| OBTURER, verbe trans. A. − Boucher hermétiquement une ouverture, un conduit (avec/par quelque chose). 1. Qqn obture qqc.1(avec, par qqc.2).Obturer une fissure, une dent. La distribution (...) s'obtient en obturant ou démasquant (...) des orifices pratiqués dans la paroi du cylindre (Haton de La Goupillière,Exploitation mines,1905, p.519).Decraemer obtura le vasistas en l'aveuglant d'une couverture (Van der Meersch,Invas. 14,1935, p.286). 2. Qqc.2obture qqc.1.Ils s'étendirent près d'une épaisse vitre lenticulaire qui obturait une sorte de gros oeil d'où jaillissait une gerbe de lumière (Verne,Île myst.,1874, p.578).Le piston, en descendant, a obturé le canal d'admission et comprimé le mélange carburé dans le carter moteur (Chapelain,Techn. automob.,1956, p.263): . Il parla aussi du gyroscope dont il faudrait changer de place la prise d'air: la neige l'obturait: ,,Ça forme verglas, voyez-vous``.
Saint-Exup.,Vol nuit,1931, p.90. B. − Au fig. Rendre quelqu'un hermétique à (la compréhension ou à la perception de) quelque chose. Un simultané souvenir de toutes les joies données et reçues le gonflait, l'obturait, lui mettait un tressaillement des nerfs autour des lèvres dans l'effort pour rester un homme (Montherl.,Songe,1922, p.91). − Emploi part. passé à valeur d'adj. Synon. bouché (fam.); anton. large, ouvert.La remarque serait plaisante si elle ne dénonçait l'incurable infatuation des esprits obturés (Clemenceau,Vers réparation,1899, p.298). Prononc. et Orth.: [ɔptyʀe]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1538 opturer (Req. au roi, ap. J. Baux, Mém. hist. sur la ville de Bourg, I, 65 ds Gdf.); 1544 obturer (ibid., I, 124, ibid.), rare jusqu'au xixes.: 1826, Cooper, 1, 173 d'apr. FEW t.7, p.293b; 1832 (Raymond). Empr. au lat. obturare «boucher». Fréq. abs. littér.: 20. Bbg. Quem. DDL t.8. |