| OBLITÉRATION, subst. fém. A. − 1. [En parlant d'une chose concr.] Action d'oblitérer, d'effacer, de supprimer quelque chose; résultat de cette action. Le 6 août 1945, sur le navire de guerre qui le ramène de la conférence de Potsdam, le président Truman annonçait l'oblitération d'Hiroshima par une bombe atomique équivalente à vingt mille tonnes de trinitrotoluène (Goldschmidt,Avent. atom.,1962, p.59). 2. Au fig. Affaiblissement, atténuation, effacement, diminution. Oblitération des facultés intellectuelles, humaines; oblitération du sens moral. Les perturbations de la sensibilité, dans le sommeil ou dans d'autres circonstances de la vie animale, résultent de la suspension ou de l'oblitération de certaines facultés, de l'affaiblissement ou de la lésion de certains organes (Cournot, Fond. connaiss.,1851, p.123).On avait constaté chez certains délinquants récidivistes une oblitération à peu près totale de tous les sentiments supérieurs et même de la faculté d'assimiler les notions morales élémentaires (Mounier,Traité caract.,1946, p.726). B. − MÉD. Obstruction d'un canal, d'une cavité, d'un conduit de l'organisme. Oblitération vasculaire. Il est en tout cas remarquable que les syndromes d'oblitération artérielle des membres ne donnent presque jamais de signes articulaires (Ravault, Vignon,Rhumatol.,1956, p.573). C. − Action d'oblitérer, d'imprimer un cachet sur un timbre-poste. Cachet d'oblitération. Je les avais glissées, image par image, dans une seule enveloppe transparente, après y avoir mis double adresse, les avoir affranchies toutes les deux et avoir percé l'enveloppe aux endroits des timbres, pour en permettre la double oblitération (Gide,Souv. Cour d'ass.,1913, p.622). − P. méton. Empreinte, marque apposée sur le timbre. Oblitération nette, visible, effacée. Nous allons tenter (...) de donner notre version en ce qui concerne l'utilisation de la grille rouge en oblitération sur le 20 c noir (Le Monde des philatélistes,oct. 1982, no357, p.62). Prononc. et Orth.: [ɔbliteʀasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1777 méd. «état d'un vaisseau oblitéré» (Linguet, Annales politiques, civiles et littéraires, I, 243 ds Gohin); 2. 1832 «atrophie, déchéance» (Raymond); 3. 1835 «action d'effacer progressivement» (Ac.); 4. 1863 «action d'oblitérer les timbres» (Commiss. intern. des postes, p.124 ds Littré). Dér. de oblitérer*; suff. -(a)tion*; cf. lat. oblitteratio «oblitération, oubli». |