| MONDANITÉ, subst. fém. A. − 1. [Correspond à mondain1A] Attachement au monde, au siècle et p. méton. aux biens de ce monde. Le chrétien dispute sa proie à la mondanité et le sage la dispute à la folie (Amiel, Journal, 1866, p.518): . Trop grande pour chercher l'oubli dans un cloître, trop grave pour le chercher dans les étourdissements d'une frivole mondanité, vous refusez l'unique solution qui s'offre à vous (...). Le Dieu auquel nous croyons tous les deux vous parle par ma bouche.
Renan, Drames philos., Abbesse Jouarre, 1886, V, 2, p.674. − PHILOS. EXISTENTIALISTE, hapax. Caractère de ,,la situation de l'homme «jeté» dans le monde`` (Legrand 1972). 2. [Correspond à mondain1B] Caractère de ce qui est mondain; goût de la vie mondaine. Il se bornait exclusivement maintenant à son cours et aux jurys d'examen; aussi avait-il beaucoup plus de temps à donner à la mondanité (Proust, Sodome, 1922, p.868). B. − Au plur. 1. Occupations et relations sociales superficielles propres à la vie mondaine. Il n'aimait pas le genre de vie qu'on lui infligeait ici [à New York], les mondanités, la publicité. Il se rendait sans joie à ses déjeuners, à ses partys, à ses cocktails et il en revenait maussade (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.440).Si les cocktails et banquets ne se réduisent point à de pures mondanités, s'ils permettent un contact humain (...), l'obligation qu'ils constituent (...) ne saurait être négligée (Chazelle, Diplom., 1962, p.41). 2. Événements de la vie mondaine; p. méton. chroniques de journaux qui les relatent. Ce roman (...), si notre revue devient ce que je veux, il y sera plus à sa place que parmi des mondanités (Gide, Corresp.[avec Claudel], 1909, p.94). Prononc. et Orth.: [mɔ
̃danite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xives. «vanité mondaine» (Eustache Deschamps, Le Miroir de mariage ds
Œuvres, éd. G. Raynaud, t.9, p.239); 1461 «expérience des choses du monde» (Georges Chastellain, Chroniques, éd. K. de Lettenhove, IV, p.133); 2. 1917 fém. plur. «événements de la vie mondaine» (L. Daudet, Salons et journaux, p.130); 1909 (Gide, loc. cit.). Dér. sav. de mondain*; suff. -(i)té*. Fréq. abs. littér.: 56. |