| * Dans l'article "PRÉCONISER,, verbe trans." PRÉCONISER, verbe trans. A. − 1. Vx, RELIG. CATH. [Le suj. désigne le pape ou un cardinal] Déclarer en consistoire qu'un ecclésiastique choisi par un chef d'État pour un évêché ou une fonction particulière, et dont la nomination est soumise à l'agrément du Saint-Siège, a les qualités requises. Le pape a préconisé un tel pour l'archevêché de Paris (Littré). 2. Vieilli. Vanter excessivement une personne ou une chose. a) [Le compl. désigne une pers.] M. Boissonade, qui avait horreur des éloges outrés, qui en était véritablement confondu et qui en souffrait, littéralement parlant, au moral et au physique, a été loué et préconisé un peu plus que de raison (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t.6, 1863, p.85). − Empl. pronom. réfl. Ce Journal [du marquis d'Argenson], monument (...) d'un ambitieux sans le savoir, qui s'exalte in petto et se préconise (...) est curieux pour le moraliste, non moins qu'instructif pour l'historien (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t.14, 1859, p.256). b) [Le compl. désigne un inanimé] Au moment de l'apparition du volume [La Guerre des Dieux de Parny], Ginguené (...) donna dans la Décade jusqu'à trois articles favorables, analyses détaillées et complaisantes, dans lesquelles il étalait le sujet et préconisait l'oeuvre (Sainte-Beuve,Portr. contemp., t.4, 1844, p.450). B. − Mod. Recommander vivement et avec insistance quelque chose (à quelqu'un). Synon. prôner.Radicaux et modérés préconisent le retour à la constitution de 1875. Les autres proclament leur volonté d'obtenir «une assemblée unique et souveraine» (De Gaulle,Mém. guerre, 1959, p.243): . Ayant naguère bu des bocks dans les cafés de Montmartre avec des chimistes politiciens, il lui en demeurait une estime confiante pour les méthodes scientifiques, qu'il préconisait à son tour aux instituteurs francs-maçons, dans les loges.
A. France,Orme, 1897, p.95. ♦ Préconiser un remède, un traitement. Conseiller à un malade l'utilisation d'un remède précis que l'on juge efficace. Terrible chaleur depuis trois jours. Curieuse épidémie incompréhensible. Ce n'est pas la fièvre récurrente, et le traitement préconisé pour celle-ci reste sans effet (Gide,Retour Tchad, 1928, p.939). Prononc. et Orth.: [pʀekɔnize], (il) préconise [pʀekɔni:z]. Ac. 1694, 1718: preconiser; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist.1. 1321 preconizer «publier, proclamer» (Arch. JJ 60, fo89 vods Gdf.); 2. 1660 «louer, vanter» (Loret, La Muze hist. ou Recueil de Lettres en vers, 25 sept. 1660, v. 205-206 ds Brunot t.4, p.581); 3. 1680 relig. cath. (Rich.). Empr., à différentes reprises, au lat. tardif praeconizare «proclamer, annoncer» (IIes. ds Blaise Lat. chrét.), dér. de praeco, -onis «crieur public, annonceur». Fréq. abs. littér.: 162. DÉR. 1. Préconisation, subst. fém.a) Vx. Acte par lequel le pape ou un cardinal préconise un évêque et lui donne l'institution canonique. (supra A 1). [Le Curé:] −(...) chez les Pères Théatins (...) c'est là que la terrible et délicieuse nouvelle de ma préconisation m'est parvenue (Fabre,Xavière, 1890, p.233).b) Vive recommandation. [Ces méthodes] ont encore une influence qu'elles doivent aux préconisations irréfléchies de gens parfaitement étrangers à la matière qu'elles traitent (La Madelaine,Chant, 1852, p.65).− [pʀekɔnizasjɔ
̃]. Ac. 1694 et 1718: pre-; dep. 1740: pré-. − 1resattest. a) 1321 preconizacion «publication» (Arch. JJ 60, fo90 rods Gdf.), b) 1680 «action de préconiser un prélat» (Rich.); c) 1852 «action de recommander» (La Madelaine, loc. cit.); de préconiser, suff. -(a)tion (v. -tion). 2. Préconiseur, préconisateur, subst. masc.a) Vx ou vieilli. Cardinal ou pape qui préconise un évêque. (Dict. xixeet xxes.). Louangeur outré (Dict. xixeet xxes.). b) Mod., rare. Celui qui recommande, favorise excessivement quelque chose. M. Vérola est l'auteur (non le préconisateur, ainsi qu'il le dit avec une plaisante franchise) d'une nouvelle science de traiter le sonnet (Verlaine,OEuvres posth., t.3, Les Baisers morts, 1896, p.129).− [pʀekɔnizoe:ʀ], [-zatoe:ʀ]. Littré: -seur; Rob.: -seur: ,,on dit aussi préconisateur``. − 1resattest. a) 1558 «héraut» (Disc. de la temer. entrepr. de Phil. de Sav., Arch. cur., 1èresér., II, 225 ds Gdf.), b) 1688 «celui qui préconise un prélat» (Miège), c) 1896 «celui qui recommande, qui introduit qqc.» (Verlaine, loc. cit.); de préconiser, suff. -ateur (v. -eur2*), cf. aussi préconizeur «crieur public» (1467-1483 Compt. de Nevers ds Gdf.), preconiseur (Pasquier, Lett. t.III, p.915 ds Littré), préconiseur «louangeur outré» (av. 1741 J.-B. Rousseau, Ép. II, 4, ibid.), préconiseur ou préconisateur hist. eccl. (Ac. Compl. 1842). |