| RÉFUTATION, subst. fém. A. − Action de réfuter (ce qui est affirmé). Elle palliait, elle excusait, elle réfutait avec grâce, humilité et douceur; mais si une parole un peu vive et un peu défensive venait à lui échapper dans sa réfutation, la contradiction se ranimait, s'irritait, s'échauffait (Lamart., Nouv. Confid., 1851, p. 71).Cette réfutation s'adressait au docteur Juillerat, qui avait voulu expliquer médicalement le cas de la piqueuse de bottines (Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 380). SYNT. Réfutation péremptoire, vigoureuse d'une affirmation, d'un argument, d'une calomnie, d'un discours, d'une erreur, d'une idée, d'un livre, d'un mensonge, d'un sophisme, d'une théorie. B. − P. méton. Exposé écrit ou oral qui vise à démontrer qu'une affirmation est fausse. Pour te dégriser, tu vas passer la nuit à écrire la réfutation du discours de Maréchal (Augier, Fils Giboyer, 1862, p. 146).Nous avons exposé tout le détail de son argumentation et de la réfutation qu'en donna Saint Thomas, dans d'Alès, Dictionnaire apologétique de la foi (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1225). − RHÉT. ,,Partie du discours qui se place ordinairement après la confirmation, et qui a pour objet de ruiner ou du moins d'affaiblir les raisons de l'adversaire`` (Bach.-Dez. 1882). Après la réfutation, l'énumération. Tous les procédés oratoires vont entrer en ligne (Taine, Philos. XIXes., 1857, p. 125). C. − P. anal. Chose, événement qui vient démentir une affirmation, infirmer une allégation. Pour Montaigne philosophe le voyage n'était qu'une réfutation perpétuelle, en action et en tableau, des préjugés de clocher dont il avait le mépris et le secret dégoût (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 2, 1862, p. 170).La dévotion qui se prépare sera la réfutation la plus décisive du jansénisme (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 581). Prononc. et Orth.: [ʀefytasjɔ
̃]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: -ré. Étymol. et Hist. 1. 1284, 18 janv. cont. jur. « refus de réclamer, action de renoncer à ses droits » (Bibl. nat. Coll. Lorraine, éd. N. de Wailly ds Notices et extr. mss Bibl. nat., t. 28, 2epart., 1878, p. 171); 2. 1495 « action de réfuter, discours ou écrit par lequel on réfute » (Molinet, Chron., éd. G. Doutrepont et O. Jodogne, chap. 238, réf. fournie par N. Dupire, Jean Molinet, Paris, 1932, p. 272; le passage n'a pu être retrouvé); 1521 rhét. « partie du discours qui répond aux objections » (Fabri, Rhét., I, 108, Héron ds Gdf. Compl.); 3. 1835 p. ext. (Ac.: Sa conduite est la meilleure réfutation de cette calomnie). Empr. au lat.refutatio « réfutation » terme de rhét. (Cicéron, Quintilien). Fréq. abs. littér.: 174. DÉR. Réfutatif, -ive, adj.Qui réfute, qui a fonction de réfuter. Platon est essentiellement réfutatif (Cousin, Hist. philos. mod., t. 2, 1846, p. 180).Là encore, je jouerais le rôle réfutatif, à meilleur droit sans doute (Renan, Souv. enf., 1883, p. 411).− [ʀefytatif], fém. [-i:v]. − 1reattest. 1829 (Id., Hist. philos. XVIIIes., 2, p. 155); de réfutation, suff. -if*. |