| PROLIXITÉ, subst. fém. A. − Caractère, défaut de celui, de celle qui est prolixe. Le retour de Bouvines fut une immense fête, dont Rigord a laissé une curieuse peinture, malgré sa prolixité et son emphase de pédant (Faral,Vie temps st Louis, 1942, p.28).Ce qu'il dit, avec une prolixité un peu effroyable, c'est qu'aimer Dieu, c'est vouloir l'aimer (Green,Journal, 1946, p.66): . La civilité bourgeoise et maniérée que mademoiselle Scudéry prêtait à ses fades héros, leur insipide et plate galanterie, la froideur de leurs entretiens, la longueur et la monotonie de leurs phrases entortillées, étaient encore plus dégoûtantes que l'ignoble prolixité du romancier Gascon...
Marmontel,Essai sur rom., 1799, p.307. B. − [P. méton.] Longueur excessive d'un exposé oral, d'un écrit. Je ne veux pas vous ennuyer davantage, monsieur. Mes lettres deviennent d'une prolixité accablante (Gobineau,Corresp.[avec Tocqueville], 1843, p.66). − P. anal., littér. Abondance, exubérance d'une chose. Juin couvre de fleurs les sommets, Et dit partout les mêmes choses; Mais est-ce qu'on se plaint jamais De la prolixité des roses? (Hugo,Chans. rues et bois, 1865, p.79).Le lieu commun d'architecture se développe alors selon un choix de l'esprit tout seul: cette prolixité libre enlève l'espérance, comme font les orateurs surabondants (Alain,Propos, 1933, p.1170). Prononc. et Orth.: [pʀ
ɔliksite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1269-78 (Jean de Meun, Rose, 18268, éd. F. Lecoy, t.3, p.48: bon fet prolixité foïr). Empr. au b. lat. prolixitas «longueur, étendue (dans l'espace); longue durée; prolixité (d'un écrit)», dér. de prolixus (prolixe*). Fréq. abs. littér.: 27. |