| PRÉVARICATEUR, -TRICE, adj. et subst. (Personne) qui prévarique, qui a prévariqué. A. − [Corresp. à prévariquer A] Qui pourroit donc concevoir ce que les prévaricateurs doivent faire souffrir à Dieu, quand ils portent leurs écarts jusqu'à agir contre lui? (Saint-Martin, Homme désir, 1790, p.6).Après la désobéissance d'Adam et d'Ève, Dieu venge ses droits lésés en punissant et le serpent tentateur et les hommes prévaricateurs (Théol. cath.t.4, 11920, p.948). B. − [Corresp. à prévariquer B] Anton. intègre.Chef prévaricateur. La liberté de la presse, faite pour démasquer les administrateurs infidèles, les mandataires vendus, les lâches prévaricateurs (Marat, Pamphlets, Appel à la Nation, 1790, p.143): . Ici, chacun crie ses péchés à la face de tous; et il n'est pas rare, aux jours fériés, de voir quelque commerçant, après avoir baissé le rideau de fer de sa boutique, se traîner sur les genoux dans les rues, frottant ses cheveux de poussière et hurlant qu'il est un assassin, un adultère ou un prévaricateur.
Sartre, Mouches, 1943, I, 5, p.36. − DR. Magistrat prévaricateur. La punition des fonctionnaires publics prévaricateurs (Robesp., Discours, Constit., t.9, 1793, p.504).Je suppose d'ailleurs établies et consacrées l'institution des jurés, la publicité des procédures et l'existence de lois sévères contre les juges prévaricateurs (Constant, Princ. pol., 1815, p.155).V. concussionnaire ex. de La Martelière, prétoire B ex. de Sand et prévariquer ex. de Marat. Prononc. et Orth.: [pʀevaʀikatoe:ʀ], fém. [-tʀis]. Ac. 1694, 1718: prevaricateur, -trice; dep. 1740: pré-; 1694-1878 au masc., 1935 au masc. et au fém. Étymol. et Hist.1. xiiies. (Digestes, ms. Montpellier Ecole de Médecine 47, fol. 32 ds Gdf. Compl.: prevaricators qui traist celui qui se fie en lui); 1613 prevaricatrice à «celle qui s'écarte de [son devoir]» (Fanfares des Roule Bontemps, p.85 ds Hug.); 1812 prevaricatrice (Mozin-Biber); 2. xves. prevaricateur «pécheur» (Bible, ms. Bibl. nat. fr. 153, fol. 468 ds Trénel, p.191); 1781 femme prevaricatrice «pécheresse» (Diderot, Nouv. pens. phil., 37 ds Littré). Empr. au lat. praevaricator «celui qui est de connivence avec l'accusation» dans la lang. class.; «traître à la loi de Dieu, à la foi» dans la lang. eccl. (iiies., Cyprien ds Blaise Lat. chrét.); cf. les formes fém. prevariqueresse «pécheresse» (xiii,Bible ds Gdf.; soit formé sur le lat. chrét. praevaricatrix «id.», Blaise Lat. chrét., soit plus prob. dér. de prévariquer*, att. postérieurement; dans les deux hyp. par adjonction du suff. -eresse*, FEW t.9, p.325 a, note 1) et prevaricateresse «id.» (1534, Lefèvre d'Étaples ds Gdf.), dér. de prévaricateur. Fréq. abs. littér.: 43. |