| RÉNOVATEUR, -TRICE, subst. et adj. A. − Personne qui fait renaître une chose disparue, oubliée. Un rénovateur de l'enluminure, de l'héraldique. Depuis le 15 février, tous les lecteurs de votre revue peuvent croire que je suis un rénovateur de l'hérésie de Vintras, et que j'annonce, dans les termes les plus explicites, « une prochaine incarnation du paraclet » (Bloy, Journal, 1893, p. 77).Pierre de Coubertin, rénovateur des jeux olympiques (Dumazedier, Ripert, Loisir et cult., 1966, p. 53). B. − Personne qui apporte un changement, une amélioration dans quelque chose, qui introduit des idées nouvelles. Ces exilés [les Mormons] croyaient fonder la cité de Dieu, la métropole du genre humain: ils se considéraient comme les rénovateurs du monde (Taine, Nouv. Essais crit. et hist., 1865, p. 198): Même ceux des gens du monde qui faisaient profession d'avoir du goût et faisaient entre les ballets russes des distinctions oiseuses (...) étaient enchantés de voir de près ces grands rénovateurs du goût, du théâtre, qui, dans un art peut-être un peu plus factice que la peinture, firent une révolution aussi profonde que l'impressionnisme.
Proust, Prisonn., 1922, p. 237. ♦ Dans le domaine pol.Celui qui veut introduire des réformes. Réunis à Lyon, le samedi 9 et le dimanche 10 janvier, quelque trois cent cinquante « rénovateurs » communistes ont tenu les premières assises nationales d'une mouvance qui n'est pas devenue un parti. (...) la majorité, conduite par M. Claude Llabres, coordinateur national des « rénovateurs », a opté pour le maintien d'une identité communiste dans les comités de soutien à M. Pierre Juquin (Le Monde, 12 janv. 1988, p. 10, col. 1). − Empl. adj. [Qualifie une pers.] Il est facile, avec un jargon convenu, avec deux ou trois idées qui sont de cours, de se faire passer pour un écrivain socialiste, humanitaire, rénovateur et précurseur de cet avenir évangélique rêvé par les pauvres et par les fous (Flaub., Corresp., 1846, p. 322).[Qualifie une chose] Mouvement, principe rénovateur; action, idée rénovatrice. L'événement [la Révolution] est-il en effet si extraordinaire qu'il a paru jadis aux contemporains? Aussi inouï, aussi profondément perturbateur et rénovateur qu'ils le supposaient? (Tocqueville, Anc. Rég. et Révol., 1856, p. 61).Chopin, en Pologne, paraît être le premier compositeur qui ait senti d'instinct la valeur rénovatrice des chansons nationales (Cœuroy, Mus. contemp., 1928, p. 18). C. − Produit d'entretien destiné à redonner l'aspect du neuf à quelque chose, à raviver des vernis, des peintures. Des traces sur un meuble? Éraflures, taches d'eau, traces de verre... appliquez le Rénovateur O-Cedar (existe en 2 tons de bois, clair et foncé) (La Maison de Marie-Claire, déc. 1985, p. 145). Prononc. et Orth.: [ʀenɔvatœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1555 subst. rénovatrice (F. de Billon, Le Fort inexpugnable, 122b d'apr. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 151); 1835 adj. idée rénovatrice (Lamart., Voy. Orient, t. 1, p. 340); 2. 1939 « substance qui rajeunit » (Fargue, Piéton Paris, p. 87); 1963 (Barb.-Cad.: Rénovateur. Préparation à faible action décapante, utilisée pour le ravivage de vieux films de vernis ou peintures). Empr. au b. lat.renovator « celui qui répare, restaurateur de », dér. du rad. du supin de renovare (v. rénover). Fréq. abs. littér.: 42. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 402. − Gall. 1955, p. 355. |