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* Dans l'article "RÉVISER, REVISER,, verbe trans."
RÉVISER, REVISER, verbe trans.
Revoir quelque chose; soumettre quelque chose à un nouvel examen.
A. − Examiner quelque chose, l'étudier en vue de le vérifier, de le modifier ou de l'amender éventuellement. Réviser un compte, un procès, un règlement, la constitution. [Julien] avait pris la direction de la fortune et de la maison, révisait les baux, harcelait les paysans (Maupass.,Une Vie, 1883, p. 91).[Le vénérable Guillaume] révisa le chant grégorien dont les chantres avaient altéré les textes (Huysmans,Oblat, t. 1, 1903, p. 281).
P. méton. Modifier son point de vue, son jugement en fonction des faits, de l'expérience. Réviser sa position. J'ai eu l'occasion de réviser mon opinion sur Maeterlinck (Rivière,Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p. 169).[Renaud] passait (...) ses soirées à Montparnasse, dans des restaurants (...) où l'on « revisait » volontiers les valeurs morales (Morand,Bouddha, 1927, p. 14).
Empl. pronom. Ce Nunc dimittis que l'Église a incorporé dans les complies, pour nous stimuler à nous reviser (Huysmans,En route, t. 2, 1895, p. 230).
B. − Considérer attentivement quelque chose afin de s'assurer de son bon état, de son fonctionnement correct. Synon. contrôler, vérifier.Réviser un moteur. Il fallait reviser les avions qui ne reprendraient l'air que le lendemain (Malraux,Espoir, 1937, p. 824).
IMPR. Examiner des épreuves en vue de vérifier que toutes les corrections ont été reportées. Réviser des épreuves. Je vous ai assez réclamé mes épreuves, talonnez les imprimeurs (...) mais je vous prie de réviser vous-même les corrections avec beaucoup de soin (Balzac,Corresp., 1835, p. 671).
C. − Relire attentivement ce qu'on a déjà étudié afin de se le remettre en mémoire. Synon. repasser.Réviser une leçon, une matière. Revisant mon programme, dans ma chambre (...), je me souvenais des heures toutes semblables où je préparais mon bachot (Beauvoir,Mém. j. fille, 1958, p. 325).
Prononc. et Orth.: [ʀevize], [ʀ ə-], (il) révise [-vi:z]. Ac. dep. 1835: re-; id. ds Littré (qui enregistre pourtant réviseur, révision mais avec s.v. réviseur la rem. suivante: ,,il faut retrancher l'accent aigu, à moins de le placer aussi sur le premier e de reviser``); Rob., Rob. 1985: re- (vx) ou ré-; Lar. Lang. fr.: ré- ou re-; prop. Catach-golf. Orth. Lexicogr. 1971, p. 213: re-, ré-. La tendance à substituer [e] à [ə] dans la syll. protonique (surtout init.) remonte au xvies. Elle s'explique soit par la phonét. (délabialisation) soit par l'anal. Jusqu'au xixes., les hésitations sont nombreuses. Auj. le plus souvent [ə] est considéré comme vieilli et [e] l'emporte sauf dans certains mots pour lesquels il y a eu régression: celer, dehors, degré et non plus céler, déhors, dégré, etc. Étymol. et Hist. 1. Ca 1245 « examiner, considérer » (Philippe Mousket, Chron., 4000 ds T.-L.); 2. 1565 « examiner de nouveau en vue de modifier s'il y a lieu » (Ronsard, Elégies, éd. P. Laumonier, 13, 118: or il est temps que ce propos je change, pour reviser au blanc de ta louange); 3. a) 1752 « revoir un ouvrage » (Trév. Suppl.); b) 1835 impr. (Balzac, loc. cit.); c) 1937 « vérifier et remettre en état » reviser les avions (Malraux, loc. cit.); 4. 1946 « repasser ce que l'on a déjà étudié » (Abellio, Pacifiques, p. 131). Empr. au lat.revisere « revenir pour voir; revenir voir », « examiner à nouveau », dér. de visere « voir », préf. re-* marquant un mouvement en arrière.
STAT.Fréq. abs. littér. Reviser: 131. Réviser: 78.
DÉR. 1.
Révisable, revisable, adj.Qui peut être révisé, modifié. Projet révisable. L'histoire ne semblait être qu'un pis aller, car il ne croyait pas à la réalité de cette science; les événements, se disait-il, ne sont pour un homme de talent qu'un tremplin d'idées et de style (...). Quant aux documents qui les étayent, c'est pis encore! Car aucun d'eux n'est irréductible et tous sont révisables. S'ils ne sont pas apocryphes, d'autres, non moins certains, se déterrent plus tard qui les controuvent, en attendant qu'eux-mêmes soient démonétisés par l'exhumation d'archives non moins sûres (Huysmans,Là-bas, t. 1, 1891, p. 30). [ʀevizabl̥], [ʀ ə-]. Supra prononc. 1reattest. 1878 (Lar. 19eSuppl.); de reviser, suff. -able*.
2.
Réviseur, reviseur, subst. masc.Personne qui revise, qui revoit après une autre. Réviseur de traductions. Reviseur de comptes (Ac. 1935). Impr. ,,Celui qui fait la revision des épreuves`` (Ac. 1935). [ʀevizœ:ʀ], [ʀ ə-]. Ac. 1718: re-; 1740-1835: ré-; dep. 1878: re-; Littré, Rob.: ré-; Lar. Lang. fr.: ré- ou re-. Supra prononc. 1resattest. a) 1567 « celui qui révise » (Junius, Nomencl., p. 338 ds Gdf. Compl.), b) 1659, 21 déc. « celui qui fait la révision d'un ouvrage » (J. Chapelain, Lettres, éd. Ph. Tamizey de Larroque, t. 2, p. 72), c) 1690 terme de chancellerie apostolique (Fur.), d) 1701 « juge commis pour revoir un procès » (ibid.), de réviser, suff. -eur2*.
3.
Révisible, revisible, adj.Qui peut être révisé, changé. Claudel évidemment porte tort à Maeterlinck. La seconde exécution est celle non de Jammes, mais de l'Église habillée de feuilles. Je n'ai lu qu'une fois, mon impression reste donc révisible. Mais que j'ai trouvé cela mauvais! (Rivière,Corresp.[avec Alain-Fournier], 1906, p. 170). [ʀevizibl̥], [ʀ ə-]. Littré: ré- (mais reviser); Lar. Lang. fr.: ré- ou re-. Supra prononc. 1reattest. 1875 (Bourdet, Vocabulaire des principaux termes de philosophie positive, p. 25 ds Littré Suppl. 1877); de réviser, suff. -ible, v. -able.
BBG.Nordbäck Linder (H.). Terminol. des traités. Banque Mots. 1981, n o21, p. 99. − Quem. DDL t. 5, 11 (s.v. réviseur).