larbaud, Journal, 1934, p. 337).Les grands rhétoriqueurs du XIVesiècle étaient à coup sûr des virtuoses, des techniciens subtils. Mais ne doit-on pas rattacher leur habileté au jeu plutôt qu'à l'art? (Jeux et sports, 1967, p. 751).
B. − Orateur ou écrivain employant abondamment les procédés rhétoriques, se préoccupant plus de la forme que du contenu. L'image la plus courante que nous formions du rhétoriqueur montre un homme qui prépare et assure, avant d'y couler sa pensée, des combinaisons de langage (Paulhan, Fleurs Tarbes, 1941, p. 118).
Prononc.: [ʀetɔ ʀikœ:ʀ]. Étymol. et Hist. 1. 1480 « orateur, discoureur, phraseur » (Guillaume Coquillart, Droits nouveaux, 17 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 128); 2. 1529, juin « celui qui pratique la seconde rhétorique, la poésie » (Cl. Marot, Epîtres, III, éd. C. A. Mayer, p. 77). Dér., à l'aide du suff. -eur2*, du m. fr. rhetoriquer « parler selon les règles de la rhétorique » (fin xives., E. Deschamps, I, 290 ds T.-L.), empr. au lat. rhetoricari, -are « id. ».