| REMBOÎTER, verbe trans. A. − 1. Replacer dans son logement ce qui en était sorti, remettre à sa place ce qui était déboîté. Anton. déboîter, disloquer.Vous me suiviez pourtant, dit Trésor des Fèves, sans remboîter le double fer de sa serfouette (Nodier,Trésor Fèves, 1833, p. 41).Joselet m'a expliqué. − (...) On a dû vous dire aussi qu'avec le mot, si on a un membre déboîté, je le remboîte (Giono,Solit. pitié, 1932, p. 155).[Le compl. désigne une partie du référent du suj.] J'entreprenais le voyage qui ne finirait qu'au Dernier Jugement, quand chacun aurait remboîté ses articulations, jusqu'à l'os le plus mince de son métacarpe (Arnoux,Juif Errant, 1931, p. 39). − Empl. pronom. Anton. se déboîter. ♦ Qqc. se remboîte dans qqc.La porte fut close avec une telle violence qu'en se remboîtant dans son cadre, elle laissa voir coupés et collés à son chambranle les cinq doigts d'un soldat qui s'y était cramponné (Hugo,Misér., t. 2, 1862, p. 496).P. métaph. Durant ces quelques semaines, je me suis si bien remboîté dans notre triste époque, que j'ai perdu la mémoire de l'avenir (Aymé,Passe-mur., 1943, p. 125). ♦ Qqc. se remboîte.Il en est résulté une luxation de deux vertèbres du cou. La première s'est remboîtée d'elle-même lorsqu'on l'a ramassé (Mériméee,Lettres ctessede Montijo, t. 2, 1856, p. 52). 2. Empl. pronom., au fig. Reformer une unité. Au plafond tremblaient les saucissons pendus et la couenne de lard sur les planchettes à claire-voie, comme si le cochon saigné à Noël allait se remboîter magiquement, se ranimer (Arnoux,Écoute, 1923, p. 38). B. − RELIURE. Opérer un remboîtage (infra dér.). Exemplaire lavé et remboîté. Remboîter un livre (Ac. 1935). Prononc. et Orth.: [ʀ
ɑ
̃bwate], (il) remboîte [-bwat]. DG [ɑ]; Passy 1914 [a], [ɑ]. Ac. 1694, 1718: -boister; dep. 1740: -boîte. Étymol. et Hist. 1. 1306 « mettre dans un lieu couvert, caché » (Guillaume Guiart, Royaus Lignages, éd. Wailly et Delisle, 20953); 2. 1549 « faire rentrer en place (ce qui est déboîté) » (Est.); 3. 1874 « substituer à une ancienne reliure un emboîtage neuf » (Gazette des Tribunaux, 24-25 août, p. 812, 3ecol. ds Littré). Dér. de emboîter*; préf. re-*. DÉR. 1. Remboîtage, subst. masc.,reliure. Opération consistant soit à remettre un volume dans sa reliure d'origine après l'avoir lavé et réparé, soit à le remettre dans une reliure d'époque en bon état. (Dict. xixeet xxes.). − [ʀ
ɑ
̃bwata:ʒ]. Att. ds Ac. 1935. − 1reattest. 1876 (Journal officiel, 20 avril, p. 2824, 3ecol. ds Littré); de remboîter, suff. -age*. 2. Remboîtement, subst. masc.Action de remboîter; résultat de cette action. Anton. déboîtement.Remboîtement d'une articulation. Le remboîtement d'un os (Ac.1935).− [ʀ
ɑ
̃bwatmɑ
̃]. Pour [ɑ] v. remboîter. Att. ds Ac. dep. 1762. − 1reattest. 1626 (Monet); de remboîter, suff. -ment1*. |