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RÉCEPTACLE, subst. masc.
A. − Lieu, milieu ou contenant recevant des contenus, des substances de diverses provenances. La plupart de ces tombes, violées à des époques très anciennes, ont servi de réceptacle à des momies difformes (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 178).L'éther (...) est un réceptacle d'énergie qui peut emmagasiner celle-ci sous forme potentielle (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 185).
Au fig. Ce qui paraît avoir une telle fonction. Servir de substrat ou de réceptacle. Le renseignement (...) est tombé dans l'oreille de M. de Boisdeffre, réceptacle suprême de tous les mystères (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 276).Je m'aperçois, et comme avec une bizarre épouvante attendrie, qu'en ce moment du moins je n'ai plus de vie personnelle qui vaille la peine d'en parler; je ne suis plus que le réceptacle de la vie d'autrui (Du Bos, Journal, 1924, p. 149).P. métaph. Je m'imaginais, comme tout le monde, que le cerveau des autres était un réceptacle inerte et docile, sans pouvoir de réaction spécifique sur ce qu'on y introduisait (Proust, Swann, 1913, p. 79).
B. − Souvent péj. [En parlant de ce qui reçoit des substances peu appréciées] Le sol est stagnant et humide, réceptacle de reptiles et d'ennemis de toute sorte (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 123).Les meubles munis de pieds seront conçus de telle sorte que l'espace situé au-dessous d'eux ne devienne pas un réceptacle à poussières ou à autres détritus (Brunerie, Industr. alim., 1949, p. 241).
P. anal., vx. Lieu de rassemblement de personnes méprisables. Dans ce réceptacle on ne voit que des filles publiques avec leurs souteneurs, des filous (et des tapageurs) (Vidocq, Mém., t. 3, 1828-29, p. 81).Ces hôtels [de montagne] sont le réceptacle d'une société neuve qui gagne de notre poche et imite un luxe que lui apprirent les films et les journaux (Cocteau, Diff. d'être, 1947, p. 7).
C. − SC., TECHNOL.
1. HYDROL., TRAV. PUBL. Bassin où se rassemblent les eaux qui sont ensuite distribuées par des conduites (d'apr. Ac. 1835-1935).
2. BOT. Prolongement du pédicelle de la fleur, sur lequel sont fixées toutes les pièces florales; p. ext., extrémité du pédoncule qui supporte les différentes pièces florales. Étamines insérées sur le réceptacle (Ac. 1878-1935); réceptacle floral. Étamines: huit, insérées sur le réceptacle, de même grandeur que la corolle (Voy. La Pérouse,t. 4,1797,p. 53).Chez les tout jeunes fruits, le froid occasionne des lésions cellulaires au niveau du pédoncule, du réceptacle et de l'ovaire (Boulay, Arboric. et prod. fruit., 1961, p. 63).
3. BIOL. Réceptacle séminal. L'abeille peut (...), lors de la ponte de chaque oeuf, le féconder, ou non, par un spermatozoïde provenant de son réceptacle séminal (Caullery, Embryol., 1942, p. 107).
Prononc. et Orth.: [ʀesεptakl]. Ac. 1694: re-; dep. 1718: ré-. Étymol. et Hist. a) 1314 « endroit où plusieurs choses se rassemblent » (Henri de Mondeville, Chir., éd. A. Bos, § 406: L'esplein est receptacle de melancolie); b) 1580 receptacle d'eau (B. Palissy, Disc. admin. ds Œuvres, éd. A. France, p. 181); c) 1765 bot. (Encyclop. t. 13). Empr. au lat.receptaculum « réservoir, bassin qui recueille les eaux; refuge, asile » (de recipere « recevoir »). Fréq. abs. littér.: 70.