| MONÔME, subst. masc. A. − MATH. ,,Expression algébrique où les seules opérations à effectuer sur les lettres sont des multiplications ou des élévations à une puissance`` (Uv.-Chapman 1956). B. − Arg. des grandes écoles. Cortège en file indienne (les mains généralement sur les épaules de la personne qui précède) organisé par les étudiants en certaines circonstances, notamment après les examens. Arriver par monômes. Les élèves royalistes et antisémites montaient en monôme vers la place Clichy, et Albert M. haranguait le peuple d'entre les jambes de bronze du général Moncey (J.-R. Bloch, Dest. du S.,1931, p.62): . Il avait pâli de même, un jour, boulevard Saint-Michel, en voyant passer un monôme d'étudiants. Ils avaient tous des lavallières jaune serin (un symbole?) et marchaient en se tenant par les épaules, et en braillant quelque chose, derrière une pancarte...
Montherl.,J. filles,1936, p.1062. − En monôme. En se suivant les uns les autres. [Les prophètes] parcouraient le pays en grandes bandes, «en corde», en monome, comme on dirait dans l'argot parisien (Renan,Hist. peuple Isr.,t.1, 1887, p.379). Prononc. et Orth.: [mɔno:m], [mo-]. Att. ds Ac. dep. 1835. Renan, loc. cit.: monome. Étymol. et Hist. 1. 1691 alg. monome (Ozanam, p.63); 2. 1878 arg. monôme (Rigaud, Dict. jargon paris., p.146). Issu par haplologie de *mononome, formé des élém. mon(o)-* et -nôme* (cf. FEW t.7, p.177b; Cottez, s.v. -nôme). Au sens 2, formé par calembour sur seul-homme (gr. μ
ο
́
ν
ο
ς «seul»), même sens, att. en 1836, issu de l'expr. marcher comme un seul homme (Moch, X-Lex., 1910, p.42; Esn.). Fréq. abs. littér.: 15. |