| * Dans l'article "PANDÉMONIUM,, subst. masc." PANDÉMONIUM, subst. masc. A. − Capitale imaginaire des Enfers où les esprits démoniaques se rassemblent autour de Satan. Contempler en ce moment les salons, c'était avoir une vue anticipée du Pandémonium de Milton (Balzac,Peau chagr., 1831, p.75): 1. Ma mère, elle, me voit déjà sur la grand'route du Pandémonium et croit que je veux pervertir mes soeurs. Que tout cela est ridicule!
Maurois,Ariel, 1923, p.30. B. − P.anal. Lieu rassemblant un grand nombre de personnes et possédant l'un ou l'autre des caractères que l'on attribue ordinairement à l'enfer (bruit, désordre, agitation, souffrance) ou aux damnés (corruption). Dans ces prisons (...), sombres pandémoniums où un prévenu peut entrer pur, mais d'où il sort presque toujours corrompu (Sue,Myst. Paris, t.3, 1842, p.256).Oh! ce Paris, ce pandémonium, cet enfer! (Dumas père, G. Lambert, 1844, iii, 5, p.258): 2. L'endroit où nous étions faisait un surprenant contraste avec le décor du matin. C'était au Haus Vaterland, vaste pandémonium de saucisse et de bière...
Tharaud,Qd Israël n'est plus roi, 1933, p.142. REM. Pandémoniaque, adj.Qui est propre au Pandémonium; qui est digne d'un pandémonium. Dans cet ouvrage [la Tentation de saint Antoine] (...) je voudrais surtout attirer l'attention sur cette faculté souffrante, souterraine et révoltée, qui traverse toute l'oeuvre (...) et qui sert de guide à travers ce capharnaüm pandémoniaque de la solitude (Baudel.,Art romant., 1857, p.450).Il serait difficile, je ne dis pas de savoir, mais seulement d'imaginer les sacrilèges abominations ou les amalgames vingt fois indicibles qui se perpétrèrent, en la conjoncture, au sein du collège pandémoniaque (Bloy,Femme pauvre, 1897, p.164). Prononc. et Orth.: [pɑ
̃demɔnjɔm]. Att.ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1714 Pandemonium «lieu imaginaire que l'on suppose être la capitale des Enfers et où Satan convoque le conseil des démons (dans le Paradis perdu du poète angl. Milton)» (Le Spectateur ou le Socrate Moderne, trad. de l'Anglois, t.4, Westein, XLIX, Dist., pp.292-293); 1729 Pandaemonium (Milton, Le Paradis perdu, trad. par Dupré de Saint Maur, t.1, p.3); 2. 1831 p.anal. (Michelet, Hist. romaine, t.1, p.V: Tous les géans de la critique tiennent déjà, et à l'aise, dans ce petit pandémonium de la Scienza nuova). Empr. à l'angl. pandemonium, d'abord Pandaemonium (1667, Milton, Paradise Lost, I, 756 ds NED) formé par Milton à partir du gr. π
α
̃
ν, neutre de π
α
ς «tout» et δ
α
ι
́
μ
ω
ν au sens de «démon», et att. dans les empl. anal. dep. 1779 (NED). Fréq. abs. littér.: 25. Bbg. Bonn. 1920, p.102, 183. |