| PHALANSTÉRIEN, -IENNE, subst. et adj. PHILOS., SOCIOL. I. − Subst. Adepte de la doctrine de Fourier; habitant du phalanstère. Le fouriérisme a organisé une phalange, qui bêche et pioche dès à présent dans le département de l'Oise. C'est en ce mois de janvier que la trompe de dix-huit pieds, promise à tous les vrais phalanstériens, va commencer à leur pousser au bout du nez (Mussetds R. des Deux Mondes, 1832, p.107).C'était un garçon obligeant et riche, quoique phalanstérien (Murger, Scènes vie boh., 1851, p.101).Qui n'en parle pas [des Juifs] dans ces milieux de presse, en marge de la politique et des affaires (...) Et puis il y a ce vieux Toussenel, le phalanstérien, qui a écrit là-dessus un livre peu lu (Bernanos, Gde peur, 1931, p.166). II. − Adj. [En parlant d'un inanimé] Qui a rapport au phalanstère ou aux phalanstériens, à leur doctrine. Système phalanstérien; association, communauté, doctrine, utopie, vie phalanstérienne. L'école phalanstérienne, tout en proclamant que les passions nous suffisent, les reconnaît toutes pour légitimes au même titre, et amnistie également l'intérêt, l'amour et le mysticisme (J. Simon, Devoir, 1854, p.247): . ... travaille, tu auras 3 francs par jour; tu vivras avec 55 sous, tu donneras le reste au propriétaire, et tu auras consommé 3 francs? Si ce discours n'est pas le résumé le plus exact du système de Charles Fourier, je veux signer de mon sang toutes les folies phalanstériennes.
Proudhon, Propriété, 1840, p.276. Prononc. et Orth.: [falɑ
̃steʀjε
̃], fém. [-jεn]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. Subst. 1832, 31 déc. (Musset, loc. cit.); 2. adj. 1839, avr. le système phalanstérien (Michelet, Journal, p.297). Dér. de phalanstère*; suff. -ien*. Fréq. abs. littér.: 21. Bbg. Dub. Pol. 1962, p.375. _Quem. DDL t.12. _Tournier (M.). Un Vocab. ouvrier en 1848. Thèse, Paris, 1976, t.1, p.677. |