| PÉRIPHÉRIE, subst. fém. A.− 1. Ligne qui délimite une figure plane curviligne, une surface circulaire ou ovale. Synon. contour, périmètre, pourtour.Périphérie d'un cercle, d'un ovale. Quand il y a clôture de l'espace, cette clôture même se définit non plus par sa périphérie, mais par le centre du cercle qu'elle trace dans l'abstrait (...). Ainsi se circonscrivent autour d'une tasse de café et d'un pupitre les deux cercles où gravite la vie du prince de Hombourg : le rêve amoureux et l'office guerrier (Serrière, T.N.P.,1959, p. 89). 2. P. anal. a) Pourtour d'un objet circulaire ou ovale. Un bras muni de raclettes tourne sans arrêt et balaie le fond de la poêle; le sel est poussé vers la périphérie et tombe dans une auge latérale (Stocker, Sel,1949, p. 58): 1. ... à Londres (...) passa en vente publique le lit de Gaby Deslys après sa mort, un immense lit de courtisane, tout en or massif ouvragé, de forme absolument ronde, où l'on pouvait se coucher en nombre, la tête au centre, les pieds vers la périphérie...
Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 122. b) Surface extérieure d'un volume. Périphérie d'une sphère. Sur terre, cette simplicité des éléments se maintient encore en périphérie, dans les gaz plus ou moins ionisés de l'atmosphère et de la stratosphère (Teilhard de Ch., Phénom. hum.,1955, p. 66). c) ANAT., PHYSIOL. Région externe du corps ou d'un organe. Synon. bord.L'ulcération de la muqueuse (...) creuse à l'emporte-pièce la paroi gastrique et entraîne à sa périphérie une réaction inflammatoire (Quillet Méd.1965, p. 137). B.− 1. Partie d'un territoire située près de ses limites, de ses frontières. Notre conception est de tenir la Ruhr par la périphérie; l'occupation des villes est pleine d'inconvénients (Barrès, Cahiers,t. 14, 1923, p. 180).Organisation née d'une nécessité de défense à une époque d'insuffisance des pouvoirs publics − ou (...) sur la périphérie troublée de l'empire romain en voie de décomposition − contre les mêmes ennemis, le pillard, le transhumant, l'animal sauvage (Meynier, Paysages agraires,1958, p. 186). 2. Ensemble des quartiers éloignés du centre d'une ville et situés de part et d'autre de ses limites. Synon. banlieue, faubourg; anton. centre.D'autres grands parcs entourent Londres, qui ont chacun (...) leur physionomie propre, et ne ressemblent pas à ces steppes anonymes et hâtives que présente la périphérie des autres capitales (Morand, Londres,1933, p. 136): 2. Les myriades d'hommes glissaient vers le centre. De nombreux véhicules y convergaient aussi. Mais d'autres, presque aussi nombreux : camions, voitures de livraison, charrettes, remontaient vers la périphérie, s'égaillaient dans les faubourgs, passaient en banlieue.
Romains, Hommes bonne vol.,1932, p. 27. Prononc. et Orth. : [peʀifeʀi]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) Fin du xiiies. perifere « circonférence, contour d'une figure curviligne » (Mahieu Le Vilain, Metheores, éd. R. Edgren, p. 19, ligne 1; aussi peryfere, p. 14, ligne 1); 1544 peripherie (La Cosmographie de Pierre Apian, trad. par G. Frison, fo12 rods Gdf. Compl.); b) 1814 (Nysten : circonférence ou surface extérieure d'un corps quelconque); 2. 1913 « ensemble des quartiers éloignés du centre d'une ville » (Romains, Copains, p. 247). Empr. au b. lat. peripheria « circonférence, pourtour », lui-même empr. au gr. π
ε
ρ
ι
φ
ε
́
ρ
ε
ι
α « id., arc de cercle », dér. de π
ε
ρ
ι
φ
ε
ρ
η
́
ς « qui tourne, arrondi », lui-même de π
ε
ρ
ι
φ
ε
́
ρ
ω « porter tout autour » (comp. de π
ε
ρ
ι- « autour (de) » et de φ
ε
́
ρ
ω « porter »). Fréq. abs. littér. : 108. Bbg. Cretin (C.). Géogr. et sém. : de la « banlieue » à la « périphérie ». Centre Interdisciplinaire d'Ét. et de Rech. sur l'expr. contemp. Parcours sém. et sémiot. Saint-Étienne, 1981, p. 9. |