| PUBERTÉ, subst. fém. A. − Période de la croissance où débute la maturation sexuelle chez les Mammifères, au cours de laquelle les glandes génitales deviennent fonctionnelles et où les caractères sexuels secondaires se manifestent, notamment l'apparition de la pilosité chez les êtres humains. Crise, moment, temps de la puberté. Il propose de faire voyager les jeunes gens en Allemagne pour retarder l'époque de la puberté par les rigueurs du climat (Constant,Journaux, 1804, p. 100).La puberté, plus qu'un moment précis de l'individu, est la phase relativement longue de son existence pendant laquelle ses caractères sexuels primaires et les caractères secondaires déjà ébauchés depuis la naissance vont peu à peu prendre une place plus importante dans l'architecture corporelle (J. Rousselet,L'Adolescent, cet inconnu, 1956, p. 12): 1. Vient la puberté et ses transformations, qui ont fait l'objet de travaux considérables dont nous ne pouvons ici qu'évoquer les résultats. On voit qu'elle ne marque pas, comme on l'a cru longtemps, l'apparition de l'instinct sexuel, mais le moment où il atteint son intégration et sa différenciation définitives.
Mounier,Traité caract., 1946, p. 148. ♦ DR. Âge de puberté ou puberté. Âge minimum exigé par la loi pour que le mariage soit autorisé. (Dict. xixeet xxes.). − P. méton. ♦ [Chez les êtres hum.] Ensemble des modifications morphologiques fonctionnelles et psychologiques caractérisant le passage progressif de l'état d'enfance à celui d'adolescence. Puberté normale, précoce, retardée; troubles de la puberté: 2. Il convient d'insister à cet égard sur le fait que les études relatives à l'adolescence ont longtemps confondu deux phénomènes parfois liés l'un à l'autre, mais souvent aussi indépendants: le phénomène biologique de la puberté et le phénomène avant tout social de l'insertion de l'individu dans la vie collective des adultes.
Traité sociol., 1968, p. 238. ♦ [Chez les animaux] Ensemble des modifications qui rend les animaux propres à la reproduction. Certaines hormones de l'hypophyse déterminent la maturité sexuelle. On provoque, par leur emploi, l'éclosion d'une puberté précoce chez les souris; on fait pondre des batraciens ou des poissons (J. Rostand,La Vie et ses probl., 1939, p. 48). B. − Au fig. Passage à un complet développement, à un total épanouissement, mutation. J'attendais une seconde puberté. Ah! refaire à mes yeux une vision neuve, les laver de la salissure des livres, les rendre plus pareils à l'azur qu'ils regardent (Gide,Nourr. terr., 1897, p. 161): 3. Les grands rythmes de la vie semblent même chez lui contraints à une amplitude augmentée: certains ne font pas leur puberté morale avant trente ans et ne connaissent que vers la quarantième année les désirs d'indépendance et de vie sociale qui naissent chez l'adolescent normal entre dix-sept et vingt ans.
Mounier,Traité caract., 1946, p. 283. Prononc. et Orth.: [pybε
ʀte]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1362-65 dr. « époque de la vie qui succède à l'enfance » (Amphorismes Ypocras, de Martin de Saint-Gille, éd. G. Lafeuille, III, 27); av. 1592 physiol. « âge où le jeune homme ou la jeune fille sont formés » (Cholières, Les Contes et discours bigarrez, deduits en neuf matinées, IVematinée, f o110 v o). Empr. au lat.pubertas « puberté ». Fréq. abs. littér.: 237. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 353, b) 254; xxes.: a) 339, b) 365. DÉR. Pubertaire, adj.Qui est relatif à la puberté. Synon. pubéral.Âge pubertaire. En médecine, leur absence [des gonadotrophines] explique certains retards pubertaires et à l'opposé leur excès est responsable de pubertés précoces (Quillet Méd.1965, p. 488).− [pybε
ʀtε:ʀ]. −1reattest. 1923 poussée pubertaire (E. Apert ds Nouv. Traité Méd. fasc. 8, p. 393, 402); de puberté, suff. -aire*. |