| * Dans l'article "PRINCIER, -IÈRE,, adj." PRINCIER, -IÈRE, adj. A.− Qui est relatif à un, aux prince(s), à une, aux princesse(s). 1. [En parlant de qqn] Qui a le titre de prince, de princesse. Nous commencerons par le Mécène princier (La Laurencie, Éc. fr. violon,1922, p. 285): 1. ... issue de la race la plus noble et possédant la plus grande fortune du monde (car, fille du prince de Parme, elle avait épousé un cousin également princier), elle désirait, dans sa gratitude au Créateur, témoigner au prochain, de si pauvre ou de si humble extraction fût-il, qu'elle ne le méprisait pas.
Proust, Guermantes 2,1921, p. 425. 2. [En parlant de qqc.] a) De prince(s). Famille princière; droits princiers; mariage princier; volonté princière. Cela, dit galamment Sigognac, explique à merveille les grâces sans secondes dont on vous voit ornée. Un sang princier coule dans vos veines (Gautier, Fracasse,1863, p. 138).Je ne parle pas des alliances de notre maison qui sont princières et royales (Villiers de L'I.-A., Corresp.,1873, p. 179).Il était parvenu à force de hanter uniquement les maisons les plus princières, à force de montrer ses sentiments royalistes, pieux (...) à passer aux yeux de beaucoup pour la fine fleur du high-life (Maupass., Fort comme la mort,1889, p. 68). b) Du, des prince(s). Cour princière; palais princier; ville princière. Antigone (...) martyre du fait princier, de l'orgueil du sang (Barrès, Voy. Sparte,1906, p. 96): 2. La petite librairie réunie par Louis XI en a constitué le noyau, autour duquel sont venues se grouper, de siècle en siècle, les grandes collections princières de la maison de Bourgogne, des rois d'Aragon, des Orléans, des Sforza, des Visconti...
Civilis. écr.,1939, p. 48-1. ♦ Abbaye princière. Abbaye d'Allemagne où l'on ne recevait que des filles de princes. (Ds Littré, Guérin 1892, DG, Ac. 1935, Rob.). B.− P. anal. Qui est digne d'un prince, d'un grand seigneur; qui est somptueux, fastueux. Luxe princier. Mademoiselle Nathalie Firion (...) était la fille de M. Firion, fournisseur, riche d'une fortune princière, élégant, d'un parler distingué, (Soulié, Mém. diable,t. 2, 1837, p. 225).Le maître du logis menait un train princier, était aussi glorieux de son écurie de course que de sa galerie, appartenait à un des grands clubs, affichait les femmes les plus coûteuses (Zola, Argent,1891, p. 102). REM. Princial, -ale, -aux, adj.,synon.,rare. Je suivis Clarice à travers une file d'appartements brillants, d'un luxe effréné, éblouissants d'une splendeur princiale (Balzac,
Œuvres div.,t. 2, 1831, p. 381). Prononc. et Orth. : [pʀ
ε
̃sje], fém. [-jε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. Fin xvies. denier princier (Coustume d'Epinal, Nouveau Coutumier Général, II, 1135 ds La Curne); 2. 1714 Abbayes princieres « où l'on ne reçoit que des filles de prince » (P. Heliot, Hist. des ordres mon., V, p. 429 ds DG); 3. 1832 « de prince » puissance princière (Raymond : ,,peu usité``). Dér. de prince*; suff. -ier*. Fréq. abs. littér. : 208. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 119, b) 468; xxes. : a) 515, b) 221. DÉR. Princièrement, adv.En prince, en princesse. Je dîne ce soir chez la princesse, qui est flanquée princièrement, à sa droite et à sa gauche, des deux enfants du prince Napoléon (Goncourt, Journal,1875, p. 1075).P. anal. D'une manière princière; en grand seigneur. Tout cela devant de magnifiques courtisans en uniformes et des dames princièrement décolletées (Verlaine, Souv. et fantais.,1896, p. 300).Je le comparais à un personnage des Mille et une nuits moralement, il s'appariait plutôt à un docteur Faust, assoiffé de toutes les joies de la vie et les étreignant toutes. Son extraordinaire prestige sur nous, ses élèves, venait de cette dualité : un prince de la science vivant princièrement. Il nous apparaissait comme l'incarnation même du succès (Bourget, Sens mort,1915, p. 19).− [pʀ
ε
̃sjε
ʀmɑ
̃]. Att. ds Ac. 1935. − 1reattest. 1875 juill. (Goncourt, loc. cit.); de princier, suff. -ment2*. BBG. − Thomas (A.) Nouv. Essais 1904, p. 140. |