| * Dans l'article "NUISIBLE,, adj." NUISIBLE, adj. A. − Qui nuit ou qui est de nature à nuire (à quelqu'un ou à quelque chose). Pareillement, on peut connaître qu'un acte est pis qu'inutile, nuisible; et le faire quand même (Montherl.,Reine morte, 1942, ii, 1ertabl., 1, p.168): 1. Toute idée fausse est dangereuse. On croit que les rêveurs ne font point de mal, on se trompe: ils en font beaucoup. Les utopies les plus inoffensives en apparence exercent réellement une action nuisible. Elles tendent à inspirer le dégoût de la réalité.
A. France,Lys rouge, 1894, p.44. − Nuisible à.Un peu de colère, de temps à autre, n'est pas nuisible à la santé (Flaub.,Corresp., 1866, p.234).Le comte de Paris, venu du Maroc, indiqua au général d'Astier combien la situation lui semblait grave et nuisible aux intérêts de la France (De Gaulle,Mém. guerre, 1956, p.65): 2. Sans doute aussi, puisqu'il est capable de produire des effets marqués et constans, le café peut être habituellement nuisible à quelques personnes, ou le devenir dans quelques états de maladie: mais il est notoire qu'on brave chaque jour plus impunément, les arrêts doctoraux lancés contre lui.
Cabanis,Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p.89. − Emploi subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le nuisible est la valeur négative de l'ustensile considéré comme moyen de la douleur et de la privation. L'utile et le nuisible sont donc des valeurs attachées au moyen comme tel (Ricoeur,Philos. volonté, 1949, p.106).L'explication est un manque de tact pour la familiarité: l'inutile est aussi le nuisible, qui rompt le charme et sépare ce qu'il veut unir (J. Vuillemin,Être et trav., 1949, p. 42). B. − En partic., le plus souvent au plur. Animal nuisible. Animal sauvage qui cause des dégâts au gibier et aux cultures, et dont la chasse est autorisée en dehors de la période d'ouverture, en vue de la régulation des populations. Ils veillaient à ce que tout gibier prospérât, à ce qu'aucun animal nuisible, blaireau, loutre, renard, ne fût éliminé (Giraudoux,Bella, 1926, p.106). − P. ell. Les nuisibles, subst. masc. plur. Si vous possédez ces vastes propriétés, vous devrez en outre obligatoirement y assurer la destruction des «nuisibles», vous offrir un ou plusieurs gardes-chasses et payer diverses taxes (Le Sauvage, 1eroct. 1976, p.122, col. 3). REM. Nuisiblement, adv.,rare. D'une manière nuisible. Agir nuisiblement. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth.: [nɥizibl̥]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist. 1370-72 (Oresme, Éthiques, éd. A. D. Menut, I, 2, p.106). Réfection, d'apr. le lat. nocibilis de même sens, de l'a. fr. nuisable (1remoitié xiies., Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, XIV, 5), dér. de nuire*. Fréq. abs. littér.: 500. Fréq. rel. littér.: xixes.: a)1181, b) 698; xxes.: a) 395, b) 506. DÉR. Nuisibilité, subst. fém.Caractère de ce qui est nuisible. Le nombre des formes observées permet de fixer un seuil de nuisibilité, donc de juger de l'opportunité d'un traitement [de certains prédateurs] (Boulay,Arboric. et prod. fruit., 1961, p.103).− [nɥizibilite]. − 1reattest. fin xviiies. (Restif de La Bretonne ds Mercier Néol.); de nuisible, suff. -(i)té*. BBG. −Gohin 1903, p.230; p.273 (s.v. nuisibilité). _ Lenoble-Pinson (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, pp.32-35; p.317, 338. |