| PÉRICLITER, verbe intrans. A.− Vieilli. Être en péril. Prenez patience, rien ne périclite (Ac.1798-1878). B.− 1. [Le suj. désigne une pers.] Aller vers son déclin, se dégrader physiquement ou moralement. Synon. baisser, décliner, dépérir.Voilà qu'en deux générations, la descendance périclitait, retombait aux luttes douloureuses, affaiblie déjà par la jouissance, dévorée par elle comme par une flamme! (Zola, Travail,t. 2, 1901, p. 129).Pour qu'un diabétique guérisse ou vive avec son diabète sans péricliter, il faut d'abord qu'il ait la volonté de guérir (Le Gendreds Nouv. Traité Méd.fasc. 71924, p. 466). − [P. méton. du déterminé, en parlant de l'état d'une pers.] Sa santé périclite (Ac.1935). 2. [Le suj. désigne gén. une entreprise, une œuvre, et plus partic. des affaires comm., financières] Décliner régulièrement, aller vers la ruine. Synon. fam. dégringoler, se dégrader, dépérir, tomber; anton. prospérer, réussir.Affaire, banque, entreprise, industrie, œuvre, usine, valeur qui périclite. Après avoir tout corrompu, la théorie capitaliste avait fait péricliter le capital même (Proudhon, Confess. révol.,1849, p. 109).Sa maison de commerce périclitait, toute sa fortune était liée à celle de l'Universelle, à ce point que la baisse possible devait être pour lui un écroulement (Zola, Argent,1891, p. 322).On ne dit plus guère d'un homme qu'il est homme de bien; honneur lui-même périclite; la statistique ne lui est guère favorable (Valéry, Variété IV,1938, p. 170). REM. 1. Périclitant, -ante, adj.a) Vieilli. Qui est en péril. On ne peut pas imaginer tout ce qu'ils font, tout ce qu'ils inventent pour le salut des âmes périclitantes (Péguy, Porche Myst.,1911, p. 258).b) Qui périclite, se dégrade. Ordre fut donné par le pauvre fou, dans son rêve, d'élargir aussitôt Spifame (...) chargé désormais de conduire à bien les choses périclitantes du royaume (Nerval, Illuminés,1852, pp. 14-15). 2. Périclitation, subst. fém.,vx. Action de péricliter; résultat de cette action. Périclitation des affaires de l'État, du commerce, de la paix publique (Dict. xixes.). L'œuvre est dans une décadence que ce mois-ci, on peut qualifier d'absolue et au nom même de l'amitié et de la sympathie témoignée si bien jusqu'ici, je vous prie de bien vouloir me continuer votre aide morale dans cette périclitation (Verlaine, Corresp.,t. 3, 1895, p. 238). Prononc. et Orth. : [peʀiklite], (il) périclite [peʀiklit]. Ac. 1694, 1718 : peri-; dep. 1740 : péri-. Étymol. et Hist. 1. 1ertiers xives. pericliter « périr, faire naufrage » (Précieux sang, éd. O. Kajava, 598) − déb. xvies. (O. de S. Gel. ds Gdf.); 2. 1428 « périr (d'une ville) » (Lettre ds Arch. de Bretagne, éd. Sté des Bibliophiles bret., t. 6, p. 235); 1611 « exposer à un danger, hasarder » (Cotgr.); 1649 « être en péril » (Scarron, Virgile travesti, livre VIII, éd. 1786, t. 4, p. 481). Empr. au lat. periclitari « faire l'essai, risquer de » d'où « être en péril », att. en lat. médiév. au sens de « faire naufrage (d'un navire) » 934-936 ds Nierm., « périr par naufrage » 1180, ibid., dér. de navire) 934-936 ds Nierm., « périr par naufrage » 1180, ibid., dér. de periculum « péril »; cf. la forme periller « périr en mer » ca 1140 (Geffrei Gaimar, Histoire des Anglais, éd. A. Bell, 5828 : perillier) − 1611 (Cotgr.), repris au xixes. : 1808 (Boiste : Périller, être, tomber en péril) − 1895 (Guérin Suppl.). Fréq. abs. littér. : 66. Bbg. Gohin 1903, p. 235 (s.v. périclitant). |