| RÉSIDU, subst. masc. A. − Sens techn. 1. COMM., vx. ,,Le restant`` (Ac. 1835). Synon. excédent.Résidu du compte. Pour le résidu nous en composerons. Il m'a fait son billet du résidu. Les dépenses prélevées, il s'est trouvé un faible résidu (Ac. 1835). 2. CHIM. Matière qui reste (à partir d'une ou plusieurs substances ayant subi quelque manipulation). Synon. déchet.Résidu de charbon et de fer; résidu de combustion, de distillation; récupération, traitement des résidus. Lorsque (...) une eau paraîtra présenter quelque chose d'intéressant, on pourra en faire évaporer une portion, et on rapportera le résidu, bien étiqueté, pour être examiné avec soin au retour (Voy. La Pérouse,t. 1, 1797, p. 179). 3. GÉOL. Reste d'un processus géologique. Peu à peu les silicates alcalins qu'elles [les roches granitiques] renfermaient sont entraînés, laissant un résidu argileux, analogue au kaolin (Lapparent,Abr. géol.,1886, p. 56). 4. LOG. Méthode des résidus. Méthode inductive, de John Stuart Mill, qui consiste à connaître les causes des éléments inconnus d'un phénomène en éliminant la partie dont on connaît déjà les causes. La force de ce fait, c'est qu'il est déterminé par la méthode scientifique des résidus. Voyant tout ce qu'on a pu, on voit précisément tout ce qu'on ne peut pas (Blondel, Action,1893, p. 332). 5. MATHÉMATIQUES a) ,,Il se dit en Arithmétique du nombre qui reste d'une division. Le résidu de cette division est treize`` (Ac. 1835). b) Résidu des puissances. Ce qui reste après l'extraction des racines. (Dict. xixeet xxes.). 6. PHYSIOL. Ce qui reste de la digestion. L'estomac et les intestins ébauchent des simulacres de digestion, dont les résidus (...) forment cette matière noirâtre et tenace, dont les enfans nouveaux-nés ont le canal alimentaire plus ou moins farci (Cabanis,Rapp. phys. et mor.,t. 2, 1808, p. 289). B. − Littéraire 1. Sans nuance péj. Ce qui reste. L'air est sombre, et de longues fumées stagnantes surnagent, telles que le résidu de quelque bûcher barbare (Claudel,Connaiss. Est,1907, p. 96). 2. Avec nuance péj. Ce qui reste au fond, déchet. a) [À propos d'une chose] Et, comme il laissait au fond des casseroles un résidu infect, Adèle expliquait qu'il n'était pas même économique (Zola,Pot-Bouille,1882, p. 337). b) Empl. abs. [Terme d'injure] Le Gendarme: Qu'est-ce qui te prend? Résidu! Tu te sens le besoin que je t'apprenne la délicatesse (Audiberti,Quoat,1946, 2etabl., p. 54). 3. Au fig. Si mon après-midi avait laissé en moi d'autres résidus, plus profonds peut-être, ils ne devaient venir à ma connaissance que bien plus tard (Proust,Prisonn.,1922, p. 198). Prononc. et Orth.: [ʀezidy]. Ac. 1694-1740: re-; dep. 1762: ré-. Étymol. et Hist. 1. a) 1331 « reliquat d'un compte » (Giry, Les Etablissements de Rouen, t. 2, p. 139); b) ca 1380 « ce qui reste » (Jean Lefèvre, Trad. La Vieille, 10 ds T.-L.); c) 1694 math. résidu d'une division (Ac.); 2. a) 1377 « matière qui se dépose, pus » (Lanfranc, Chirurgie, trad. 1480, chap. VI, hapax); b) 1762 chim. (Ac.); c) 1800 géol. (Boiste). Empr. au lat.residuum, neutre subst. de l'adj. residuus « qui est de reste » (résider*). Fréq. abs. littér.: 250. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 204, b) 142; xxes.: a) 360, b) 595. Bbg. Quem. DDL t. 29. − TLF. Nancy. Notes de lexicogr. crit. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1986, t. 24, n o1, p. 234. |