| PÂQUERETTE, subst. fém. Plante vivace de petite taille qui fleurit dans les prés, les gazons aux environs de Pâques; fleur de cette plante, blanche (ou rosée) à coeur jaune, rappelant la fleur de marguerite. Elle effeuillait une pâquerette. Elle maniait cette fleur, d'instinct, innocemment, sans se douter qu'effeuiller une pâquerette, c'est éplucher un coeur (Hugo, Misér., t.2, 1862, p.111).Des tapis blancs de cardamines et surtout de minuscules pâquerettes éblouissantes de candeur (Gide, Journal, 1934, p.1200):. Au temps des pâquerettes, on détachait chaque pétale en prononçant successivement: «fille, femme, veuve, religieuse». Toutes les chances de la vie se distribuaient entre quatre corbeilles exactement égales, et l'élection était réservée à un pétale de pâquerette.
Malègue, Augustin, t.1, 1933, p.110. − Loc., arg. des sports. Aller aux pâquerettes ♦ FOOTB. Ramasser le ballon au fond de la cage des buts. D. forçant T. à «aller aux pâquerettes» à trois reprises (L'Écho des Sports, 12 mai 1932ds Petiot 1982). ♦ SPORT AUTOMOB., CYCL. Sortir de la route (d'apr. Vie Lang. 1966, p.452). − Pop. Au ras* des pâquerettes. Prononc. et Orth.: [pɑkʀ
εt] et [pa-]. Pt Rob., Warn. 1968, Lar. Lang. fr. [ɑ]; Martinet-Walter 1973 [a/ɑ], 12/5. Ac. 1694 et 1718: pasquerette; dep. 1740: pâquerette. Étymol. et Hist.1. 1553 Paquerettes (P. Belon, Observations, III, 52 ds R. Philol. fr. t.43, p.198); 2. 1932 arg. footb. aller aux pâquerettes «se dit du gardien de but qui ramasse le ballon au fond du filet» (L'Écho des Sports, loc. cit.); 1952 cueillir les pâquerettes «musarder» (ds Esn.); 1966 aller aux pâquerettes «sortir de la route» (Vie Lang., loc. cit.). Dér. de Pâques; suff. -ette*, ainsi nommée parce qu'elle fleurit à l'époque de Pâques. Fréq. abs. littér.: 81. |