| PERSÉVÉRANT, -ANTE, part. prés. et adj. I. − Part. prés. de persévérer*. II. − Empl. adj. A. − [En parlant d'une pers. ou d'un groupe de pers.] 1. a) Qui accomplit sa tâche sans se décourager; qui reste ferme dans une résolution, une attitude. Synon. constant, obstiné, patient, tenace.La petite bonne femme qui ne se laissait pas impressionner, persévérante, entêtée, prête à essuyer moultes insultes si elle [Anne Gaillard] avait la certitude de défendre le bon droit des consommateurs (Libération, 9 août 1984, p.2, col. 2).V. hasarder ex. 3: 1. Les danseurs capricieux travaillent au gré de leur fantaisie, ce sont en général des instables. Les élèves appliqués et persévérants font un effort consciencieux et soutenu, ils ont la perception nette du but à atteindre et se plient volontiers aux disciplines de l'entraînement, ils progressent régulièrement et peuvent escompter la réussite.
Bourgat, Techn. danse, 1959, p.21. − [Avec compl. prép. à, dans] Dans une des maisons des Princes il se trouvait une espèce d'intendant, M. de Sainte-Foix, intrigant tranquille, mais persévérant dans sa haine contre tous les sentiments exaltés (Staël, Consid. Révol. fr., t.1, 1817, p.81).Aucun homme (...) ne se démentit moins que M. de Barcos, ne fut (...) plus patient dans les souffrances, plus persévérant au bien (Sainte-Beuve, Port-Royal, t.2, 1842, p.221). − P. anal. [En parlant d'un animal] C'était une lutte de vitesse, une lutte désespérée [entre le chien et le renard] dans laquelle le mieux musclé, le plus persévérant vaincrait l'autre (Pergaud, De Goupil, 1910, p.37). − Empl. subst. Il a même rapporté de ce séjour des notes précieuses, dont il compte faire des livres, et compter faire pour cet infatigable et ce persévérant, c'est faire (Verlaine, OEuvres compl., t.5, Vingt-sept biogr. [L.-X. de Ricard], 1896, p.416). b) [P. méton.; en parlant du caractère, de la manière d'être, des sentiments, des activités] Ambition, amitié, attachement, courage, énergie, fermeté, foi, lutte, optimisme, recherche, souci, tendresse persévérant(e). Ce qu'on peut observer (...) du dévouement persévérant, du sacrifice infatigable dont les familles laborieuses donnent si souvent l'exemple (Michelet, Peuple, 1846, p.19): 2. Ces églises romanes, noires et basses, qu'on y voit en grand nombre, accrochées aux flancs des rochers, racontent avec une insistance significative quel travail persévérant et tenace il fallut, dans ces pays de Haute-Auvergne, pour atteindre l'habitant chez lui, pour s'implanter en ces contrées de paysans, longtemps synonymes de païens.
Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p.295. − Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Des modes d'expression tout superficiels, où la volonté de construire, le style, l'énergie organique, le durable et le persévérant risquaient sans cesse de se sacrifier à la touche, au contact épidermique et rapide, à la sensation (Cassou, Arts plast. contemp., 1960, p.676). 2. THÉOL. Qui est fidèle au Christ, à la vertu chrétienne. La parabole de l'Enfant prodigue revint à son esprit, mais avec cette étrange moralité, que l'on ferait plus de fête à un huguenot converti qu'à un catholique persévérant (Mérimée, Chron. règne Charles IX, 1829, p.73). B. − [En parlant d'une chose] Rare. Qui continue de manière durable. Synon. persistant.Une ophtalmie persévérante m'a empêché de vous répondre plus tôt (Lamart., Corresp., 1834, p.60). Prononc. et Orth.: [pε
ʀseveʀ
ɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Ac. 1694 et 1718: persevérant; dep. 1740: -sé-. Fréq. abs. littér.: 197. |