| RÉTORSION, subst. fém. A. − Vieilli. Action de rétorquer, de retourner un argument contre celui qui l'a émis. Nous avons mieux à répondre [à un argument]. Si je démontre que c'est la propriété qui est elle-même impossible (...) et si je le démontre (...) par la raison des nombres, par des équations et des calculs, quel sera tout à l'heure l'effroi du propriétaire ébahi? Et vous, lecteur, que pensez-vous de la rétorsion? (Proudhon,Propriété, 1840, p. 242). B. − DR. INTERNAT. Mesure de coercition licite, prise par un état à l'encontre d'un autre état, en réponse à une mesure de même nature. L'imbrication actuelle des échanges touristiques, qui permet des mesures de rétorsion (Jocard,Tour. et action État, 1966, p. 215). − P. anal. Riposte individuelle à un acte jugé agressif. Sans doute, en grand secret, nous surveillait-il, depuis sa disparition, et cela en bordure de nos terres. Désormais on pouvait prévoir des actes de rétorsion, et s'attendre à de grands mouvements de violence (Bosco,Mas Théot., 1945, p. 111). Prononc. et Orth.: [ʀetɔ
ʀsjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. Ca 1300 « retournement » retorsion de lefres (Gloss. de Salins ds Gdf.), attest. isolée; 1. 1607 « utilisation d'un argument, d'une objection contre son auteur » (Hulsius); 2. 1845 dr. internat. (Besch. qui cite J. Bastide); 1945 des actes de rétorsion (Bosco, loc. cit.). Dér. de rétorquer* d'apr. torsion*. Bbg. Morel (M.-A.). Pour une typologie des fig. de rhét. DRLAV. 1982, n o26, p. 19. − Quem. DDL t. 29. |