| PISTONNER, verbe trans. Fam. Appuyer de son influence, de sa recommandation (quelqu'un qui souhaite obtenir une place ou quelque avantage). Se faire pistonner. −Alors, Mimi, tu y tiens, à ce mariage? −Dame! murmura-t-il, c'est encore ce que je ferais de mieux (...) −Mon Dieu! je veux bien... Je te pistonnerai... Elle est sèche comme un échalas, cette petite. Mais puisque ça fait votre affaire à tous (Zola, Nana,1880, p.1364).Un Pierre Duhem, professeur à la faculté des sciences, dont on ne connaissait même pas le nom, sauf aux heures d'angoisse, quand il s'agissait de pistonner quelque imbécile pour le bachot (Mauriac, Myst. Frontenac,1933, p.117).Il l'informa de son désir de passer dans l'intendance, et lui demanda de le «pistonner», le moment venu (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p.182).− Part. passé en empl. adj. L'enseignement secondaire était bouché par des postulantes moins nombreuses que les primaires, mais mille fois plus pistonnées (Frapié, Maternelle,1904, p.3). − En empl. subst. En plein désert on m'adjoignait un inconnu, et qui plus était un supérieur! (...) −Voilà l'explication (...). −C'est un pistonné que l'on t'envoie pour tirer les marrons du feu, dans une chose où tu auras eu tout le mal (Benoit, Atlant.,1919, p.54). Prononc.: [pistɔne], (il) pistonne [pistɔn]. Étymol. et Hist. 1857-59 (d'apr. Titeux, St-Cyr, p.401); 1867 (Delvau, p.377). Dér. de piston1*: dés. -er. Fréq. abs. littér.: 14. Bbg. Darm. 1877, p.119. |