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PERPÉTUELLEMENT, adv.
A. − Indéfiniment, éternellement. Changer, couler, remuer, varier perpétuellement. Tous les corps célestes se montrent perpétuellement les mêmes, avec leurs grosseurs, leurs couleurs, leurs mêmes diametres, leurs rapports de distance (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p.72):
1. Que l'ancêtre, c'est-à-dire l'homme qui le premier a été enseveli dans le tombeau, soit honoré perpétuellement comme un dieu et que ses descendants réunis chaque année près du lieu sacré où il repose, lui offrent le repas funèbre. Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p.133.
B. − P. exagér. Sans cesse, constamment, en permanence. Être perpétuellement tourmenté. Les lieux élevés se dégradent perpétuellement par les actions alternatives du soleil, des eaux pluviales, et par d'autres causes (Lamarck, Philos. zool., t.1, 1809, p.78).Quand la passion le domine (...) il n'y a pas moyen de lui faire entendre raison. Il est perpétuellement amoureux, tantôt de l'une, tantôt de l'autre, mais toujours au même degré (Dumas fils, Ami femmes, 1864, v, 3, p.185).À gauche un rideau de peupliers; leurs cimes se balançaient dans la brume, perpétuellement, d'un air lamentable (Flaub., Bouvard, t.2, 1880, p.54):
2. D'abord, du moment que rien n'était commencé, je pouvais être inquiet (...) car mon heure pouvait sonner dans quelques minutes. Il fallait partir en effet de ceci que j'avais un corps, c'est-à-dire que j'étais perpétuellement menacé d'un double danger, extérieur, intérieur. Proust, Temps retr., 1922, p.1035.
Fréquemment, habituellement. Mentir perpétuellement. On y entend perpétuellement du bruit. Ils sont perpétuellement en désaccord (Ac.).S'il ne resta pas trois heures sur sa tombe pendant les premiers jours, il y alla perpétuellement par la pluie, le vent, le soleil, l'hiver, l'été (Balzac, Annette, t.4, 1824, p.215).
Prononc. et Orth.: [pε ʀpetɥ εlmɑ ̃]. Ac. 1694 et 1718: -pe-; dep. 1740: -pé-. Étymol. et Hist. Mil. xiies. «indéfiniment, éternellement» (Psautier de Cambridge, éd. Fr. Michel, 144, 2: perpetuelment); 1585 p.exagér. «sans cesse» (Noël du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t.2, p.214:... et grondant perpetuellement contre la biennee et instituee jeunesse). Dér. de perpétuel*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 686. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 887, b) 873; xxes.: a) 1010, b) 1084.