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NÉVÉ, subst. masc.
A. − Amas de neige qui, sous l'effet du tassement et d'une alternance de dégels et regels, tend à se durcir et qui se trouve à l'origine d'un glacier. La neige des cimes, comprimée par son propre poids, se transforme d'abord en névé, puis en une masse compacte, le glacier (Boule, Conf. géol., 1907, p.11).Il allait vers les neiges, il était déjà plus haut que la glace, allant vers les névés qu'on voyait être suspendus dans les limites de la terre à des arêtes, comme une lessive à son cordeau (Ramuz, Gde peur mont., 1926, p.195).
B. − P. anal. Ce qui évoque un névé par sa blancheur. Admirer l'attache du cou légèrement bistré (...) jusqu'aux névés délicats de la gorge et des épaules (A. Daudet, Sapho, 1884, p.95).Il me suffisait, pour avoir la nostalgie de la campagne, qu'à côté des névés du manchon que tenait MmeSwann, les boules de neige (...) me rappelassent que l'Enchantement du Vendredi Saint figure un miracle naturel (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p.635).
Prononc. et Orth.: [neve]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1840 (L. Agassiz, Ét. sur les glaciers, Neuchâtel, p.33). Mot fr.-prov. Dans cette aire géogr. névé a été dér. de la forme dial. représentant le lat. nix, nivis, «neige» cf. lat. nivatus «rafraîchi avec de la neige» (v. FEW t.7, pp.156-157 et Baldinger ds Mél. Gardette, p.69), cf. névat «chute de neige, amas de neige» dep. 1707 (neiva) ds Pierreh. Bbg. Gredig (S.). Essai sur la formation du vocab. du skieur fr. Davos, 1939, p.52. (Thèse. Zurich. 1939).