| RARÉFACTION, subst. fém. A. − Diminution du nombre ou de la quantité de quelque chose. Anton. accroissement, multiplication. 1. [Avec un compl.] Mais dans bien des régions la raréfaction de la main-d'œuvre, la diminution du prolétariat rural neutralisent toutes ces forces de développement de la grande propriété (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 4).La raréfaction grandissante de la monnaie commençait à gêner considérablement le commerce (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 506). − MÉD. Raréfaction osseuse. Formation de lacunes dans le tissu osseux provoquée par des phénomènes pathologiques. La radiographie montre (...) une raréfaction osseuse (Joyeuxds Nouv. Traité Méd.fasc. 5, 1 1924, p. 56). 2. [Sans compl.] À quelques kilomètres de distance la population tombe d'un haut degré de densité à un degré de raréfaction qui touche au désert (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 40).J'ai profité sans doute de la raréfaction remarquable qui s'observe. Quand nous avions 15 ans, que d'hommes de première grandeur vivaient et respiraient encore. Aujourd'hui, on en est réduit à statufier ton serviteur... (Valéry, Corresp.[avec Gide], 1927, p. 529). B. − PHYS., vieilli. Extension d'un corps par suite de l'écartement de ses molécules. Synon. dilatation; anton. condensation.Quant aux fluides contenus, cette cause excitatrice les réduit à une sorte de raréfaction et d'expansion qui facilite leurs divers mouvemens (Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 412).La physique d'Anaxagore était tout à fait rationnelle (...). Pour elle, les vents n'étaient plus divins et résultaient d'une raréfaction soudaine de l'air (A. France, Vie littér., 1890, p. 140). − Au fig. Si nous prenons le type même du mystique intellectuel, je veux dire Plotin, nous constaterions sans doute combien cet effort d'épuration, de raréfaction pour atteindre le un qui est caractéristique de toute la philosophie grecque, dut lui être favorable pour s'élever jusqu'à l'extase (Du Bos, Journal, 1921, p. 11). Prononc. et Orth.: [ʀaʀefaksjɔ
̃]. Ac. 1694, 1718: -re-; dep. 1740: -ré-. Étymol. et Hist. 1. a) 1377 « diminution de la densité d'un corps » (Oresme, Ciel et monde, 148c, éd. A. D. Menut, p. 550: quant .i. corps par condempsacion est fait en mendre lieu ou par rarefaction en plus grant lieu); b) 1855 méd. (Littré-Robin Add., s.v. ostéoporose; Augmentation de la porosité des os, raréfaction de leur tissu); 1924 raréfaction osseuse (Joyeux, loc. cit.); 2. 1872 comm. « diminution dans la quantité d'un produit » (Desjardins, Rapport du 7 janv. à l'Assemblée nationale, n o786, p. 10 ds Littré Suppl. 1877). Empr. au lat. médiév.rarefactio (av. 1233 ds Latham), dér. du lat. rarefacere (raréfier*). Fréq. abs. littér.: 19. |